Incontestablement Farming Simulator 2009 fait partie de ces curiosités vidéoludiques susceptibles d'exciter la curiosité des joueur PC en mal d'originalité. Las de foncer à 280 Km/h dans des monoplaces survitaminées ou fatigués de canarder des bombardiers allemands dans leur avion de chasse, ces joueurs-là n'aspirent souvent qu'à une chose : découvrir de nouvelles sensations derrière leur écran. Or, pour ce qui est des nouvelles sensations, ils vont être servis car non seulement les véhicules de Farming Simulator 2009 sont plutôt exotiques mais ils sont de plus soumis à une physique clairement héritée d'une autre planète.

Il faut dire qu'en dépit de leur modélisation très soignée, les machines en question se comportent plus comme des boîtes de conserve à roulettes que comme des engins agricoles de plusieurs tonnes. Dès la première mission du tutoriel, on comprend vite que l'équipe d'Aerosoft avait manifestement autre chose à faire que de se concentrer sur une petite simulation rurale. Parachuté sur une aire de loisir balisée par une série de plots, le joueur constatera que le pilotage de son tracteur n'a absolument rien de réaliste. On tourne comme si on était au guidon d'un vélo, on s'envole sur la moindre bosse au mépris de la gravité et on se retourne comme un culbuto en cas de fausse manoeuvre. Pire, le joueur découvrira à son grand étonnement que son tracteur accélère parfois tout seul dans les montées ou ralentit de manière incompréhensible dans les descentes. Surréaliste, on vous dit !

Les missions d'apprentissage suivantes ne sont pas plus crédibles puisqu'on s'aperçoit par exemple que la remorque que l'on tire derrière nous n'affecte en rien la conduite de notre tracteur. Dans le même ordre d'idées, on peut sans problème reculer avec une charrue baissée ou rouler à plus de 60 Km/h sur près de 200 mètres avant qu'elle ne se décroche. C'est du grand n'importe quoi mais à bien y réfléchir, ce n'est pas plus mal parce que cela permet au moins de rire un peu durant des missions par ailleurs très soporifiques. Qu'il s'agisse de labourer un champ, de l'ensemencer ou encore de le fertiliser, tout ce que l'on a à faire, c'est de bien passer sur toute la surface du champ le plus vite possible et d'appuyer sur un bouton de temps en temps pour remonter notre charrue, semer ou pulvériser. Qu'il fasse jour ou nuit, qu'il fasse beau ou qu'il pleuve, c'est toujours la même chose. Les commandes de notre outillage sont réduites au strict minimum et l'expérience est aussi convaincante qu'un épisode de télé-réalité. Seul le comportement de la moissonneuse-batteuse est à peu près réaliste mais là encore, le pilotage reste ultra-basique.

Une fois que l'on maîtrise quelques techniques agricoles, on est prêt à passer aux choses sérieuses, c'est-à-dire, à diriger notre propre exploitation sur une île de quatre kilomètres carrés. Que l'on ne s'y trompe pas cependant, l'aspect gestion est réduit à son strict minimum. On achète des graines, on cultive patiemment des champs qui se ressemblent tous et on vend notre production (blé, maïs, orge ou colza seulement) en attendant bien entendu le cours le plus favorable. Avec l'argent que l'on se fait, on peut alors acheter des engins plus performants (tous de la même marque) et embaucher du personnel pour cultiver plus rapidement des surfaces plus vastes. Dans son concept, ce Harvest Moon en 3D aurait pu se révéler très intéressant. Hélas, les tâches sont beaucoup trop simplifiées et tellement répétitives que l'on décrochera très vite. Il n'y a pas d'événements aléatoires, pas de vergers, pas de vignes, l'élevage n'est pas pris en compte... Bref, Farming Simulator 2009 ne simule pas grand-chose et si une communauté de passionnés ne travaillait pas d'arrache-pied pour en étoffer le contenu, il ne fait aucun doute qu'il serait déjà tombé dans l'oubli.