Résumé de l'épisode précédent : nous avions laissé notre héros, un jeune journaliste bourré de talent, au moment où il sortait des locaux parisiens de l'éditeur Eidos en arborant un sourire jusqu'aux oreilles que n'aurait pas renié le Joker. On venait de lui montrer quelques minutes du prochain jeu consacré à Batman et il se disait qu'une équipe de développement allait enfin proposer un titre exploitant convenablement le potentiel de ce personnage. Restait à savoir si cette excellente première impression passerait le cap d'une session de hands-on au cours de laquelle il pourrait enfin jouer. Musique dramatique (prévoir des orgues) et fondu enchaîné sur les rues humides de Londres au petit matin...

Pleins d'espoir, nous nous attendions à pouvoir retourner le jeu et à l'explorer dans les moindres détails. Mais cette session a débuté par une légère frustration quand les producteurs du studio de développement nous ont annoncé que nous ne pourrions jouer qu'à deux modes en marge de la campagne principale. Bon... Tant pis. On remballe toute notre science sur l'alter ego de Bruce Wayne et son univers pour ronger notre frein en espérant que la session qui suit va quand même nous permettre de nous faire une idée sur la jouabilité et le niveau technique de ce jeu. Pour terminer de planter le décor, sachez que cette première prise en main s'est déroulée sur la version Xbox 360 du jeu, comme c'est très souvent le cas.

Premier mode auquel nous avons pu nous essayer : le Freeflow Fight. Chaque épreuve est composée de plusieurs matchs. D'un côté, Batman. De l'autre, les hommes de main du Joker qu'il va falloir éliminer pour engranger les points et tenter d'établir un score de champion. L'astuce tient à enchaîner les coups sans être interrompu par une attaque des ennemis ni en perdant trop de temps entre deux baffes afin d'accumuler les multiplicateurs. Côté interface, sachez que la touche "X" de la manette envoie les coups, "B" porte des attaques puissantes capables d'assommer un ennemi, "A" propulse Batman dans la direction donnée au joystick gauche et "Y" permet de parer une attaque lancée par un ennemi. Ceux qui s'apprêtent à frapper sont symbolisés par les éclairs qui entourent leur tête. Si on appuie sur "Y" à temps, Batman retiendra leur poing ou leur jambe avant d'aligner quelques coups qui les mettront hors d'état de nuire pour une poignée de secondes. Si on est trop lent à réagir, on prend le coup, l'image se brouille un peu et le multiplicateur revient à "x1".

Un autre point important tient à ne pas s'acharner sur un seul adversaire mais à distribuer les pains de manière équitable pour tout le monde. En effet, en frappant un seul ennemi comme un dératé, on finit par le séparer du groupe. Une fois qu'on l'aura vaincu, il faudra alors perdre du temps pour rejoindre les autres en voyant s'envoler un multiplicateur durement acquis. Par corrélation, nous nous sommes rendu compte qu'il ne servait à rien de pilonner les boutons comme un fou furieux. Agir avec sang-froid en s'adaptant à la situation et en prenant la bonne décision en une fraction de seconde, voilà le secret pour obtenir un score respectable. Comme nous l'avions évoqué lors de notre premier aperçu de ce jeu, le joueur ne donne que des instructions succinctes au personnage. C'est le logiciel qui génère les animations en fonction de la position de Batman par rapport à l'ennemi qu'on vise. La caméra de jeu offre une vision assez générale de la pièce dans laquelle se déroule le combat. Toutefois le zoom nous rapproche de l'action dès qu'on commet l'erreur d'isoler un adversaire ou quand Batman se lance dans une combinaison de coups compliquée.

Car, et c'est un autre aspect important, les enchaînements réussis permettent de remplir une jauge qui, une fois pleine, donne accès à des attaques spéciales. Pour les déclencher, il suffit d'appuyer sur la combinaison de touches indiquées à l'écran dès qu'elle apparaît. Si on y parvient, on voit alors Batman mettre un ennemi hors d'état de nuire, le plus généralement en lui cassant un bras ou une jambe. Plus tard, il pourra s'en emparer pour le balancer contre un mur, action déclenchée par un autre couple de boutons. Précisons qu'aussi sèche soit-elle, la violence dans Batman Arkham Asylum ne débouche jamais sur la mort d'un adversaire. Il rejoint le pays des songes et c'est tout. Contrairement à ce que les premières vidéos avaient laissé croire à certains d'entre vous, on aurait du mal à imaginer que DC Comics, l'éditeur détenteur des droits du personnage, ait autorisé les développeurs du jeu à en faire un tueur.

Second type de parties rapides auquel nous avons pu goûter : le mode Predator. Tel le personnage central du long métrage éponyme, Batman devra y faire preuve de discrétion et de furtivité. Normal car, en face de lui les sbires du Joker seront armés jusqu'aux dents et notre héros n'est pas à l'épreuve des balles. Ces parties proposent un objectif principal -éliminer les gangsters- et d'autres objectifs secondaires comme d'y parvenir en se glissant dans le dos d'au moins un adversaire ou en utilisant à bon escient le gel explosif dont dispose notre héros. Pas de panique, là encore il ne s'agit pas de tuer le méchant mais de l'assommer par le souffle de l'explosion. Bien entendu, ne jamais se prendre la moindre balle, ne pas se faire repérer mais surtout finir le plus rapidement possible constituent les critères d'une victoire éclatante. C'est très tactique et, pour s'en sortir, il faut impérativement utiliser le décor.

Citons par exemple les gargouilles qui surplombent le reste de la pièce. Batman se déplace de l'une à l'autre ce qui lui permet de rester quasiment tout le temps hors du champ de vision de ses adversaires. Mais, en cherchant bien, on peut aussi trouver des conduits d'aération très pratiques pour passer d'une zone à l'autre de la pièce unique dans laquelle se déroule l'action. Signalons qu'il est également possible de placer les ennemis là où on le désire grâce à un batarang sonique qui ne manquera pas d'attirer leur attention. Notre attaque préférée reste celle qui consiste à plonger la tête en bas comme une araignée le long de son fil, à s'emparer de l'homme de main qui se trouvait juste en dessous puis à remonter sur sa gargouille pour lui faire perdre connaissance en l'étranglant. Batman le suspend ensuite par un câble sous la gargouille comme un jambon. Autre offensive intéressante : étendre la cape pour planer jusqu'à un ennemi, le frapper en lui atterrissant sur le coin du museau et, par une combinaison de la touche "Y" et de la gâchette droite de la manette, l'assommer définitivement avant de retourner parmi les ombres du plafond.

A tout cela s'ajoute le fameux mode Detective. C'est un système de vision qui montre la pièce dans laquelle on se trouve comme si on l'observait avec des lunettes à rayons X. On repère alors tous les ennemis, y compris ceux qui se trouvent derrière des parois. Ce mode permet aussi d'obtenir des informations intéressantes sur ces hommes, notamment la rapidité de leurs battements de coeur. En général, le dernier à rester debout est totalement terrifié et il tourne à environ 150 pulsations par minute. Un détail qui confirme à nos yeux que l'esprit des aventures de l'homme chauve-souris sera bien respecté puisqu'il met en avant l'arme principale de Batman : la crainte qu'il inspire à ses ennemis. Maintenant, nous attendons avec impatience de pouvoir explorer la campagne principale.