Et pourtant la bande-annonce avait fait l’effet d’une Love bombe dans mon coeur, apportant extase et auto-contemplation, sourire figé et sirtaki des grands jours. Acide, satirique, médisant sur les multinationales avides, cette fausse publicité traitait du virus T et de ses effets cosmétiques positifs sur la peau et les “quelques” effets secondaires à envisager.
Puis le jour J arriva. La première scène du film confirmait l'excellente impression laissée par la bande-annonce. Alice (Milla Jovovich) sortant de sa torpeur, dans une salle d’hôpital puis découvrant une ville de Racoon en proie aux flammes et vidée de ses habitants. Cette scène, fusil à pompe en main devant une voiture de police accidentée, faisant face à une rue mise à sac et déserte fut ma madeleine de Proust, laissant s’échapper de ma mémoire ce sentiment ressenti jadis devant l’introduction de Resident Evil 2. Et … 90 minutes plus tard … L’espoir avait laissé place à la colère !
Le scénario est construit sur un tas informe de raccourcis et de coïncidences en tout genre rendant l’ensemble incohérent et excessif, jonché d’une pléthore de scènes d’action exagérées par delà les possibles et montées sous acide. La palme de “La scène d’action qui prend le spectateur pour un gland avant même le tour de chauffe” revenantt à ce saut en moto à travers un vitrail situé à plus de 2 mètres du sol. Qui plus est, Resident Evil Apocalypse ne laisse aucun moment de tension se profiler à l’horizon puis se poser, pourtant pilier de la série des jeux dont le film dit s'inspirer. ce dernier en est exempt préférant donner vie à un ballet de personnages sans âmes se battant de manière grotesque contre des hordes de zombies et qui, in fine, finiront comme tel.
Toute adaptation se doit de fournir aux fans de la franchise adaptée son quota de fan service, arme fatale des producteurs et autres réalisateurs pour attirer les consommateurs que nous sommes. Et Resident Evil: Apocalypse a eu ce génie que nous ne pouvons lui renier : foirer le fan service. A l’exception du cosplay de Jill Valentine, tout en poum-poum short et décolleté le tout agrémenté de 2 holsters façon jartière et l’apparition des pouvoirs d’Alice, l’ensemble du fan service est un splendide raté. Carlos Oliveira, gravure de mode dans les jeux, est devenu un guerrier allemand à la barbe drue. Nikolai Zinoviev, soldat des forces spéciales russes, se transformant en américain roux ! Et le Némésis dans tout ça ? Le scénario respecte le leitmotiv de Resident Evil 3 : Nemesis, ce destructeur étant toujours aux trousses des protagonistes tout au long du film. AMEN. Quant aux pouvoirs d’Alice, je les ai acceptés car suivant la génèse des virus de la franchise. L’ensemble des fans quant à eux s’étant déchainé... criant au scandale, alors que les virus T puis G ont donné à certains porteurs de drôles de pouvoirs au travers de la vingtaine de jeux estampillés Resident EVil, avec pour exemple Wesker dans Resident EVil 5.
Resident Evil Apocalypse est un film pop-corn idigent et indigeste réalisé au tractopelle sans une once de génie et encore moins de Resident Evil mise à part 2 ou 3 clichés de circonstances. Apocalypse, cette oeuvre porte bien son nom.