Le jeu indépendant a connu il y a quelques temps une véritable explosion, poussant de nombreux acteurs du jeu vidéo à mettre en lumière ceux qui étaient avant tout considéré comme des « petits jeux ». Toutefois, cet accroissement soudain de popularité, grandement impulsé par le raz de marrée Minecraft, a eu pour effet de saturer le marché à tel point que le terme indiepocalypse a été lâché.
« L'indiepocalypse. » Derrière ce néologisme fort peu équivoque se cache une situation complexe pour le jeu indépendant, qui semble désormais perdu dans la quantité astronomique de titres qui se revendiquent comme tels. 2015 n'a pas dérogé à la règle et c'est essentiellement sur Steam que l'on peut mesurer l'ampleur de la prolifération des jeux indépendants. Plusieurs centaines de titres de cette catégorie sont recensés, à tel point qu'il devient particulièrement difficile aujourd'hui pour les projets les plus modestes de tirer leur épingle du jeu.
Le jeu indépendant : une redéfinition nécessaire ?
C'est pourquoi le status quo ne doit pas être de mise pour 2016 et que de nombreux amoureux de l'univers indépendant espèrent un réveil de cette catégorie, qui doit plus que jamais se revaloriser pour se faire une place au sein du marché. Il s'agirait peut-être, pour commencer de redéfinir le jeu indépendant. Un jeu indé est-il un titre confectionné par une petite équipe avec un petit budget ou tout simplement un jeu qui est sorti en totale autonomie, sans éditeur tiers ?
Dans ce dernier cas, Ori and the Blind Forest ne serait pas un jeu indépendant en ce qu'il a bénéficié du soutien de Microsoft, tandis que Child of Light, ou même Assassin's Creed, pour pousser le bouchon, seraient indépendants, car gérés en totale autonomie par Ubisoft. Alors bien entendu, nous forçons volontairement le trait. Mais le jeu indépendant, initialement définit par des considérations financières, est aujourd'hui davantage définit par l'usage. Ainsi, un petit jeu, réalisé avec peu de moyens et par une petite équipe semble le faire appartenir à cette catégorie.
De ce fait, il conviendrait sans doute, en 2016, de « labelliser » le jeu indé, afin que les projets les plus modestes puissent s'inscrire dans une sphère clairement identifiée, facilitant ainsi leur accès aux personnes désireuses de soutenir des projets ne bénéficiant pas nécessairement d'une forte mise en lumière. Car si certes des jeux indés ont réussi à percer, c'est essentiellement, outre leurs qualités intrinsèques, avec un certain facteur chance qu'ils sont parvenus à sortir de l'ombre. Mise en avant sur Steam, focus de la presse spécialisée... autant de procédés qui peuvent favoriser l'émergence de petits jeux.
C'est pourquoi nous gardons espoir de voir en 2016 les choses s'améliorer pour le jeu indépendant, sous peine de continuer à voir des titres prometteurs accuser de ventes ridicules faute d'un choix trop exhaustif et d'un univers pas assez structuré pour que le consommateur s'y retrouve.