Bien avant la série des « Total War », la fin des années 80 nous avait déjà gratifiés d’un titre, mélangeant avec succès stratégie au tour par tour et action en temps réel. S’inspirant de la bande dessinée « Les Tuniques Bleues », dont il reprend le style graphique et l’humour, « Nord et Sud » est édité par le Français Infogrames. Le jeu nous met à la tête des armées de l’Union abolitionniste ou des Confédérés esclavagistes, pour revivre la guerre de Sécession américaine de 1861.

Avant de vous lancer à la conquête des Etats-Unis, l'écran d'accueil permet de choisir sa faction, Nordistes ou Sudistes. On peut jouer contre un ami ou l'ordinateur, le niveau de ce dernier étant représenté par différents personnages assez loufoques, tirés de la bande dessinée éponyme. Il est aussi possible d'activer ou non certains événements spéciaux, ainsi que de fixer la date d'entrée dans le conflit entre 1861 et 1864, ce qui affecte le nombre et la disposition des troupes au début des hostilités. On peut enfin choisir si les batailles se déroulent en temps réel ou sont résolues automatiquement par l'ordinateur. Une fois satisfait, on valide ses choix en prenant un cliché avec le photographe de guerre.
Des événements spéciaux sur la carte principale permettent aussi d'ajouter du piment aux parties : votre adversaire dispose d'une large supériorité numérique ? Une attaque d'Indiens ou de Mexicains vont lui décimer ses troupes postées près de la frontière à l'ouest. Vous êtes toujours en infériorité ? Prenez le contrôle de la Caroline du Nord et l'Europe vous enverra des renforts de temps en temps. Enfin, un orage peut se balader sur la carte immobilisant pour un tour les troupes de l'Etat affecté.
Elément essentiel, la bande dessinée et son humour sont omniprésents, et donnent un cachet original rendant le titre d'autant plus attachant : des vignettes de BD animées lancent les batailles ou soulignent les événements importants, la progression du joueur dans le fort est représentée par une godasse trouée, accompagnée de bruitages dignes de Vidéo Gag. A cela s'ajoutent les mimiques des personnages et bien d'autres. Cliquer sur le postérieur du photographe à l'écran de paramétrage fait d'ailleurs partie des rituels poilants d'avant match.
En résumé, le jeu constitue un subtil mélange de stratégie et d'action, soutenu par un gameplay efficace, convivial et fortement enrichi de l'aspect cartoon. A l'inverse d'un Pirates ! ou d'un Civilization dont il n'a pas la profondeur, les parties sont courtes et rythmées. Par ailleurs, le titre ne nécessite pas de fastidieux apprentissage, une petite demi-heure suffit pour assimiler les différentes mécaniques et engager ses premières batailles.
- Graphismes 15 /20
Les graphismes sont corrects sans être transcendants, mais restent fidèles à la bande dessinée offrant identité et cohérence à l’ensemble.
- Jouabilité 15 /20
Les mécanismes du jeu sont très bien huilés et suffisamment simples pour être maîtrisés rapidement. Seules quelques phases d’action sont plus délicates à contrôler. Le tout manque néanmoins de variété et de profondeur par rapport aux références de l’époque.
- Durée de vie 10 /20
Les parties sont très courtes, mais un peu à la manière d’un jeu de société, on ne se lasse pas d’y retourner de temps à autre, surtout avec un ami pour une séance de nostalgie et de rigolade.
- Bande son 13 /20
Assez basique, elle se limite à une musique d’intro et quelques bruitages ayant le mérite de coller à l’action ou d’appuyer le comique de manière convaincante.
- Scénario /
-
En un mot, un jeu fort sympathique. Le titre a certes vieilli et peut paraître répétitif voire enfantin, mais il conserve un charme indéniable et reste l’un des meilleurs jeux de stratégie pour deux joueurs de cette époque.

