Une fois n'est pas coutume, Death To Spies ne nous met pas dans les rangers d'un soldat américain mâchonnant bruyamment son chewing-gum, mais plutôt dans les bottes d'un espion russe malchanceux. Capturé par les Nazis au début de l'aventure, l'homme de l'ombre se voit en effet contraint de conter ses pérégrinations furtives à ses geôliers. Et c'est là, humble joueur, que tu seras amené à intervenir. C'est en effet à toi qu'il incombera de retracer les aventures de l'espion au sein de 11 niveaux déterminés à te mener la vie dure. Avec pour seules armes un clavier et une souris, il s'agira effectivement de découvrir la manière dont le Russe s'y est pris pour pénétrer au coeur des lignes ennemies afin d'y dérober des documents secrets, de kidnapper des officiers, de libérer des prisonniers soviétiques, ou même d'opérer quelques manoeuvres de sabotage.

Death To Spies se présente en fait comme une sorte de fusion entre Splinter Cell et Commandos : Derrière Les Lignes Ennemies. En vue à la troisième personne, il s'agira avant tout de feinter continuellement et d'évoluer entre les nombreuses patrouilles allemandes pour se frayer un chemin vers l'objectif. Tout est bon pour réussir : ramper dans les herbes folles, assassiner silencieusement une sentinelle mal placée avant d'en planquer la dépouille, créer des diversions, voler des uniformes, barboter des véhicules et j'en passe. Mais prenez garde, les soldats adverses semblent particulièrement alertes et n'hésiteront pas à venir voir ce qui se passe en cas de bruit suspect. Mieux, lorsque vous volerez un uniforme, il faudra d'abord s'assurer que celui-ci n'est pas recouvert de sang et que le reste de votre équipement corresponde à votre nouvelle identité. Amusez-vous donc à saluer un officier dans votre nouvel uniforme de la Wehrmarcht flambant neuf, avec une mitraillette de l'armée russe en bandoulière, vous m'en donnerez des nouvelles... Ou pas. Car c'est un fait, la moindre fusillade aboutit généralement à votre trépas et la moindre erreur se paie cash. Sachez-le d'emblée, Death To Spies ne s'adresse pas aux lopettes et aux frénétiques de la gâchette, même s'il faudra occasionnellement faire usage des armes. Le challenge est assez relevé, et ce même en facile. De quoi réjouir le fan de jeux d'infiltration, et faire pleurer le néophyte.

Pour atteindre votre but, vous devrez obligatoirement recourir à une carte tactique qui s'affiche en surimpression dans un coin de l'écran. Comme dans Commandos, celle-ci vous indiquera la position des gardes les plus proches ainsi que la zone que balaie leur regard inquisiteur. Votre posture (debout, accroupi ou couché) influera bien entendu sur leur capacité à vous détecter et il faudra donc toujours naviguer entre les différentes stations. Mobilité ou discrétion ? Tel est le dilemme auquel vous serez continuellement soumis. Et même si la carte permet généralement de déterminer l'itinéraire le moins dangereux, à un moment ou à un autre, on sera toujours obligé de prendre quelques risques. Traverser une route à découvert, escalader un mirador pour étrangler une sentinelle gênante, transporter un corps derrière le dos d'un garde, c'est votre sang-froid qui déterminera votre réussite lors de tels moments. Une jauge, située en haut de l'écran, permet d'ailleurs d'évaluer le degré de dangerosité de l'action en cours. Elle s'avère particulièrement utile lorsque vous portez une uniforme adverse car si elle se remplit, c'est que vous êtes allé trop loin. Vos actes sont devenus suspects et les ennemis qui vous entourent se feront alors une joie de vous écraser la crosse d'un fusil sur la truffe.

D'un point de vue purement technique, Death To Spies risque d'avoir un peu de mal à s'attirer les bonnes grâces des joueurs exigeants. Entendons-nous bien, les graphismes du soft sont tout à fait propres, mais ils ne brillent pas particulièrement par leur finesse. Les textures sont grossières et les divers effets affichés restent bien en deçà des canons actuels. Pourtant l'architecture de certains niveaux et le gameplay efficace, bien que classique et reposant un petit peu trop sur l'usage de scripts, nous laissent présager un agréable futur pour le titre. Exigeant, classique mais bien construit, Death To Spies pourra sans aucun doute séduire les amateurs du genre. Mais en attendant un test prévu pour septembre, peut-être serait-il avisé de jeter un oeil à la démo.