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Comme son nom l'indique si bien et de manière si poétique, Crime Life met en scène la dure vie de caïds prêts à tout pour obtenir une partie de la ville supplémentaire afin d'exercer un peu plus leur autorité. Sous couvert d'une certaine violence verbale et physique, cet état d'esprit rappelle, dans les grandes lignes, le Monopoly. En effet, chaque rue, espace vert ou zone désaffectée peut s'acheter, se vendre, ou conduire à la case prison. Cependant, la Rue de la Paix ne vaut pas ici quelques dizaines de billets roses, mais plutôt quelques dizaines de coups de barre à mine au niveau des côtes. Et oui, on ne change pas des règles qui gagnent. Mais parfois cela vaudrait presque le coup...
![Crime Life : Gang Wars Crime Life : Gang Wars](https://image.jeuxvideo.com/images-md/p2/c/r/crlfp200b.jpg)
Après le polémique The Warriors et le calamiteux Beat Down, voici une nouvelle fois sur le devant de la scène, un titre tentant de retranscrire de la plus juste des manières l'ambiance particulière des gangs américains. C'est donc prudemment que l'on découvre les premières bribes de Crime Life, encore sous le choc de la production générale dans ce domaine précis. C'est alors que l'on se sent rassuré par de petits détails intéressants, posant une atmosphère inquiétante, au sein d'une introduction relativement bien menée et utilisant des stratagèmes de narration ingénieux. Puis, devant le valeureux et rougeoyant logo de Konami, l'espoir commence à s'envoler en nous, porté par les souvenirs émus de Metal Gear Solid et de Castlevania. Interloqué par le possible traitement différent et original d'une guerre des gangs à petite échelle, on se lance toutes voiles dehors sur une mer qui recèle sûrement de multiples surprises. La première ne tarde d'ailleurs pas à venir, sous la forme d'un angle de vision générale assez déstabilisant. Oubliez en effet la classique progression plaçant la caméra dans le dos du personnage, au niveau des épaules. Ici, point de compromis. En fait, vous allez devoir apprendre à vous habituer à une vue nettement surélevée, un peu à la Gauntlet, vous permettant d'observer avec précision les flancs mais masquant les évènements se déroulant à l'avant et à l'arrière de votre personnage. On se dit alors que l'on a la possibilité de baisser cette caméra voltigeuse, ce qui est évidemment le cas, mais cela apporte certaines restrictions handicapantes. Désormais, au plus proche de votre casseur préféré, vous aurez l'impression de diriger Solid Snake dans le premier épisode de la série Metal Gear Solid, qui ne parvenait pas à regarder à plus de trente centimètres devant lui. Un écueil regrettable, surtout lorsque l'on doit faire face à une bande adverse de joyeux lurons armés de machettes qui s'empresse de vous sauter dessus sans prévenir. Il n'est donc pas rare de se faire agresser sans avoir pu prévoir l'assaut et de se retrouver au sol sans vraiment comprendre la tournure des évènements.
- Graphismes7/20
Même si certains décors restent agréables et détaillés, la majorité de Grand Central est composée de textures difficilement crédibles et affichant surtout un aspect terne assez désagréable. De plus, les personnages disposent d'une modélisation grossière et de proportions étranges n'aidant pas vraiment à l'immersion. Pour finir, la gestion de la caméra n'est pas des plus aisées, et le choix du point de vue reste assez problématique dans les rues étroites du jeu. Heureusement l'animation demeure de qualité, tout comme les effets dispensés lors des attaques spéciales.
- Jouabilité7/20
On ne peut plus basique, le gameplay de Crime Life aurait pu, à l'image d'un Gunstar Heroes sur GBA, bourrin et intuitif, sublimer sa simplicité d'action par des idées ludiques intéressantes. Malheureusement, ce n'est pas le cas, et l'on retrouve sempiternellement les mêmes schémas lors des combats. D'autre part, la distance entre les coups portés et la cible reste difficilement visible, et l'on passe des minutes douloureuses à essayer de se protéger pour contre-attaquer... dans le vide.
- Durée de vie12/20
Si l'on s'en tient à la longueur des différents chapitres, non dans leur principe de base mais surtout par rapport aux distances à couvrir pour rallier un point à un autre (ponctuées de chargements très longs), on peut tabler sur une durée de vie assez élevée. Malgré tout, devant l'inintérêt des missions, et surtout l'absence d'évolution du gameplay, vous aurez tôt fait de vous replier au sein de votre quartier général pour regarder la télé.
- Bande son14/20
Les diverses compositions présentes dans le jeu s'avèrent de bonne qualité, si l'on aime le rap bien évidemment. Certains artistes, comme Pyro, Ryu, et le très connu D-12 font montre de leur talent dans des morceaux qui changent un tant soit peu d'orientation et s'axent sur des rythmes un peu plus Jungle, voire World Music parfois. Les bruitages quant à eux, synthétiques et manquant de puissance sont également une barrière à une totale immersion. Enfin, les doublages restent crédibles et collent bien aux divers personnages.
- Scénario/
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Loin de se percher sur l'avant-poste du jeu de gangster/chef de bande, Crime Life : Gang Wars reste dans les arrière-boutiques du monde vidéoludique tant ses fondements manquent de crédibilité. Pauvre, répétitif et limité, le titre de Konami ne parvient pas à exploiter ses quelques bonnes idées et semble afficher une violence purement gratuite dans l'espoir de se créer un public rompu à du matraquage basique, et une sorte d'aura de subversion usurpée. La rue est trop petite pour tant de monde.