Si Football Manager continue à se vendre par camions entiers, notamment en Grande-Bretagne, les chiffres de ventes de LFP Manager sont, eux, nettement plus modestes. Pour autant, la série de gestion footballistique d'Electronic Arts se pose en réelle alternative en raison de son parti pris historique. Là où FM se veut réaliste en termes de tactique et pourvu d'une base de données particulièrement riche, LFP Manager joue la carte de la décontraction avec la possibilité de se pencher sur les à-côtés du foot. Cette année, les développeurs allemands de Bright Future, qui œuvrent pour le compte d'EA, misent énormément sur une nouveauté : la dynamique d'équipe. Explications.
Lorsqu'on évoque les sports collectifs, on a coutume de dire que les individualités doivent s'entendre sur et en dehors du terrain pour que l'équipe tourne correctement. A fortiori dans le football, les ego des joueurs étant souvent proportionnels à la somme d'argent qui tombe chaque mois dans leur poche. Cependant, il existe des tonnes de contre-exemples permettant de remettre en cause cette affirmation. On sait que les joueurs de la sélection des Pays-Bas ne s'entendent pas du tout, mais cela ne les a toutefois pas empêchés d'être finaliste de la coupe du monde 2010 et de passer tout près d'un titre ô combien prestigieux. Maintenant, il faut aussi reconnaître que des tensions dans un groupe finissent très souvent par nuire aux performances sportives d'une équipe. Voilà le constat à partir duquel le studio allemand Bright Future a conçu la grosse nouveauté de LFP Manager 13.
Le jeu intègre ainsi la notion de dynamique d'équipe. Cela signifie que dans un groupe, si trop de joueurs se chamaillent, les résultats sportifs en pâtissent immédiatement. Du coup, un club bourré à craquer d'individualités de grande qualité mais qui ne peuvent pas se sentir, aura à coup sûr de moins grandes chances de remporter des matchs qu'un autre qui vit plus sainement. LFP Manager 13 prend en considération plusieurs types de problèmes qui peuvent intervenir dans la vie d'un groupe : les incompatibilités de caractères, les conflits pour des raisons personnelles, une concurrence pour un poste qui tourne mal ou des ambitions individuelles qui ne collent pas avec celles du collectif. Une sorte d'arbre très pratique vous permet de visualiser les relations qu'entretient chaque joueur avec ses coéquipiers.
L'entraîneur adjoint joue également un rôle crucial dans cet épisode puisqu'il met en évidence les problèmes de votre équipe et vous propose des solutions pour les résoudre. Il peut aussi donner son avis sur le profil psychologique d'un joueur que vous souhaitez recruter. Peut-il, ou non, pénaliser votre groupe à cause de son attitude ? Votre adjoint vous le dira. Pour que l'équipe tourne bien, établir une hiérarchie claire entre les joueurs est nécessaire. Il faut ainsi un leader absolu et des tauliers pour encadrer le groupe et faire progresser les plus jeunes. Autre nouveauté, toujours en rapport avec la dynamique d'équipe, chaque joueur a maintenant des objectifs personnels. Certains souhaitent être titulaires ou devenir le capitaine de l'équipe, d'autres veulent simplement s'améliorer aux côtés de footballeurs aguerris. Qu'ils soient ambitieux ou modestes, ces buts ont une énorme influence sur le moral des troupes, qui se répercute lui-même directement sur l'attitude de l'équipe sur le terrain.
Bright Future explique avoir également amélioré de nombreux autres points afin de rendre cet épisode indispensable pour les fans de la série. A commencer par les menus : désormais plus souples, plus flexibles, plus lisibles, ces derniers devraient accroître le confort des joueurs lorsqu'ils naviguent dans le jeu. De nouveaux outils sont aussi mis à la disposition des managers en herbe pour leur donner toutes les informations nécessaires afin de bâtir un groupe sain. On pense en particulier au « squad planner » qui permet de visualiser son équipe avec les joueurs en négociation et / ou avec ceux que vous souhaitez recruter. Cela donne l'occasion d'avoir un aperçu de l'impact que pourraient avoir certains footballeurs sur le groupe s'ils venaient à intégrer ce dernier. Un autre outil permet de voir le potentiel d'un joueur sur le long terme. Le résultat est basé sur les blessures, les matchs déjà joués et les caractéristiques de ceux-ci. A la mi-temps des rencontres, de nouvelles options vous permettent par ailleurs de parler longuement avec chaque joueur et de rentrer ainsi dans les détails. Cibler les problèmes individuels et comprendre là où l'équipe dysfonctionne devient ainsi plus simple.
Les développeurs nous ont promis que le moteur 3D profite également de quelques modifications sans nous montrer toutefois de quoi il en retourne. Entre les lignes, nous avons compris que Bright Future n'avait pas fait de cet aspect du jeu l'une de ses priorités. Et l'on ne peut que le regretter étant donné les lacunes (et les bugs) accumulées à ce niveau année après année. Les décisions du joueur n'ont clairement pas assez d'incidence sur le jeu de l'équipe. Si l'on prend un peu de recul par rapport aux annonces, on se rend compte que globalement, LFP Manager 13 risque de souffrir du même défaut que l'an passé, à savoir le manque de nouveautés majeures. Si les fans qui attendent chaque automne la sortie du titre avec impatience ont toutes les chances d'être au rendez-vous, pour ceux qui hésitent, on ne peut que vous conseiller d'attendre le test.
Même si le système de dynamique d'équipe ne reflète pas totalement la réalité du football, ce dernier a au moins le mérite d'enrichir le jeu. Plusieurs autres (petites) améliorations viennent s'ajouter à cette nouveauté majeure pour donner plus de corps au jeu. Maintenant, on peut regretter que le focus n'ait pas été mis sur le moteur 3D car c'est sur ce point précis que le précédent volet affichait le plus de lacunes. On se demande aussi si LFP Manager 13 comporte suffisamment de nouveautés ou plutôt, si celles-ci sont suffisamment importantes pour encourager les joueurs à replonger... Rien n'est moins sûr. Verdict à l'automne prochain.