Inesthétique, maladroit à plus d'un étage, LNH 2007 n'en était pas moins un titre digeste qui promettait de se bonifier au fil du temps et des opus développés pour les rares amateurs de gestion handballistique. Un an plus tard, le constat est tout autre puisqu'en dépit d'une interface plus ergonomique et d'une base de données gonflée par une Division 1 française licenciée, l'introduction d'un moteur 3D des plus risibles nous conduit à comparer ce titre au mythique Guy Roux Manager Pro... Rien à voir me direz-vous, il s'agit d'un autre sport, d'une autre mentalité, mais les moteurs graphique et physique ont tout du cousin développé à l'époque par les équipes de Greencode. Les bugs et crashs qui découlent de l'utilisation de cette simulation 3D des parodies de matches nous en feraient presque regretter la modélisation basique du volet précédent, finalement plus efficace et évidemment plus stable. Et ce n'est pas la seule raison de tourner le dos à LNH 2008...

Comme nous souhaitons avant tout prouver que le moteur graphique du jeu risque de vous faire convulser devant votre écran PC, nous allons en remettre une couche en citant quelques exemples pour le moins explicites. Pas sympa le Rivaol, mais après tout, c'est la grosse nouveauté de cette version alors hein... Dès les premiers matches, et en dehors d'une animation misérable, d'une modélisation des joueurs et du public calamiteuse, nous sommes confrontés à différents bugs des plus gênants. Citons le plus récurrent en précisant qu'à tout moment de la rencontre, de la 1ère à la 60ème minute, l'un de vos joueurs peut se mettre en tête de camper au milieu du terrain, en possession de la balle, pour ne plus le quitter jusqu'à la mi-temps ou la fin du match... Il ne vous reste plus qu'à sangloter, passif que vous êtes, devant un spectacle des plus pathétiques auquel les arbitres ne modifieront rien. En espérant qu'un patch corrige ceci rapidement... Passons également les plantages soudains ou les fenêtres qui refusent de se fermer pour préciser que vous ne verrez aucune différence entre un tir stoppé par un gardien et un autre qui fait mouche. Dans les deux cas, la balle se logera au milieu des buts, à hauteur du portier. Seul le tableau de score pourra vous indiquer si le shoot a vraiment terminé sa course dans les buts ou non... Un travail d'amateurs qui nous renvoie aux débuts de la 3D sur PC... Autrement dit, jadis.

A cette retransmission que l'on ne conseille donc pas s'offre l'alternative des simulations en 2D, déjà plus stables et bien plus instructives tactiquement parlant. Mais LNH 2008 a aussi le défaut d'être vraiment trop succinct, tant en termes de contenu que de possibilités. Si le nombre de championnats proposé est clairement impressionnant (Autriche, Allemagne, Danemark, Espagne, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lituanie, Norvège, Pologne, Russie, République Tchèque, Turquie), seule la D1 française jouit des licences et des vrais noms de joueurs. Ce qui n'est pas le cas en sélection (on en compte une quarantaine). A partir de là, les modes Partie Libre, Carrière, Coupe du Monde et Coupe d'Europe ont du mal à exister, que l'on choisisse donc de diriger un club ou une équipe nationale. Les possibilités sont trop maigres puisque ne vous incombent que des gestions partielles de l'entraînement, du personnel, des stratégies et des finances. Idem en match où les seuls pouvoirs du coach sont les changements de joueurs ou de stratégie offensive et défensive d'un côté et quelques ordres directs aux joueurs de l'autre, peu souvent respectés. Et donc au final, que vous attaquiez en 5-1 ou en 4-2, optiez pour des croisés et permutations ou un pivot, vos hommes ne placeront guère les attaques et concluront la majeure partie du temps l'action par un tir plein axe à la limite des 6 mètres... Triste.