De la survie, du fun, du délire, du stress et des zombies par milliers, Capcom revient avec, dans sa hotte, son survival-horror fétiche. Xbox One oblige, les améliorations graphiques sont là, la jouabilité a légèrement évolué, pour un résultat qui fait toujours autant rigoler, par sa démesure et sa vision décalée de fin du monde.
Chuck Green n’est plus. Celui à qui l’on avait donné 24 heures pour sauver sa fille infectée a pris sa retraite. Aujourd’hui, si les zombies sont toujours à l’honneur dans ce nouvel opus, leur proie se nomme dorénavant Nick Ramos. Le pitch change également, puisqu’il n’est plus question de trouver du zombrex (quoique), mais plutôt de dégager vite fait de Los Perditos, ville envahie par les chairs décharnées et que l’armée compte bien bombarder dans les heures qui suivent. Si le scénario ne casse pas trois pattes à un canard (on ne spoilera pas sur le numéro tatoué sur le cou de Nick), ce troisième épisode renvoie son prédécesseur au rayon des antiquités. Et ce, à plusieurs égards.
Seau + perceuse = mixeur
Visuellement déjà, DR3 démontre que la Xbox One fait franchir à la saga un cap graphique indéniable. Textures propres, environnements détaillés, animations fantastiques, on notera également qu’aucun ralentissement ne vient altérer les combats face à des centaines de zombies présents à l’écran. La puissance de la console a également donné des ailes aux développeurs, qui ont purement et simplement décuplé la taille de la carte. Plus d’endroits à visiter, ce qui implique plus de zombies et plus de possibilités. Si Capcom a rempilé avec ce système toujours aussi délirant de combiner des armes (certaines assemblages nécessiteront de trouver les plans), ils ont poussé le délire jusqu’aux véhicules (à condition qu’ils soient garés l’un à côté de l’autre). Certains accouplements donneront ainsi naissance à des destriers totalement barrés, comme ce buggy façon Mad Max, armé d’un lance-flammes, très utile pour se frayer un chemin dans les packs de zombies. Notez que tout cet arsenal, motorisé ou non, s’élimera sur la durée d’utilisation. Comme habituellement dans la série.
Vol au-dessus d’un nid de coucou
Dead Rising 3 en mode « plus, plus, plus », c’est aussi plus de challenge. Alors que Nick se concentrera sur son but ultime, à savoir plier les gaules le plus vite possible, il aura comme Chuck avant lui des missions secondaires optionnelles qui s’afficheront sur la carte (comme dans Dead Rising 2) : survivants à secourir et les fameux psychopathes à mettre hors d’état de nuire. Que ce soit un moine shaolin qui a totalement vrillé ou un pote qui se prend pour Neil Armstrong, l’objectif pour venir à bout de ces derniers reste le même : user de toutes les armes et éléments de décor susceptibles de les rendre vulnérables. Evidemment, personne ne vous obligera à aller vous frotter à ces barjots, mais n’oubliez pas que ces affrontements remportés vous feront gagner un max d’XP, toujours très utile pour grimper de niveau et augmenter vos compétences (tir, résistance…).
« Entrez sans sonner »
La vie dans Dead Rising 3 est bien loin d’être un long fleuve tranquille, on s’en serait douté. Le danger est partout et comme si cela ne suffisait pas à faire monter la pression, les développeurs se sont amusés à enlever un détail qui permettait à Chuck de souffler entre deux percées. Dorénavant, il sera tout simplement impossible de fermer les portes de boutiques et autres bâtiments. Une option « open bar » que les zombies apprécieront, n’hésitant pas à s’inviter au snack pour déguster des hamburgers, voire autres si affinités. Concrètement, pour être tranquille, Nick n’aura d’autres solutions que garer un véhicule devant l’entrée, à condition d’en trouver un pas trop loin. Car s’il en trouvera pas mal en ville, nombres d’entre eux sont hors d’usage, tout juste bon à servir de perchoir temporaire. C’est un fait, après une bonne heure passée à déambuler dans Los Perditos, à fabriquer des armes loufoques à souhait, et à dézinguer des centaines de zombies, le constat semble évident : sans avoir touché à l’âme de Dead Rising, Capcom l’a fait évoluer vers une aventure plus gore, plus prenante et surtout beaucoup plus aboutie techniquement. Ce n’est certes pas une révolution pour cette série, mais elle officie dans ce qu’elle sait faire de mieux : servir d’excellent défouloir en passant un très bon moment.
Quel bonheur de retrouver Dead Rising dans de telles conditions. Totalement déjanté comme à son habitude, le titre de Capcom marche sur les traces de son prédécesseur en y agrémentant quelques nouveautés de gameplay et un design forcément plus poussé. La taille de map est certes beaucoup plus grande, mais ça n’implique pas forcément une durée de vie exceptionnelle. En une dizaine d’heures, Nick devrait avoir trouvé le chemin pour sortir de Los Perditos. Largement de quoi s’amuser et occire quelques milliers de zombies dans la bonne humeur.