Atari n'est visiblement pas décidé à laisser filer sa série Alone in the Dark. Après des ventes décevantes du cinquième épisode en 2008, l'annulation d'un remake et le portage raté du tout premier volet sur mobiles, l'éditeur décide de faire table rase et de rebooter (encore) la célèbre saga de survival-horror en confiant le bébé au studio californien Pure FPS. Alone in the Dark Illumination sera donc le premier épisode à ne pas être développé par un studio français, et sans être chauvin, ça se voit. Fini le survival lent et posé des débuts, place à de l'action pure dans la lignée de Left 4 Dead.
Mentionner Left 4 Dead s'avère comme une évidence en voyant tourner Alone in the Dark Illumination. Pure FPS ne s'en cache pas, le titre de Turtle Rock est même lâché dès les premières secondes de la présentation à laquelle nous avons assisté. La structure de Left 4 Dead est ainsi reprise dans les grandes lignes : le, ou les personnages sont plongés dans des petites campagnes indépendantes prévues pour durer entre 15 et 20 minutes chacune avec plusieurs objectifs de missions donnés au fil de quatre chapitres par campagne. Chaque scénario se conclut par l'affrontement contre un gros boss directement tiré des écrits de HP Lovecraft. L'ensemble du bestiaire devrait d'ailleurs renvoyer à l'œuvre du prolifique Howard Phillips avec par exemple des reapers ou des gobelins à défourailler par centaines avant de rencontrer Cthulhu lui-même.
Together in the Dark
A sa sortie, Alone in the Dark Illumination comprendra quatre personnages différents, à débloquer un par un en bouclant une campagne. L'aventure débutera avec le chasseur, un héros plutôt classique muni d'un AK 47 et de pistolets mais dénué de pouvoirs spéciaux. La sorcière sera le second personnage jouable. En plus de se servir d'une arme à feu, celle-ci pourra prendre le contrôle de monstres. Le prêtre vaudou, tout droit issu de la Nouvelle-Orléans, pourra quant à lui aveugler, et donc ralentir les monstres en invoquant une puissante lumière. L'ingénieur complète la fine équipe avec ses multiples inventions telles que le Tesla Trap, une machine permettant de créer des barrières électriques pour griller les monstres. Les quatre personnages de départ seront éventuellement rejoints par d'autres. La question du DLC est ouvertement abordée par le studio qui prévoit d'ores et déjà un DLC un mois après la sortie pour apporter de nouvelles armes, de nouvelles options de personnalisation et peut-être de nouvelles campagnes et de nouveaux héros. Les quatre campagnes initiales ne devraient donc qu'être un point de départ qui ne demandera qu'à s'étendre suivant le succès du jeu auprès des joueurs. Dans le cas de Alone in the Dark Illumination, l'ajout de DLC s'avère être un mal nécessaire puisqu'en ligne droite, un joueur mettra moins de trois heures pour terminer le contenu initial avec un seul héros.
Alone in the Dark's left for dead
Le studio Pure FPS mise donc sur la rejouabilité pour gonfler la durée de vie en espérant que les joueurs aient envie de reprendre chaque mission aux commandes d'un autre personnage ou avec des amis. Pour éviter la redondance, les missions et le placement des objets à l'intérieur du niveau seront totalement générés aléatoirement. Par exemple, les câbles requis pour alimenter le générateur central ne seront pas systématiquement cachés au même endroit. Notez à ce propos que les énigmes ont vraisemblablement toutes disparu du jeu et qu'a priori, il ne sera pas vraiment nécessaire de réfléchir dans Alone in the Dark Illumination, si ce n'est peut-être pour attirer les monstres dans la lumière, seule position qui les rende vulnérables. Dans l'ombre, les ennemis ne pourront jamais mourir, il faudra donc toujours veiller à les guider vers la lumière pour les abattre une fois pour toutes. Cet élément de gameplay, plutôt intéressant, tombe tout de même à plat lorsqu'on se demande pourquoi aucun héros n'a cru bon de se munir d'une lampe torche pour combattre de telles créatures…
Rien n'est spécialement à pointer du doigt (à part le rejet quasi total des fondamentaux de la série) mais rien n'est non plus à louer en tant que signe fort qui permettrait au titre de se démarquer du modèle Left 4 Dead. Du coup, Alone in the Dark Illumination semble se profiler comme un titre tout simplement moyen qui séduira certainement une frange de joueurs sans avoir les arguments nécessaires pour faire trembler les ténors du genre. Il semble aussi bien optimiste de penser que les fans de la première heure s'y retrouvent dans ce reboot à la vision diamétralement opposée à celle du jeu d'antan.