Minecraft est un jeu dont beaucoup de développeurs indépendants pourraient s'inspirer. En effet, il démontre avec brio qu'un soft créé avec de bonnes idées, du travail et un budget insignifiant comparé à celui de grosses productions actuelles peut néanmoins connaître un succès phénoménal. C'est d'ailleurs ce jeu qui a contribué à faire sortir de l'ombre des softs comme Terraria, ou encore Project Zomboïd. Aujourd'hui, c'est au tour de King Arthur's Gold, KAG pour les intimes et les flemmards, de tenter de se faire une place parmi les jeux indépendants à succès.
Créé par Michal Marcinkowski, le papa du MMOG Soldat, King Arthur's Gold trouve ses inspirations du côté de Dungeon Keeper, Ace of Spades, et justement Minecraft. Il s'agit d'un jeu de plates-formes en 2D massivement multijoueur, axé sur la construction de châteaux forts, de pièges et d'ateliers, ainsi que sur le combat de deux armées. Le seul mode véritablement joué actuellement est le Capture The Flag, qui voit chaque équipe tenter de voler le drapeau de l'autre (une seule fois suffit souvent), tout en essayant de ne pas tomber à court de vies. L'autre mode consiste à récupérer de l'or pour en amasser un tas suffisant, mais il est rare d'y trouver un serveur.
En début de partie, chaque équipe dispose d'un temps de préparation durant lequel les joueurs ne peuvent s'éloigner de leur base. Ils doivent alors mettre ce temps à profit pour l'aménager, la fortifier à grand renfort de pièges, de portes, et de murs. A l'instar de Terraria, la gravité est de mise, et le système de « murs de fond » est en vigeur. Comprenez par là que si un objet n'est soutenu ni par un mur ni par un autre objet, il vient écraser le quidam qui se trouvait bêtement en dessous. Pendant cette période de préparation, le bois et la pierre, deux des trois ressources du jeu (la dernière étant l'or), sont en quantité illimitée, il est donc possible de se faire plaisir question architecture.
Après l'aménagement, le combat commence. Les joueurs sont alors divisés en trois métiers distincts : le chevalier, l'archer, et l'ouvrier. Le premier dispose d'une épée et d'un bouclier pour parer les coups et planer un court instant. Il peut charger ses coups, et lancer des bombes. Le second doit tailler ses flèches dans un arbre ou les acheter à un atelier, il peut tendre la corde plus ou moins fort, grimper aux arbres et se camoufler. Enfin, l'ouvrier est en charge de la construction et de la maintenance des biens de l'équipe. Il peut miner, couper des arbres, et bien évidemment construire toutes sortes de dispositifs : des murs classiques, des pieux en métal, des trappes qui ne s'ouvrent que pour l'équipe adverse, des portes qui ne le font que pour la vôtre, des catapultes pour rochers, bombes et même joueurs, des avant-postes de réapparition, ainsi que des ateliers. Ces derniers permettent de dépenser les pièces gagnées pour réapprovisionner l'équipe en bombes, flèches, ou soins. La partie se termine dès qu'une équipe a épuisé ses vies, ou capturé le drapeau de l'autre.
Côté déco, c'est encore une fois du pixel art. On aime ou on aime pas, toujours est-il que cela confère un certain côté cartoon au massacre de ces petits bonshommes (et aux tripes qui volent façon Gears of War). A noter qu'il est de toute même possible d'installer des packs graphiques pour modifier l'apparence. Les différents blocs sont facilement reconnaissables, de même que les différents personnages. Les bruitages sont quant à eux rythmés par le martèlement de la pioche et du cri Wilhelm poussé par les personnages mourants. Une petite musique vient de temps en temps se faire sentir, même si les bruits de fer et d'explosions prennent souvent le dessus. Quand au contrôle du personnage, il est simple à assimiler : votre souris subira de nombreux clics hystériques, tandis que les flèches de votre clavier et deux trois autres subiront votre courroux, si vous vous décidez à essayer ce jeu. Au final, King Arthur's Gold est un jeu extrêment fun, où il est cependant nécessaire de coopérer pour gagner, sans quoi votre château ne sera qu'un tas de ruines fumant après le passage de l'ennemi. Et ça, c'est souvent pas beau à voir !
- Graphismes15/20
Le pixel art est et sera toujours une affaire de goût. Sachez toutefois que ce choix est totalement assumé, et qu'il a le mérite de rendre l'action claire et compréhensible. Les animations sont convaincantes, parfois même mignonnes, et le background animé place le décor dans une charmante campagne. Il est de toute manière possible d'en changer via des packs de graphismes.
- Jouabilité18/20
Les contrôles sont suffisamment simples et intuitifs pour être compris au bout d'une dizaine de minutes. Chaque classe a ses propres spécificités, et les possibilités architecturales sont énormes. Mâchicoulis, meurtrières, fosse à pieux, échelles spécifiques à telle équipe, ascenseurs... La communauté, très active, invente d'ailleurs de nombreux bâtiments chaque jour.
- Durée de vie16/20
KAG étant un jeu exclusivement multijoueur, il est nécessaire d'accrocher au concept pour pouvoir parler de durée de vie. Cependant, il est très facile de se prendre au jeu, d'autant que le soft se prête autant à une pratique casual ou intensive. Les parties varient d'une vingtaine de minutes à une heure, selon les paramètres, et les terrains de jeu sont générés aléatoirement ou créés par la communauté. Une fois démarré, KAG risque bien de rester sur votre disque dur un bon moment.
- Bande son13/20
Les bruitages, bien que facilement reconnaissables, sont peu variés et peuvent taper sur les nerfs. La musique n'est que peu présente, les combats et la construction occupant la majeure partie du soft, ce qui laisse le jeu un peu nu pour le moment. Cependant, il est facile de reconnaître un ennemi, sa classe, et ses mouvements aux bruits qu'ils produisent, ce qui permet d'éviter les surprises.
- Scénario/
Au final, KAG est un de ces jeux indépendants dont on a du mal à décrocher, tellement le fun qui s'en dégage est important. Le jeu est actuellement toujours en phase d'alpha, mais les mises à jour sont régulières (plusieurs fois par semaine), tant pour corriger des bugs que pour ajouter du contenu. Il dispose d'une version gratuite dont le contenu est décrit plus haut, tandis que la version payante se base sur le modèle Minecraftien : actuellement à 9,99 $, le prix augmentera avec le contenu ajouté. Une communauté active, des développeurs à l'écoute, du fun en barres, King Arthur's Gold a de beaux jours devant lui.