Le jeu vidéo à la demande : l'accessibilité tarifaire du média
Depuis quelques années déjà, la multiplication des magasins en ligne et des launchers des différents éditeurs a aidé à rendre le jeu vidéo financièrement plus accessible. Si la plupart des AAA restent toujours facturés plein tarif à leur sortie, le joueur patient et averti a cependant vite compris qu’attendre une poignée de mois, voire de semaines, suffira à voir son titre convoité soldé, parfois d’une manière très agressive. La prolifération des soldes annuels au rythme des saisons et des prétextes ou le Black Friday d’une semaine sont également l’occasion de jouer pour moins cher, et globalement, obtenir des jeux n’est plus tout à fait le luxe qu’il était à l’époque.
Mais cette année a surtout été celle du renforcement de l’accessibilité tarifaire au jeu vidéo, notamment grâce aux services par abonnement proposant pour certains du “JV à la demande”. Origin Access, uPlay +, Apple Arcade, PS Now ou encore Xbox Game pass permettent désormais, en l’échange d’un abonnement plutôt abordable, de jouer parfois aux toutes dernières sorties sans trop mettre la main au porte-monnaie. S’il est difficile encore d'évaluer dans quelle mesure ces initiatives déprécient la valeur du jeu vidéo et surtout si elles ne causent pas un tort trop important aux studios modestes qui y sont associés, le consommateur, lui, y verra surtout une vraie opportunité de coller à l’actualité de l’industrie même lorsque les moyens viennent un peu à manquer. Gageons que, si la pratique venait à s’intensifier à l’avenir, un bon équilibre sera trouvé entre prix compétitif et juste rémunération du travail des développeurs.
Mon top 5 de 2019 :
- == Disco Elysium ==
- == Luigi's Mansion 3 ==
- == Sekiro Shadows Die Twice ==
- == Metro Exodus ==
- == Apex Legends ==
Vidéo-test de Disco Eylsium
Mon coup de coeur : Le C-RPG a encore des choses à inventer
Je pensais avoir fait un tour assez complet du C-RPG. Je m'étais même dit que plus grand-chose ne restait à inventer dans le style, et même si je n'ai jamais cessé d'éprouver une attirance constante pour le genre et que je me suis plus souvent qu'à mon tour laissé séduire par des productions de ce type, la capacité à vraiment surprendre dans le secteur était à mon sens un lointain souvenir. Jusqu'à ce qu'un collectif d'artistes estoniens vienne bousculer le genre avec Disco Elysium . Quasiment exclusivement textuelle, toute la trame de l'aventure ne se résume qu'à des jets de dés et des lignes de dialogues écrits avec un soin rarement égalé dans le jeu vidéo. Outre sa direction artistique tout simplement impeccable, Disco Elysium donne la sensation de vivre une expérience jeu de rôle papier, avec un MJ qui se souvient de toutes vos actions pour mieux vous les rappeler au moment où vous vous y attendez le moins. Une grande claque pour un futur grand studio.
Mon coup de gueule : Google Stadia
À l'annonce de l'arrivée de Google sur le marché du jeu vidéo en général et celui du cloud gaming en particulier, une seule chose m'est venue à l'esprit : l'une des entreprises les plus puissantes du monde ne peut que révolutionner la manière d'aborder le jeu vidéo. Mais, de la technologie pleine de promesses, nous sommes passés à une communication confuse et un lancement précipité qui a bien eu de la peine à convaincre son monde mi-novembre. Difficile de comprendre les raisons ayant motivé Google à débarquer sur le marché du jeu vidéo d'une manière aussi rapide sans vraiment être préparé, mais la déception est à la hauteur des fantasmes déçus de ce qu'aurait pu être cette offre si prometteuse. Google rectifiera sans doute le tir à terme, mais dans l'immédiat, d'autres alternatives pourtant plus modestes recueillent mes faveurs et il faudra au géant américain de nombreux ajustement pour rectifier le tir.