Vous prenez GTA, Morrowind, Far Cry, Deus Ex, Operation Flashpoint ,vous secouez fort, vous faites bouillir et vous obtenez Boiling Point : Road To Hell, un jeu à l'ambition démesurée, un colosse, un énorme bric à brac au potentiel impressionnant qu'il reste encore à canaliser. Si vous avez un titre à surveiller d'ici le mois de juin, c'est lui.
Considérant l'énormité du jeu, je ne vous cacherai pas que ce que j'en ai vu sur cette version preview est minime. Dans le rôle de Saul Meyers, militaire retraité, il vous incombe ici de partir au secours de votre chère fille, journaliste disparue dans un pays d'Amérique latine qui sent bon la Tequila fraîche, les guerrieros cradingues et le trafic de drogues en tout genre. Et pour ce faire, vous avez le choix des méthodes. Pour être bref et ne pas me perdre en route, je dirais que Boiling Point emprunte à quelques-uns des titres les plus axés sur la liberté de mouvements qu'on connaisse. Basiquement, c'est une sorte de GTA en FPS puisque vous pouvez à loisir emprunter n'importe quel véhicule qui traîne dans la rue, sachant évidemment que la police n'apprécie pas nécessairement la chose, en particulier si le véhicule en question leur appartient. Différence notable vis-à-vis de GTA : si vous vous plantez devant une voiture en mouvement, vous vous faites lamentablement écraser. Vieille guimbarde, 4X4 mais aussi bateaux ou hélicoptères vous attendent pour de folles virées, à condition que vous ayez préalablement appris à les utiliser. Rien qu'avec ça, il y a de quoi faire en se baladant. Car il n'y a pas de niveaux dans Boiling Point, uniquement une carte immense faite de villes, de forêts tropicales, de rivières, de sentiers tortueux, de bars craignos et on passe allègrement d'un décor urbain à une ambiance Far Cry. Le tout sans aucun loading et en toute liberté. Et ce jusqu'à l'intérieur des bâtiments que l'on peut fouiller à volonté. Pour savoir quoi faire, c'est simple : vous tapez la causette avec les nombreux personnages qui peuplent cet univers, dans les bars, dans la rue, dans la jungle et vous tentez d'obtenir des informations qui vous guideront vers votre prochaine destination.
C'est à ce moment là que l'on réalise que le jeu a recours à une interface RPG. Ca fait tout drôle, comme être à un concert de Lorie et entendre de la musique. Les discussions passent en effet par un système de QCM qui vont du "salut amigo t'as du travail ou des info pour moi ?" à "parle ou je te crève en te faisant avaler mes bottes". Mais il y a plus fourbe encore, vous pouvez faire boire un truand pour qu'il crache le morceau et découvrir soudain que vous êtes vous-même saoul parce que votre compétence "tenue d'alcool" n'est pas assez élevée. Non mais je suis sérieux là. Oui, il y a une fiche de personnage avec des compétences dont la résistance aux toxiques et à l'alcool. Pas question ici d'utiliser un système de points d'XP, le principe rappelle plutôt celui de Star Wars Galaxies, Dungeon Siege ou même GTA San Andreas, il suffit de pratiquer pour voir la skill s'améliorer d'elle-même. C'est valable pour la nage, le tir, la conduite et ainsi de suite. En poursuivant la fouille des menus sur lesquels on est tombé par hasard, on voit alors la gestion de l'inventaire, elle aussi typiquement RPG mais qui fonctionne par l'estimation du poids du sac que vous pouvez supporter. Là aussi d'ailleurs, l'interface d'interaction avec l'environnement (et donc la saisie d'objets) évoque celle d'un jeu de rôle. Il faut à ce sujet ajouter que les véhicules servent aussi à stocker du matériel (gare donc à ne pas les balancer dans les rivières, hem). Avec tout ça, on peut donc s'efforcer de remplir à bien notre mission, retrouver la fille à papa qui s'est mise dans la panade en voulant enquêter sur un baron de la drogue et une drôle d'histoire d'artefact indien sacré. Oui, le scénario aussi semble partir dans tous les sens, j'avoue que j'ai du mal à voir où les développeurs veulent en venir pour l'instant, mais bon.
Mais alors on fait quoi précisément ? Et bien plein de choses, presque trop. D'abord, on peut glander, et ça moi j'aime bien. Mais gare aux mauvaises rencontres, dans l'eau, on croise des pirahnas qui vous bouffent... les orteils. Quoi ? Vous vous attendiez à quoi ? Et dans la jungle, si vous pensez que vous allez marcher sur une vieille chambre à air, sachez que c'est un serpent. Quant aux types qui font des randonnées avec un AK47, ce ne sont pas des touristes américains perdus. Ensuite, il y a les actions utiles, celles qui au bout du compte vous aideront à retrouver votre fille. Choisissez de voler des preuves en échange d'une info, de vendre de la drogue pour gagner de l'argent etc, les quêtes ne manquent pas mais il ne faut pas négliger l'importance de votre côte de popularité. A trop fricoter avec les uns, on se fait des ennemis chez les autres. Et encore, là je passe des trucs, mais il vous faut faire attention à tout un tas de détails comme penser à faire le plein d'essence, dormir, ou ne pas devenir alcoolique. Je le répète, à l'heure actuelle, je n'ai vu qu'une partie infime du jeu, pas assez pour me faire une idée précise. Clairement, on tient là un potentiel certain mais il y a toujours un risque avec ce genre de jeux qui partent dans tous les sens et veulent offrir une expérience réaliste axée sur la liberté absolue. Le risque en question, c'est d'avoir un gameplay trop brouillon, mal calibré et un jeu qui vous laisse perplexe. Pour être fixé sur ce point, il va falloir passer un paquet d'heures sur le jeu, peut-être sur une version plus aboutie et sans missions impossibles à terminer à cause d'un bug. Comme je vous aime beaucoup, je vous promets que je m'y mets (compétence mensonge + 10 points).