Autant dire qu'il va être difficile de modérer notre enthousiasme tout au long de cet aperçu, tant il est clair que Kingdom Hearts : Birth by Sleep s'annonce bel et bien comme le véritable chef-d'oeuvre de la série. Après des débuts fébriles sur PS2 avec un premier volet assez perfectible, la série orchestrée de main de maître par Tetsuya Nomura commence réellement à prendre des proportions insoupçonnées. Alors qu'on ne la voyait au départ que comme un simple cross-over opportuniste entre les univers de Disney et de Final Fantasy, la saga Kingdom Hearts a su, au fil du temps, créer sa propre mythologie et s'ouvrir à un public plus mature.

Comme il n'est pas question de vous gâcher l'intrigue passionnante de cet épisode ancré dans les origines de la série, nous ne dirons rien de plus concernant le scénario du titre que ce qui est présenté dans l'introduction du jeu. L'histoire débute alors que trois personnages liés par une amitié à toute épreuve se retrouvent dans la salle où doit se dérouler l'examen qui désignera l'un d'entre eux comme futur maître de la Keyblade. Ventus, trop jeune pour passer l'épreuve, ignore qui de Terra ou d'Aqua sera perçu comme étant suffisamment digne de mériter ce titre aux yeux de leur vénérable maître Eraqus. Dans cette même salle, le regard perçant de maître Xehanort guette le moindre signe de faiblesse chez les trois jeunes gens, scrutant le coeur de celui qui pourrait bien basculer dans les ténèbres si on lui en donnait l'occasion...

D'entrée de jeu, Kingdom Hearts : Birth by Sleep donne les frissons. La réalisation exceptionnelle des cinématiques combinée à la poésie des compositions musicales de Yoko Shimomura nous font clairement comprendre que le scénario de cet épisode saura nous étonner jusqu'au bout. L'issue inattendue de l'examen voit nos trois héros partir chacun leur tour à la rencontre de leur destin, Ventus sur les traces de Terra, et Aqua sur celles de Ven. Pour cette raison, il est fortement recommandé de découvrir les trois scénarios dans l'ordre le plus logique : d'abord celui de Terra, puis celui de Ventus, et enfin celui d'Aqua, la demoiselle du groupe. Ces trois histoires réservent chacune une bonne quinzaine d'heures de jeu, offrant ainsi un point de vue différent sur une même trame narrative qui ne trouve son dénouement que dans un Last Episode à débloquer sous certaines conditions.

Parcourant librement les mondes du Kingdom Hearts, chacun des membres du trio va donc explorer à sa manière les univers issus des films Disney. Par conséquent, même si les environnements se recoupent d'un scénario à l'autre, leur exploration se renouvelle à chaque fois au gré des liens tissés avec les personnages croisés en cours de route. Les princesses de lumière et leurs antagonistes ont donc un rôle majeur à jouer dans l'intrigue, chaque monde ne révélant toute sa dimension qu'une fois celui-ci visité dans les trois scénarios. Blanche-Neige, Cendrillon et la Belle au Bois Dormant feront même partie des nombreux alliés que vous pourrez invoquer en combat à l'aide du nouveau système D-Link. Son activation remplace temporairement les commandes de votre personnage par les pouvoirs de l'allié sélectionné, ces pouvoirs pouvant d'ailleurs se renforcer après plusieurs utilisations.

Si l'on pouvait reprocher au premier volet de la série des lacunes de gameplay assez flagrantes, le chemin parcouru depuis permet à cet épisode PSP de bénéficier du meilleur système de combat vu jusqu'à présent. Les commandes d'action sont maintenant capables d'évoluer de manière dynamique pendant les combats en fonction des sorts et des techniques que vous utilisez. Concrètement, si votre enchaînement comporte une magie de feu, votre personnage va adopter le style Fireblazer et obtiendra du même coup une nouvelle série de pouvoirs évolutifs. Un style peut lui-même évoluer en un autre style, et son utilisation répétée débouche sur des techniques de plus en plus dévastatrices. Un système réellement génial qui, non content de procurer des sensations de jeu grisantes à souhait, recèle un nombre de possibilités tentaculaire. Qui plus est, l'interface des commandes d'action peut être modifiée à volonté, permettant ainsi à chacun de personnaliser son héros de manière réellement unique. Autre nouveauté bienvenue, la fonction shoot lock consiste à garder en ligne de mire un ennemi en particulier pour accumuler de la puissance avant de se jeter sur lui dans un déluge de combos. Il existe plusieurs types de shoot lock et certains d'entre eux sont cachés.

On ne rentrera pas ici dans le détail de la création des styles, qui consiste à fusionner plusieurs commandes entre elles pour en créer de nouvelles, mais sachez qu'on peut véritablement passer des heures à développer les aptitudes de son personnage en testant toutes les possibilités. La fusion peut d'ailleurs générer des effets bonus qu'il faut absolument essayer de débloquer si l'on veut améliorer de manière significative les caractéristiques de ses personnages. Certes, on peut finir le jeu sans exploiter un dixième des possibilités offertes par cette interface, mais ce serait se priver d'une facette importante de Kingdom Hearts : Birth by Sleep qui rappelle d'ailleurs à bien des égards les matérias de Final Fantasy VII. S'ajoutent à cela une pléthore de mini-jeux facultatifs, des défis multijoueurs en arène et des quêtes optionnelles liées à la recherche des coffres et des rapports de Xehanort. Mis bout à bout, les trois scénarios du jeu réservent une bonne quarantaine d'heures de jeu, et davantage pour qui souhaite épuiser toutes les possibilités offertes par les fusions et les défis multi. Rien, dans cet épisode, ne déçoit, sinon quelques rares phases de jeu par trop conventionnelles qui font parfois retomber légèrement la dimension épique de l'aventure dans son ensemble. Nous reviendrons plus longuement sur Kingdom Hearts : Birth by Sleep au moment du test, mais soyez assuré que le soft compte déjà parmi les incontournables de la PSP.

Note : Suite à des problèmes d'ordre technique, nous ne pouvons que vous proposer des screenshots officiels délivrés par l'éditeur.