Sur le marché très concurrentiel des jeux de management de club de football, il apparaît maintenant que trois grands noms se dégagent assez nettement des autres dans le coeur des joueurs. D'un côté il y a le très joli LFP Manager qui bénéficie de toute l'expérience d'EA Sports en la matière et qui convient particulièrement à ceux qui veulent un titre simple d'accès. De l'autre on retrouve le très complet Football Manager de Sega à la base de données absolument gigantesque qui est arrivé à combler les férus de ce genre de jeux. Et enfin, on ne peut pas parler de management sans évoquer la série L'Entraîneur dont le dernier volet est très attendu puisque l'équipe de développement qui s'en est chargée a changé. On se demande donc bien comment notre Premier Manager va réussir à se faire une place au milieu de ces mastodontes. En étant encore meilleur qu'eux peut-être ? Oui, ça aurait été une solution, mais on remarque bien vite qu'hélas, ce titre ne se fait remarquer que par sa médiocrité.

Première chose que l'on remarque en commençant à jouer : on ne dispose que d'un mode fenêtré. Impossible de basculer en plein écran. Si l'année dernière on avait accès qu'à une fenêtre de 640x480, cette fois-ci il est possible de l'agrandir à la taille du bureau. Les développeurs auraient quand même pu inclure une option plein écran, c'était la moindre des choses et cela aurait peut-être permis d'avoir quelque chose d'un peu moins flou. Deuxième petite amélioration : la présence d'une bande-son. La musique est présente sur le menu principal mais aussi avant les matches et on a même droit à l'ambiance des stades. Cependant, il n'y a pas de quoi fouetter un chat et on reste très loin de la qualité d'un LFP Manager et de ses excellents morceaux musicaux et ses commentaires.

Voyons maintenant ce que propose le jeu au niveau de son contenu proprement dit. Et là aussi, les lacunes se font sentir. En effet, on a accès qu'à 16 divisions issues de 6 championnats : l'Angleterre, l'Ecosse, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et bien sûr la France. Mais le pire, c'est qu'il est impossible de jouer avec les 6 simultanément. Il faut en choisir 4 au maximum. En tout, seuls 10 000 joueurs sont proposés. Cela peut sembler beaucoup au demeurant, mais c'est en fait bien moins que la concurrence (20 championnats dans LFP Manager 2005, 250 000 footballeurs dans Football Manager 2005...). Et les lacunes au niveau du contenu de Premier Manager 2005 ne s'arrêtent pas là puisque les noms des propriétaires des clubs et des entraîneurs sont fictifs. Et il en est de même pour les noms des stades. Un simple exemple : le stade de l'équipe de Monaco s'appelle dans le jeu "Stade Monte Carlo" alors que chacun sait qu'il s'agit en fait du stade Louis II dans la réalité. En plus d'être très loin de l'exhaustivité, la base de données connaît donc des approximations difficilement pardonnable pour ce type de jeux et qui nuisent forcément à l'immersion du joueur.

Côté possibilités c'est vraiment se foutre du monde que de proposer un tel jeu. Toutes les options sont résumées à leur plus simple expression. Pour agrandir les stades par exemple, impossible de choisir la couleur des tribunes, l'éclairage, bref, de personnaliser son stade comme on peut le faire dans beaucoup d'autres jeux du genre. Ici, on ne peut que sélectionner la capacité du stade et c'est tout ! Et c'est pareil pour tout : pour rechercher un joueur et le faire venir dans votre club, c'est un calvaire tellement l'interface est mal foutue, pour gérer les tactiques aussi... On passe plus de temps à pester contre l'interface qu'à réellement jouer. Les développeurs ont réussi l'exploit de faire un jeu qui est à la fois pauvre en possibilités et à l'interface peu intuitive. Bref, on ne vous le conseille pas.