Au fil du temps, gPotato Europe s’est enrichi d’une belle collection de MMORPG gratuits de qualité. Entre Fly for Fun, Rappelz, Street Gears et Dragonica, les adeptes du genre ont de quoi faire ! Pour ceux que les jeux coréens n’enchantent guère, le portail proposera bientôt un WoW-like intitulé Allods Online. Développé par les Russes de Nival Interactive (Rage of Mages, Etherlords, Heroes of Might and Magic V...), le jeu emprunte en effet beaucoup au blockbuster de Blizzard. Il tentera tout de même de mettre en avant son originalité pour rivaliser avec son concurrent direct, Runes of Magic.
Nous avons pu prendre part à la seconde phase de bêta-test fermé de Allods Online (qui sera toujours en cours à l'heure où vous lirez ces lignes). Le jeu souffre encore de quelques bugs, d'un aspect sonore imparfait et d'une traduction française incomplète ; mais vu le degré de finition généralement irréprochable des MMORPG proposés par gPotato, on peut garder une entière confiance pour la suite. D'autant que sur le plan technique, Allods Online est déjà une réussite. Le jeu s'appuie sur un style graphique cartoon très proche de World of Warcraft (déjà expérimenté par Nival dans Heroes of Might and Magic V), mais indéniablement plus fin. Le rendu est donc très agréable et le moteur a le mérite de rester souple et véloce même sur les configurations les plus modestes.
Allods Online adoptera, à l'instar des autres titres du portail gPotato, le modèle économique du free to play traditionnel, avec item shop à l'appui. Mais avant d'aller plus loin dans cet aperçu, clarté et honnêteté sont de mise : si vous n'aimez pas World of Warcraft, passez votre chemin. Car au-delà du style visuel et de l'interface (quasiment copiée-collée), les mécanismes de jeu empruntent aux recettes les plus éculées du MMORPG occidental en général, et du hit de Blizzard en particulier. Au programme : deux factions opposées, la Ligue et l'Empire, qui se livrent une guerre fratricide débouchant sur un PvP bilatéral. Chaque faction regroupe 3 races : les Kanians, les Elfes et les Gibberlings côté Ligue ; les Xadaganiens, les Arisens et les Orcs côté Empire. Si le contexte vous paraît familier, c'est aussi parce qu'il s'inscrit dans la continuité de la saga des Rage of Mages, dont Allods Online est considéré comme le quatrième volet. L'univers possède toutefois une touche d'originalité, qui consiste à concilier heroïc-fantasy et space-opera : ravagée par l'Astral, une source d'énergie mystique qui peut se révéler destructrice à haute dose, la planète Sarnaut est désormais découpée en plusieurs fragments nommés allods, entre lesquels les peuplent naviguent à bord de vaisseaux volants. A haut niveau, vous aurez même l'occasion de construire et de piloter votre propre navire (qui pourra accueillir un équipage) afin de vous déplacer dans l'astral et d'y livrer quelques combats contre la faction adverse.
Avant de pouvoir tester cette fonctionnalité fort alléchante, il vous faudra en passer par des débuts beaucoup plus classiques, qui ne sont toutefois pas dénués de quelques particularités. Ainsi, à la création de votre personnage, c'est la combinaison de votre race et de votre archétype qui détermine votre classe. Par exemple, si vous décidez d'opter pour un paladin, sachez que les paladins orcs, appelés « ravageurs », sont plus offensifs que les paladins Xadaganiens, nommés « vengeurs ». Du coup, si le jeu propose 8 archétypes (communs aux deux factions mais pas accessibles à toutes les races), les « classes » se montent au nombre de 28. Et si seule une capacité spéciale différencie les classes issues d'un même archétype, quelques compétences raciales permettront à votre ravageur de différer suffisamment d'un vengeur (vous suivez ?). A ce sujet, sachez que vos différents pouvoirs sont à débloquer sur un arbre de progression typique du genre, et que dès le niveau 10, vous pouvez également choisir des aptitudes sur trois nouveaux arbres particulièrement fournis. Vous trouverez donc de quoi personnaliser votre avatar et votre style de jeu, d'autant qu'Allods Online permet de répartir à son gré les points de caractéristiques obtenus à chaque franchissement de niveau : le jeu indique quels sont les traits les plus utiles à votre classe, mais vous restez libre de vous construire des builds improbables et – surtout – de « rater » votre personnage, possibilité de plus en plus rare dans les MMO occidentaux.
Pour le reste, Allods Online est un parfait clone de World of Warcraft (comme l'était Runes of Magic, du reste) : on y retrouve pour commencer le même type de quêtes au ton décalé, qui vous enverront farmer et looter aux quatre coins des différents allods. Si comme nous vous vous créez un personnage côté Empire, vous aurez le loisir de quêter (et de vous perdre) dans la grande cité de Nezebgrad, au style architectural inspiré de la Russie impériale du XIXème. Bien entendu, le PvP viendra pimenter vos sessions de jeu : une fois en zone disputée, vous aurez l'occasion d'en découdre avec des PJ de la faction adverse. Le titre propose, en appui, un système de classement PvP et de récompenses. Vous y retrouverez également les fonctionnalités les plus courantes dans le genre : donjons, boss élite, systèmes de réputation et d'artisanat. Comme dans WoW, ce dernier se fonde sur des métiers de collecte (herboristerie, minage, extraction de composants) et de création (alchimie, tissage, maroquinerie, forge). Le problème de la proximité d'Allods avec World of Warcraft, c'est qu'on y cherche parfois des fonctionnalités présentes dans le hit de Blizzard et qui brillent ici par leur absence : où sont la mini-map (remplacée par une boussole de peu d'intérêt), l'attaque automatique ou encore les montures (les zones sont pourtant particulièrement vastes) ? En dépit de ces quelques réserves, Allods Online s'annonce sous les meilleurs auspices : il nous tarde , à titre personnel, de pouvoir tester les combats astraux, qui devraient être le vrai plus du jeu.