Alors que Metal Gear Solid 3 est déjà dans les bacs, l'autre gros monstre de l'infiltration commence tout juste à pointer le bout de son nez qui supporte tout le poids de ses lunettes de la mort. Après le gros dossier qui lui avait été consacré et à un mois de sa sortie, une petite preview de Splinter Cell Chaos Theory ça ne fait pas de mal.
C'est tout fébrile que j'ai installé la version preview de ce Chaos Theory, et pas uniquement parce que je suis malade comme un chien (et essayez de jouer à un jeu d'infiltration en éternuant). Si on pouvait reprocher à Pandora Tomorrow sa frilosité en matière d'innovation dans la série, voilà bien un écueil qui ne risque pas d'abîmer la combinaison moulante de Sam Fisher, ce troisième volet de Splinter Cell s'annonce bien moins mijoré.
Si vous avez déjà lu le reportage qui lui a été consacré, vous n'apprendrez peut-être rien de neuf, en revanche je peux déjà confirmer une chose : la linéarité absolue n'est plus de mise. Sans aller jusqu'à parler de niveaux ouverts, Sam évolue aujourd'hui au sein d'environnements plus complexes qui regorgent de passages dérobés pas toujours évidents à trouver mais qui peuvent s'avérer d'une grande utilité pour se faufiler en toute discrétion. Mais ce qui compte le plus avec ce nouveau level design, c'est qu'on a nettement moins le sentiment de suivre les rails posés par les développeurs. On va à gauche, à droite, en haut ou en bas et il y a toujours de multiples façons d'atteindre son objectif. Fatalement, ça complique un peu la tâche par moments. Si on devait auparavant réfléchir au bon moyen de neutraliser une menace, on devra cette fois réfléchir au meilleur chemin à suivre. N'attendez pas cependant une liberté totale de mouvements, le jeu reste linéaire mais offre plusieurs voies d'accès à un même point. Dans cette optique, l'accomplissement des objectifs perd lui aussi de sa rigidité. L'ordre de réalisation peut à ce titre être modifié. De même, l'échec d'un objectif n'est pas nécessairement synonyme d'annulation de la mission. Si vous tuez par mégarde une source d'information, vous pourrez toujours rechercher une solution de secours, en consultant un fichier quelconque. Bien sûr, la tâche sera plus délicate. Et tenez, j'en rajoute une couche avec les objectifs secondaires facultatifs. Bon, ceci dit, pour ce que j'ai vu, on ne peut pas vraiment crier au génie sur ce point, à première vue ils ne sont pas super passionnants.
Cette liberté nouvelle est à elle seule une bouffée d'air frais dans la série, mais elle n'arrive pas seule. Il va de soi que Sam a toujours sa panoplie de mouvements jouissifs. Dans ce troisième épisode, il en gagne de nouveaux que je ne vais pas détailler ici. Toutefois, 2 actions inédites méritent d'être signalées et concernent en fait le combat au corps à corps. Si Sam avait tendance à ne pas être très vif dans ce genre de situations, pour Chaos Theory il a pris des cours de self-défense ou de Feng Shui, je sais pas. En dehors, donc, de pouvoir se saisir d'un personnage ou de lui coller son ridicule bourre pif habituel, Fisher peut dorénavant lancer une attaque soit à main nue (non létale) soit à coup de couteau. C'est l'idéal lorsqu'on est pris de court parce qu'on s'est laissé surprendre bêtement. Accessoirement, le couteau sera fort commode pour se frayer un passage dans une toile de tente.
Encore des trucs nouveaux ? Il y en a plein, au hasard, le nombre d'actions contextuelles qui a augmenté, face à une porte, vous pourrez choisir de l'ouvrir violemment, furtivement, la crocheter ou faire sauter la serrure. Mais si le mode solo a connu bien des transformations, c'est également au niveau du multijoueur que la donne va grandement changer. Outre le déjà renommé mode Versus de Pandora Tomorrow, Chaos Theory va faire découvrir aux joueurs les joies de l'infiltration en coopératif. Un mode jubilatoire qui reposera sur une coordination sans faille entre les deux agents. La coordination, mais aussi une palanquée de mouvements portant le doux nom de "coop moves". Et que je te fais la courte échelle, et que je te suspends par les pieds. Il sera même possible de projeter son partenaire en lui faisant le coup de la planchette japonaise, un moyen très efficace de passer par dessus un système de détection au sol, entre autre... A l'heure de la preview, le gros hic qu'on lancera contre cette section du multijoueur tient au nombre de cartes jouables : seulement 4. Sachant qu'il est loin d'être garanti de voir arriver un éditeur de niveaux pour le coop. Bref, quand Splinter Cell Chaos Theory agite sous notre nez son charme aguicheur, difficile de ne pas avoir des papillons dans le ventre comme un amoureux transi si l'on est fan de la noble discipline de l'infiltration. Rendez-vous le 31 mars.