Les jeux d'aventure et l'humour, cela a toujours été une grande histoire d'amour. Récemment, Runaway et The Westerner misaient une grande partie de leur intérêt sur cet élément et Ankh, lui aussi, compte bien vous faire rire. Cependant, l'univers dans lequel se déroule le jeu n'a rien à voir avec les titres précités puisqu'on se retrouve plongé en pleine Egypte antique.
Le joueur contrôle Assil, le fils de l'architecte en chef du pharaon qui a pour spécialité de concevoir les pièges mortels des pyramides. Un soir, notre héros (anti-héros en fait) va dérober les clefs de la toute nouvelle pyramide de son père pour y organiser une soirée avec ses potes. Au cours de cette petite fête où la bière coule à flot, une momie va les surprendre alors qu'ils viennent de casser sept urnes sacrées. Après avoir rapidement calculé le préjudice subi à l'aide d'une calculatrice tout ce qu'il y a de plus moderne (oui, le jeu est assez loufoque), la momie va condamner Assil a une malédiction mortelle. Mais ce n'est pas tout, car notre ami va aussi hériter d'une étrange amulette. Votre objectif est donc simple : découvrir la nature de la malédiction et du mystérieux artefact.
Les décors sont entièrement réalisés dans une 3D au look cartoon très prononcé. Les caméras sont certes fixes, mais elles suivent les déplacements du héros sur quelques mètres ce qui donne un petit côté "filmé" très agréable. Graphiquement, ça ressemble un peu à Escape From Monkey Island. Mais les références des développeurs ne s'arrêtent pas là et par moment, on se croirait presque plongé dans une BD du genre Iznogoud ou Astérix et Cléopâtre grâce aux couleurs vives et aux personnages haut en couleur que l'on rencontre. Et c'est d'ailleurs de là que vient une grande partie du pouvoir comique du jeu. A ce titre, les doublages français sont excellents. Les comédiens sont forts convaincants, heureusement car les dialogues sont assez nombreux. Le côté parodique est poussé à son paroxysme avec des clins d'oeil à des films, à des jeux et les anachronismes sont nombreux. La bande-son est complétée par une musique arabisante parfaitement en adéquation avec l'univers, ce qui nous donne une ambiance parfaitement cohérente.
On évolue très simplement via une interface du type point & click, le bouton gauche de la souris servant à se déplacer et observer son environnement alors que le droit sert à interagir avec les objets (les prendre, les combiner entre eux...). Quant à la touche Tabulation, elle vous sera utile pour voir les objectifs qui vous faudra accomplir si vous souhaitez avancer. Côté gameplay, Ankh est assez proche de The Westerner, le jeu d'aventure de Revistronic sorti début 2004. L'essentiel des difficultés que l'on rencontre ne sont pas liées à la résolution d'énigmes compliquées à la Myst, mais plutôt à la découverte et la combinaison d'objets à utiliser au bon endroit. Heureusement, la progression s'avère être plutôt logique et il y a moins de passages tordus que dans bien d'autres jeux du genre. L'aventure réserve même quelques surprises comme lorsqu'on change de personnage et que l'on contrôle Thara, la fille de l'ambassadeur d'Arabie. Ponctuellement, il faudra même jouer la coopération entre les deux amis pour pouvoir avancer. Une idée intéressante qui a le mérite de varier les plaisirs. Au final, ce premier contact avec Ankh s'est révélé plutôt prometteur et on vous donne rendez-vous à la sortie du jeu en janvier 2006 pour un test plus détaillé sur ce titre.