Avant de se pencher sur le cas de chaque licence, il est important de souligner le fossé technique qui sépare les jeux actuels avec ceux d'il y a vingt ans. Comme vous pouvez vous en douter, la plus grande révolution technologique a eu lieu lors du passage de la 2D à la 3D. Si Doom a marqué son temps, au-delà de son ambiance et son gameplay extraordinaires, c'est aussi et avant tout grâce à ses environnements en 3D texturée. Cela n'a l'air de rien dit comme ça mais le niveau de détails était prodigieux pour l'époque, surtout face à un Wolfenstein moins spectaculaire dans ce domaine.
id Software, les géniteurs de Doom, ne 'y trompent pas et commencent alors à proposer, moyennant finances, leur moteur 3D (le Id Tech 1) à des sociétés de développement tierce. En face, la concurrence se fait de plus en plus pressante et c'est ainsi qu'émerge 3D Realms et son fameux Build Engine. C'est la seconde version de ce moteur qui donnera naissance à l'incroyable Duke Nukem 3D. Les développeurs ont rivalisé d'imagination pour démocratiser le genre. Les éditeurs se sont engouffrés dans le sillage de la production d'Id Software et on a vu naître des licences aux atmosphères diverses et variées : Heretic, Hexen mais aussi Marathon (réalisé par les futurs créateurs de Halo !). On a également vu fleurir des titres inspirés de films à succès comme Star Wars, Terminator ou encore des œuvres canoniques comme Goldeneye, Duke Nukem 3D et Quake. Pendant des années, les Doom-Like auront, en grande majorité, tendance à se ressembler avec d'un côté des décors en 3D et de l'autre, des ennemis en bitmap créant une pixellisation disgracieuse dès lors qu'on s'approche des modèles.
Puis, petit à petit, le genre va évoluer en proposant des univers en 3D intégrale (qu'il s'agisse des environnements, des éléments du jeu ou des personnages) et surtout des backgrounds beaucoup plus profonds. En matière de scripts, l'une des révélations se nomme Half Life. En 1998, le titre signé Valve bouleverse la structure habituelle des FPS : histoire passionnante, interaction avec les évènements, multijoueur qui accouchera de l'incontournable Counter Strike, IA à tomber à la renverse... Half-Life atomise tout ce qui se fait jusqu'alors. À partir de là, plus rien ne sera jamais comme avant...
Au cours de la dernière décennie, le genre a trouvé son chemin et s'est essayé à de multiples univers. Outre le Seconde Guerre Mondiale de Medal of Honor, Call of Duty ou Battlefield, il y a eu les environnements tropicaux de la série de Far Cry ou les montagnes de Project I.G.I (une équipe suédoise à l'origine du très fun Extreme Sports sur Dreamcast). Les créateurs ont également puisé dans les références cinématographiques et les futurs alternatifs comme pour Deus Ex, Halo, Unreal Tournament... tandis que d'autres ont opté pour des univers très marqués et décalés. Qui ne se souvient pas du très bon No One Live Forever ou du très prenant XIII tiré de la bande dessinée éponyme ? Oui, le FPS nous a fait voyager à travers des univers très variés. Certains regrettent le copier-coller des jeux de tir actuels mais qu'en est-il vraiment ? Peux-t-on dire que le genre s'est essoufflé et qu'il peine à surprendre comme il pouvait le faire à l'époque ? Rien n'est moins sûr, il a peut-être juste simplement mué sous une forme différente...