Sorti deux ans après Final Fantasy VI, Rudra No Hihou est un de ces jeux méconnus du grand public valant pourtant le détour malgré des défauts et autres lourdeurs. Retour sur un grand titre valant encore aujourd'hui le détour.
Les Dieux créèrent la Terre et décidèrent d'y insuffler la vie sous la forme de 4 races. Ainsi naquirent les Danans, les gardiens de la connaissance, les sirènes, maîtresses des océans, les Reptiles, la race au sang bleu, et les Géants, les souverains terrestres. Mais ces êtres n'eurent pas la faveur de leurs créateurs et disparurent l'un après l'autre pour laisser la place à l'homme. Désormais, le tour des hommes est venu et le cycle touche à sa fin, ceci corroborant la légende racontant que tous les 4000 ans, un Rudra, une créature envoyée du ciel, vient rétablir l'équilibre en faisant disparaître de la surface de la planète la race dominante. Ceci marque donc le réveil de quatre héros envoyés par la Nature car la destruction est proche et l'ultimatum est fixé à 16 jours...
C'est dans ce contexte que Sion, Salent, Riza et Dune vont devoir tout faire pour contrecarrer les plans des Cieux. Une des particularités majeure de Rudra No Hihou se situe dans les 4 scénarios jouables qui s'entre-croisent tout au long de l'aventure. La tâche du joueur est d'emmener chacun des héros jusqu'à l'accomplissement de sa destinée et enfin de les réunir pour combattre le divin complot. Le tableau peut paraître idyllique mais c'est sans compter sur les nombreuses lourdeurs scénaristiques dont souffre le soft. Pour autant, et pour peu qu'on ne soit pas rebuté par la difficulté du soft, on profitera de rebondissements tout au long de l'aventure et de nombreuses cut-scenes souvent très drôles. En revanche, les combats sont moins marrants, surtout contre les boss qui nécessitent un minimum de leveling et de technique. Heureusement, pour nous venir en aide, on dispose d'un excellent système de magie basé sur des «essences de mots».
Il est ainsi possible de créer le sort souhaité. Par exemple l'essence «TOU» signifie foudre et l'essence «RUSU» signifie tout. Le sort TOURUSU sert donc à foudroyer tous les ennemis d'un seul coup. En sachant que cette logique est valable pour tout le reste et que les combinaisons sont innombrables (près de 300 000 possibles), ce système se révèle vraiment efficace. A part cette innovation majeure, le gameplay est très classique synonyme de commandes habituelles propres à d'innombrables RPG. En revanche, à l'inverse d'un jeu comme Final Fantasy 6, pour ne citer que lui, on pourra reprocher un certain manque de profondeur. Cela peut paraître paradoxal après avoir vanté haut et fort un peu plus haut les mérites du système de magie mais à part cela, le jeu manque cruellement d'options de personnalisation. Pour autant, le jeu est loin d'être vide et linéaire. De nombreuses quêtes annexes et scènes cachées sont parsemées un peu partout et viennent égayer une aventure qui se révélerait sans ça fort redondante. En définitive, malgré un manque évident de finitions, Rudra Ni Hihou reste un très bon jeu qui devrait plaire aux amoureux des quêtes épiques ponctués de dialogues et autres rencontres improbables.
- Graphismes17/20
Proches de ceux d'un certain Final Fantasy 6, les graphismes sont très soignés et se payent des animations de qualité. Les panoramas sont absolument superbes. Un petit bémol cependant pour les backgrounds de combat parfois un peu vides.
- Jouabilité16/20
Le gameplay se révèle intéressant grâce au système d'«essences de mots» mais pèche un peu en profondeur sur les autres points, le tout ressemblant beaucoup trop à ce que proposaient à l'époque la plupart de ses concurrents.
- Durée de vie17/20
Quatre scénarios jouables et des quêtes optionnelles en pagaille pour environ 50 heures de jeu. Il y a de quoi faire. Recommencer l'aventure une fois terminée est par contre sans grand intérêt.
- Bande son16/20
On trouve de tout dans cette bande-son : du très bon, du bon et du moins bon. Certains titres sont cependant inoubliables.
- Scénario13/20
Le scénario réclamera de notre part de sauver le monde mais d'une manière un peu plus originale. A l'inverse, la mise en scène se révèle terriblement lourde et nous oblige à de nombreux allers-retours.
Souffrant de lourdeurs et défauts plus ou moins difficiles à pardonner, Rudra No Hihou est sauvé par son contexte original, ses multiples scénarios et son système de magie absolument bluffant. A réserver néanmoins à un public averti.