Avant de prendre notre envol, résumons d'abord brièvement le contexte de Battlestar Galactica. La série présente un conflit entre les humains et leurs anciens esclaves robots, les Cylons. Au début des événements, une attaque massive des Cylons détruit les Douze Colonies, et la majeure partie de l'humanité au passage. Seuls quelques survivants parviennent à s'enfuir, escortés par l'antique vaisseau Galactica, préservé des attaques informatiques grâce à sa technologie obsolète. Inlassablement traqués par leurs ennemis, les survivants se mettent en quête d'une mythique treizième colonie : la Terre.

Battelstar Galactica Online (BSGO pour les intimes) s'inscrit bien dans cette trame globale, mais sans adapter directement une portion de la série. Les développeurs ont préféré écrire une histoire indépendante, par souci de liberté sans doute. Ne vous inquiétez pas, vous croiserez tout de même de nombreux personnages issus de la série, le fan service est assuré. L'histoire débute lors d'une bataille entre les deux factions. Dépassés, les humains tentent de s'échapper grâce à un saut spatio-temporel. Mais une puissante impulsion énergétique vient dérégler leur belle mécanique (c'est fragile un moteur de saut spatio-temporel). Résultat : les deux flottes se retrouvent, exsangues, dans un coin paumé de l'univers (l'équivalent de l'Auvergne par rapport à la France). Quel que soit le camp que vous choisissiez, il va donc falloir explorer cette région inhospitalière, en extraire des ressources, remettre votre camp en ordre de bataille et finalement casser la figure à ceux d'en face, parce qu'après tout, perdus ou pas, on est là, alors pourquoi ne pas continuer à se mettre joyeusement sur la tronche ?

Vous l'aurez compris, le jeu met l'accent sur l'action. Dès vos premières missions, vous serez engagé dans des dogfights endiablés contre des vaisseaux ennemis. La prise en main est immédiate, le gameplay étant plus proche de l'arcade que de la simulation. A ce propos, il est dommage que le jeu ne supporte pas officiellement les joysticks. Les adeptes du manche devront bidouiller pour tenter de piloter avec, sans garantie de résultat. Quoi qu'il en soit, on prend tout de même du plaisir à parcourir l'espace, frontière de l'infini, d'autant que le jeu est plutôt joli. On reste certes loin des jeux "boîtes", qui peuvent se permettre d'installer des gigaoctets de données sur le disque dur ; mais pour un jeu web, le résultat est très satisfaisant. D'autant que le soft affiche un paquet de choses à l'écran : jeu en ligne oblige, vous n'êtes pas seul ! En plus des escarmouches contre l'IA, BSGO propose des affrontements épiques entre des dizaines de joueurs. C'est presque trop parfois, l'action finit par devenir confuse quand trop de vaisseaux se tirent dessus dans tous les sens. Ces phases comportent néanmoins une dimension stratégique, puisque chaque joueur aura un rôle spécifique à tenir en fonction des capacités de son astronef.

Car en bon jeu spatial, BSGO propose évidemment plusieurs types de vaisseaux, que vous pouvez personnaliser et faire évoluer après chaque mission. Les missions rapportent en effet des ressources (eau, tylium et titanium, qui peuvent aussi se trouver dans des astéroïdes), utilisables ensuite pour améliorer divers modules en faisant un petit tour dans le garage. Le système est très complet et constitue assurément une des richesses du soft. Les joueurs qui trouvent la progression trop lente pourront toujours aller faire un tour dans la boutique, qui offre tout le nécessaire en échange de quelques euros. Alors bien sûr, tout cela est très classique. BSGO n'apporte rien de nouveau à l'inusable formule des shoots spatiaux qui se succèdent depuis des temps immémoriaux. Enfin si : il apporte tout de même le contexte d'une grande série, ce qui n'est déjà pas si mal et devrait séduire ses nombreux fans. Surtout, le jeu tourne gratuitement dans un navigateur web, et ça fait toute la différence !