Depuis les débuts de la série Total War, The Creative Assembly a décidé d'adopter la même stratégie qui consiste à abreuver régulièrement les différents épisodes en contenu dans les mois suivant leur sortie. Après plusieurs DLC plus ou moins dispensables et une Emperor Edition de qualité, voici venue l'heure de la première extension stand-alone pour Rome II. Centrée autour du personnage d'Attila, celle-ci propose de vivre la déchéance de l'Empire romain tout en profitant de quelques améliorations et ajouts visant à rendre l'expérience plus plaisante.
Total War : Attila se focalise sur une période bien particulière. A savoir celle qui a vu l'Empire romain progressivement s'effondrer. Les développeurs parlent d'une campagne débutant en 395. Soit la date aux alentours de laquelle est né le redoutable Attila, roi des Huns de 434 à 453. A ce moment précis, la domination de Rome est encore très forte. Mais la taille de l'Empire est telle qu'il est impossible de l'administrer d'un unique endroit. La zone occupée et contrôlée est donc divisée en deux. Les conséquences d'une telle dispersion sont dramatiques. C'est l'une des causes avancées régulièrement par les historiens pour expliquer le déclin. Tout comme on attribue également celui-ci à l'arrivée en force des Huns et à l'avènement de nouvelles puissances, en particulier les Goths et les Wisigoths. A tout cela s'ajoutent les offensives des Saxons ainsi que les multiples déclarations de guerre en Afrique du Nord. Une époque particulièrement dure marquée aussi par les maladies et la dépravation des mœurs. Voilà donc le contexte auquel vous allez devoir faire face dans de ce Total War : Attila. Et Attila justement ? Le personnage sera « jouable » en tant que général des armées mais il incarnera surtout une sorte de menace permanente pesant sur l'Empire.
Une somme d'ajouts subtils
Si le changement majeur tient évidemment au contexte général, The Creative Assembly compte apporter pas mal de petites améliorations via ce stand-alone. A commencer par ce qui touche à l'aspect visuel. Le studio anglais parle de plus de variété dans les types de végétation, d'un jeu dans son ensemble plus détaillé, plus fin. Ce qui n'était pas bien flagrant pendant la démonstration faite par les développeurs. Ces derniers pointent aussi du doigt le fait que le dézoom est plus puissant que par le passé, ce qui permet d'avoir une vue plus générale de la map. Ils ont également souligné la présence d'un « overlay » permettant de prendre connaissance des particularités géographiques de la zone. The Creative Assembly a dans le même temps revu son interface pour que tout soit plus lisible. En particulier pour ce qui concerne les constructions, les bâtiments étant désormais classés par types. Le studio a aussi travaillé pour proposer un arbre des compétences plus clair. Par ailleurs, tout ce qui a été fait durant la campagne est maintenant consigné dans une liste. Enfin, on note le retour de l'arbre généalogique qui était étrangement absent de Rome II.
Du côté des batailles
Parmi les autres ajouts, on note la possibilité de détruire une ville en la brûlant entièrement. De quoi couper court directement aux velléités de l'ennemi. On en a parlé plus haut, les maladies se répandaient tranquillement pendant la période à laquelle se déroule le jeu. Du coup, celles-ci sont très prégnantes et il faudra plus que jamais faire attention à ne pas se les refiler en rentrant par exemple dans une ville. Côté bataille, la durée des sièges sera désormais réellement prise en compte. Plus vous resterez aux abords de l'endroit que vous souhaitez prendre, plus celui-ci sera facile à prendre du fait de sa détérioration progressive. Toujours concernant les sièges, on note l'apparition de barricades bien utiles pour freiner la progression de l'ennemi. Nous avons pu le remarquer après avoir eu le loisir de prendre part à la défense d'une cité romaine attaquée par de vilains barbares. En clair, vous avez au départ le choix d'en poser quatre (en tout cas, ce fut le cas pour nous) sur des emplacements prédéfinis, avant d'y assigner des unités. Il faut malgré tout faire des choix car un nombre plus important de spots est disponible. La décision doit donc être prise en accord avec votre stratégie. Cette session de jeu nous a aussi permis de goûter aux joies du feu dynamique. Lorsqu'un endroit commence à s'embraser, le moral des défenseurs en prend un coup. Cela peut aussi avoir un impact – négatif ou positif en fonction de la situation – sur votre stratégie dans la mesure où l'espace s'en trouve changé au fur et à mesure que les flammes gagnent du terrain. Si la partie était plaisante à jouer, on a malgré tout été déçus par les soucis de pathfinding et par les errances souvent très pénalisantes de l'IA.
Avec ce stand-alone, The Creative Assembly ne compte pas bouleverser la donne. Avec ces quelques ajustements subtils et ces ajouts intéressants à défaut d'être essentiels, le studio anglais n'a pas pris de risques démesurées. Reste que le tout semble se tenir et que la période couverte est des plus captivantes. On espère malgré tout que les problèmes d'IA seront réglés d'ici à la sortie de Total War : Attila. Car, en l'état, si cela n'empêche pas de profiter du jeu, cela rend par moments l'expérience frustrante.