Les assidus de la Carte au Trésor, diffusé tous les lundis soir sur France 3, seront ravis d'apprendre que le jeu de Mindscape s'est mis à l'heure de la saison 2009. L'émission a en effet été modernisée cette année, et si une partie des téléspectateurs n'y trouvent plus leur compte, il est indéniable qu'elle a gagné en dynamisme (au détriment, sans doute, d'une certaine spontanéité dans les contacts avec la population locale). Désormais, ce sont trois équipes de deux participants qui s'affrontent. Les hélicoptères ne sont plus accessibles d'emblée, la première manche consistant justement à trouver où ils sont cachés ; les deux premières équipes à y parvenir poursuivent l'aventure. C'est lors de la deuxième manche qu'elles ont à découvrir l'emplacement de la carte au trésor : la première équipe à mettre la main dessus participe alors à quatre épreuves sportives pour tenter de remporter quatre clés de couleur et s'assurer l'ouverture du trésor.

Contrairement à Pékin Express, qui n'était qu'une vilaine adaptation opportuniste totalement hors de propos, La Carte au Trésor sur DS a le mérite de rester connecté à l'esprit du jeu télévisé : la progression respecte à la lettre celle de l'émission. Le plus gros reproche, comme on le verra tout au long de cet article, tient au manque de contenu du titre. Pour commencer, il ne vous permet de visiter qu'une seule région : celle du Quercy. Les développeurs auraient pu faire l'effort de proposer d'autres zones de jeu. Il faut tout de même reconnaître que l'ensemble des énigmes, des mini-jeux et des informations historiques qui s'affichent régulièrement à l'écran sont étroitement liés au lieu visité et enrichis de photos digitalisées qui, si elles ne brillent pas par leur qualité, ont au moins le mérite d'immerger le joueur dans le patrimoine local. L'ajout d'autres régions aurait rallongé le temps de développement d'un titre qui se devait de sortir pour l'été. On pourra se consoler avec la présence des jingles officiels de l'émission, sans oublier celle de Nathalie Simon, la présentatrice, qui a prêté son image et sa voix au titre de Mindscape. Ses indications sont claires et précises, si bien que l'utilisateur lambda n'aura aucun souci particulier à comprendre le principe du jeu.

Les deux premières manches se déroulent sur le même mode : vous déplacez votre équipe au stylet sur une carte représentant la région du Quercy, afin de rejoindre les différentes épreuves qui vous sont proposées. L'objectif est de localiser l'hélicoptère (dans la première manche) ou la carte au trésor (dans la seconde manche) en remportant trois zooms de carte. Comme les équipes adverses agissent simultanément et en temps réel, vous devez faire vite. Pour vous déplacer plus rapidement d'un point à l'autre, vous avez la possibilité d'emprunter un vélo ou une voiture (utilisables une fois chacun dans la première manche) ou encore un hélico (utilisable à volonté dans la seconde manche). A chaque fois que vous prenez part à une épreuve (qui prend la forme d'un mini-jeu ou d'une énigme à résoudre), vous pouvez remporter soit un zoom de carte, soit un bonus de temps à utiliser lors de l'épreuve finale. Problème : ces deux types de récompenses sont aléatoires ; on ne sait jamais à l'avance ce qu'on va remporter. Il y a là un facteur d'imprévisibilité qui pimente le jeu mais peut aussi se révéler injuste et désagréable lorsqu'on est au coude-à-coude avec une autre équipe.

D'une qualité inégale, les épreuves ont le mérite d'être cohérentes : hormis un ou deux mini-jeux débiles (trouver un mouton particulier parmi ses congénères qui bougent dans tous les sens), elles respectent dans l'ensemble les ressources locales : taille de pierre au marteau et au burin, tir à l'arc, escalade d'un rempart et course en barque dans le gouffre de Padirac sont au programme. Simples et facilement jouables, elles rendent le jeu accessible à un large public. Hélas, les mêmes épreuves reviennent trop souvent tout au long de l'aventure. Celles qui vous sont proposées ultérieurement, notamment lors de la manche finale qui consiste à gagner des clés pour ouvrir le trésor, ne sont souvent que les mêmes mini-jeux maquillés autrement : le tir à l'arc devient tir à l'arbalète, la course en barque une course en kayak... Là encore, on sent l'optimisation du temps de développement. Le problème étant qu'au-delà de la demie-heure de jeu offerte par une partie, La Carte au Trésor ne possède pas le moindre potentiel de rejouabilité : la présence d'une seule région et d'épreuves redondantes auront raison de la patience de l'utilisateur, pour qui l'addition risque d'être un peu salée.