Vous ! Oui, vous qui aimez l'hémoglobine qui coule à flot, les décapitations effectuées à l'ancienne à l'aide d'un bon couteau de boucher, les démembrements au fusil à pompe, les zombies qui avancent nonchalamment dans des égouts puants... Vous êtes au bon endroit, Hellforces pourrait bien combler vos attentes. Bourrin à souhait et bien réalisé, ce FPS nous invite à participer à un massacre dans les règles de l'art.
Le jeu commence plutôt de façon originale puisque le héros est... en prison ! Le pire, c'est qu'il ne sait même pas comment il a pu atterrir là. Un policier d'Interpol va le questionner pour tenter d'en savoir plus sur sa vie. La tenue du policier n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle que portent les agents de la série des Matrix. Un petit clin d'oeil bien sympathique. Notre héros raconte donc qu'un soir, son ex-femme est venue le voir pour lui demander de l'aide. Visiblement effrayée, celle-ci mentionne que les expériences pratiquées par le docteur Henri Cole pour qui elle travaille, ont pour but de retirer l'esprit du corps humain ce qui constituerait visiblement une immense source d'énergie. Le problème, c'est que les corps ainsi débarrassés de toute forme de pensée et de réflexion déambulent alors avec pour seul but de se nourrir. Ce sont de vrais zombies qui se jettent sur tout ce qui bouge.
Après avoir révélé toutes ces informations, votre ex-femme s'en retourna et devinez ce que le personnage que l'on dirige a fait ? Il l'a suivie évidemment ! Le jeu commence donc en quelques sortes dans les souvenirs du héros qui, je vous le rappelle, est actuellement en train de raconter ce qui lui est arrivé à l'Agent d'Interpol. Vous prenez le contrôle de Geist dans un des bas quartiers de la ville et on s'aperçoit vite que le nombre de zombies est beaucoup plus important que prévu. Il va donc falloir tenter de survivre et d'avancer plus avant pour en savoir plus sur ces étranges expériences. Le jeu est donc un FPS, et un FPS dans la plus pure tradition du genre puisque pendant l'essentiel du temps, on tire, on démembre, on tue du zombie et d'autres créatures encore plus exotiques. Le jeu dispose d'un moteur physique visiblement très efficace. Du nom de Ragdoll, celui-ci prend évidemment en charge la gestion localisée des dégâts (à vous les head-shots au fusil à pompe) mais il gère aussi la façon dont se comportent les corps lorsqu'ils tombent au sol. On a donc le grand plaisir de constater que les ennemis morts ne traversent pas les murs. Ils épousent vraiment la topographie des lieux. Ainsi, lorsque vous tuez quelqu'un dans des escaliers, son corps va s'adapter aux marches. Il ne "flotte" pas dans le vide comme on le voit dans d'autres FPS.
Le moteur graphique n'est pas non plus en reste puisque le jeu s'avère très joli. Pour tout vous dire, les modèles de personnages font fortement penser à Doom 3 (une référence dans ce domaine). Les textures et les effets de lumière sont tout aussi soignés et on a au final des décors plutôt jolis (surtout les intérieurs). Bref, la technique est parfaitement maîtrisée. Hélas, la version preview que nous avons eu l'occasion d'essayer n'était pas exempte de défauts. Ainsi, certains niveaux sont assez alambiqués et une carte n'aurait pas été du luxe pour que le joueur se repère plus facilement. Cette architecture très spéciale des niveaux impose aussi parfois d'effectuer quelques sauts pour progresser. Mais ces phases de plates-formes sont une horreur tant la commande de saut répond mal et que la jouabilité est peu précise. Visiblement, le moteur utilisé n'était pas prévu pour ça. Heureusement, ces passages sont rares, mais ils mettent nos nerfs à rude épreuve tant il est fastidieux de recommencer encore et encore le même saut. Les développeurs auraient donc mieux fait de s'abstenir d'ajouter ces quelques phases qui, à mon avis, desservent le jeu.
Autre défaut de cette version preview qui, nous l'espérons, sera corrigé dans la version finale, les temps de chargements sont assez longs. Le jeu étant découpé en niveaux (les égouts, le parc municipal...) on a droit à des loadings assez fréquents qui hachent un peu trop le rythme de la partie, surtout qu'on s'aperçoit vite qu'il est souvent plus efficace de foncer vers la sortie du niveau sans tuer personne puisque les ennemis ne peuvent pas vous suivre et passer d'un niveau à l'autre. Passons maintenant à l'interaction avec les décors qui s'avère assez limitée. On ne peut par exemple pas casser des vitres ou détruire les voitures qui stationnent ici et là. Le dernier bémol que l'on peut émettre concerne le multijoueur. Il se limite à du deathmatch (pas de modes comme le CTF...) et ne propose que 3 petites cartes. Et en plus, on ne peut pas y joueur seul puisque le jeu ne contient pas de bots. C'est vraiment dommage car l'aventure solo s'avère plutôt intéressante. Au final, cette version preview d'Hellforces ne nous a pas entièrement convaincu du fait des quelques défauts dont nous avons parlé. Mais même si ce FPS ne sera certainement pas le jeu du siècle, son aventure solo parvient tout de même à intéresser le joueur ce qui prouve que ce soft n'est pas dénué d'intérêt et qu'il pourra plaire à un certain public.