D'abord nommé Project Beast, Bloodborne est le projet secret sur lequel travaille Hidetaka Miyazaki pendant le développement de Dark Souls II. À peine dévoilé par la biais de quelques images en début d'année 2014, le jeu est officialisé lors de l'E3 de la même année pendant la conférence de presse Sony. Le nouveau projet de From Software s'appelle Bloodborne et conserve une bonne partie de l'ADN des Souls tout en proposant différentes nouveautés en matière de gameplay.
Interrogé dans les colonnes d'IGN en début d'année 2015, Miyazaki revient sur son envie d'explorer de nouvelles facettes pour la création du jeu. Plus rapide, plus sanglant, Bloodborne situe son action dans un sombre univers victorien. Contrairement au gameplay défensif des Souls, le jeu exclusif à la PS4 récompensera d'avantage les comportements de combat beaucoup plus agressifs. L'idée est de permettre au joueur de récupérer une partie de sa barre de santé en attaquant l'adversaire directement après avoir subi des dégâts. Selon Miyazaki, la nature viscérale des combats de Bloodborne est porteuse de ce sentiment d'accomplissement, celui tant recherché par les joueurs des Souls.
Je voulais d'abord marquer un changement par rapport aux précédents opus et faire de la chasse votre cauchemar. De même, les multiples défis du jeu et les combats proactifs et rapides correspondent mieux à l'ambiance de Bloodborne. Avec un rythme plus soutenu, les joueurs auront l'impression d'avoir accompli un exploit en remportant ces combats
Ce simple mécanisme est le symbole de toute la bestialité du titre et d'un souffle renouvelé responsable en partie de l'arrivage massif de nouveaux joueurs sur une production du studio japonais. Combien ont en effet découvert les travaux de From Software via Bloodborne pour peut être ensuite se laisser tenter par la saga Dark Souls ? Ils y auront ainsi trouvé de multiples références, clins d'oeil et le savoir faire des développeurs de From Software.
Je réfléchis et quand je repense au développement, effectivement, on retrouve l'ADN de Demon's Souls et son level design si particulier. Et même dans Bloodborne, les zones en hauteur ou au-dessus du sol rappellent le design très spécifique de Demon's Souls.
Le trailer de Bloodborne
Une histoire écrite avec le sang
L'action de Bloodborne se situe à Yharnam, ville tentaculaire au style victorien.. Dans des temps très anciens, l'homme découvrit un moyen d'accéder aux profondeurs oubliées de Yharnam, il y trouvèrent le Sang Ancien, preuve directe de l'existence des Grands, ces divinités supérieures vénérées par la race humaine. Ce trésor inestimable fut ramené à la surface pour faire l'objet de différentes études. Certains redoutaient sa puissance et cherchèrent dans l'étude des moyens détournés d'accéder à la connaissance supérieure apte à rapprocher l'homme de dieu. D'autres cependant voyaient en ce cadeau venu d'en haut une façon plus directe d'accéder à la vérité ésotérique. Ils fondèrent un ordre baptisé l'Eglise du remède et mire en oeuvre la thérapie du sang capable de guérir les êtres les plus malades.
Mais ce remède providentiel se révéla avoir des effets secondaires vicieux transformant les utilistateurs en bêtes féroces au comportement agressif. Frappée par une épidémie généralisée de Sang Cendré, Yharnam n'eut d'autre choix que de recourir à la thérapie du sang à grande échelle avec comme tragique conséquence la mutation inévitable d'une bonne partie de la population en bêtes incontrôlables. Se forme en conséquence un ordre de chasseurs chargé de purger la ville de ce fléau. Plongé dans la peau de l'un d'entre eux, le joueur devra explorer la cité pour en apprendre plus sur sa tragique histoire et sur les origines du mal qui la ronge.
Bloodborne dispose d'un scénario plus évasif que ses collègues Souls. Sa narration est morcelée aux travers de plusieurs concepts, écoles, cultes, elle évolue sans cesse entre le réel et le rêvé. De quoi laisser - et c'est une habitude pour From Software - certains joueur sur le carreau.
Post Mortem de Bloodborne
■ Une histoire d’atmosphère
Dérangeant, Victorien, suintant, Bloodborne est avant tout une histoire d’atmosphère. Si les Souls sont avant tout des jeux sur la mort, Bloodborne est quant à lui un titre basé sur le meurtre, et si possible le meurtre sanglant. Les références gothiques du titre sont évidentes, de la santé mentale fragile des personnages aux gardiens difformes et tentaculaires, l’héritage Lovecraft transpire à tous moments dans Bloodborne. Car entre rêves, cauchemars et réalité brumeuse, le jeu brouille habilement la perception du réel du joueur. Comme à l’accoutumée, Bloodborne présente aussi quelques similitudes avant le manga Berserk puisqu’on peut y retrouver plusieurs créatures très inspirées par l’oeuvre de son auteur Kentaro Miura ou bien encore des détails comme le symbole de la marque du chasseur très proche de celui porté par Guts.
■ Des combats plus dynamiques
Pour beaucoup de joueurs, Bloodborne fut un premier pas dans l’univers From Software. Au delà de l’attrait d’un nouvel action-RPG exclusif à la PS4, la vivacité de ses combats est un argument de poids pour les nouveaux joueurs. Plus rapides, les affrontements du jeu récompensent la prise de risque et motivent le joueur à ne pas rester en arrière. Parade active, regain d’une portion de sa santé si le joueur attaque sa cible après avoir subi des dégâts, Bloodborne offre un gameplay plus félin que la saga des Souls.
Notre vidéotest de Bloodborne
Un manque d’objectif
Si Dark Souls cultive une certaine philosophie de l'ambiguïté dans sa manière de faire progresser le joueur il n’en demeure pas moins qu’une tâche nous est tout de même confiée en début d’aventure. Tuer l’Archidémon dans Demon’s Souls, faire sonner les cloches et briser (ou non) le cycle dans Dark Souls, récupérer les âmes supérieures dans Dark Souls 2, nous sommes un minimum mis sur la piste de ce qu’il faudra faire durant les premières heures de jeu. Bloodborne n’est quant à lui jamais vraiment très clair sur notre objectif. Jusqu’à ce que le joueur atteigne la Vicaire Amelia, le titre peut donner cette impression d’errer et de tuer des créatures monstrueuses sans réel autre but que celui de la chasse.
Moins de variété dans les styles de jeu
Alors que les Souls offrent de multiples prises en main de gameplay en fonction de l’arme portée ou du style de jeu décidé par le joueur (guerrier, magicien, voleur), Bloodborne sacrifie en partie la diversité des armes et des builds des Souls au profit de son système de “Tricks Weapons”. On le rappelle, chacune des armes du jeu est dotée d’une seconde forme bénéficiant d’une palette de mouvements supplémentaire parfois accompagnée de nouveaux effets. Mais la chose se paye directement par une réduction drastique du nombre d’armes disponibles dans le jeu. Il en va de même pour les armures qui, hormis quelques défenses parfois bien pratiques, offrent moins de variété que dans les Souls. Les builds étranges basés sur des armes exotiques à la Dark Souls ont donc une place moindre dans Bloodborne. Le DLC The Old Hunter aura d’ailleurs tenté de palier ce manque d’armes avec l’introduction massive de nouveaux outils de combat.
■ Les fioles de sang, ces satanés fioles de sang !
N’avez-vous jamais été confronté à un manque de fiole de sang pour vous soigner dans Bloodborne ? Contrairement au système de fioles d’Estus se rechargeant à chaque activation de feu de camp dans la série Dark Souls, Bloodborne repose sur un système de potions à usage unique à récupérer sur les corps de certaines créatures. Cela impose donc de littéralement farmer des mobs pour se constituer un stock raisonnable. Il suffit d’être bloqué sur un boss ou de patauger un peu dans une zone difficile pour voir votre stock de potions fondre à vue d’oeil. Ces temps morts combinés aux temps de chargement nécessaires au farm optimal des potions rendent la présence d’un tel système agaçant sur la durée.
■ Un technique qui se cherche encore
Réduits par un patch après quelques semaine de souffrances pour les joueurs, les temps de chargement de Bloodborne ont eu de quoi se faire arracher les cheveux à nombre d’entre vous. Si techniquement Bloodborne utilise plutôt correctement les capacités techniques de la PS4, on ne peut pas vraiment dire que son framerate pas vraiment maîtrisé, le 30 fps visé tient à peu près la route, mais souffre de nombreuses chutes de performances lorsque les décors se chargent en détails ou effets de particules.