Un nouveau chapitre de la légende de Zelda s'inscrit sur GBA avec la sortie d'un épisode inédit qui ose toucher à la taille de Link pour nous permettre de découvrir un monde que l'on n'imaginait pas. Héritier d'une longue série, The Legend of Zelda : The Minish Cap rend hommage à ses pères en multipliant les références aux précédents volets, pour un résultat véritablement enchanteur.
Après la sortie des deux premiers épisodes de la série dans la gamme NES Classics, puis du génial A Link to the Past de la Super Nintendo, la GBA s'offre enfin un premier chapitre réellement inédit dans la série Zelda. Avec un titre aussi étrange que le sien, The Minish Cap entretient le mystère sur son contenu, et c'est donc avec surprise que l'on découvre de quoi il retourne. Débutant sous forme de fresque et rappelant assez l'introduction de The Wind Waker, le conte narre l'histoire du peuple Minish qui descendit des cieux pour repousser les esprits maléfiques qui menaçaient d'envahir le royaume d'Hyrule. Ceux-ci firent don d'une épée et d'une lumière d'or à un brave qui parvint à rétablir la paix, et les Minish furent vénérés de tous. Bien des années plus tard, alors que Link profite de la fête organisée en l'honneur de ce peuple légendaire en compagnie de la princesse Zelda, un mystérieux personnage du nom de Vaati (ça ne vous rappelle pas quelque chose ?) rompt le sceau du coffre gardé par l'épée sacrée sous les yeux du roi lui-même !
Commence alors une aventure au-delà d'une simple quête. Le jeune Link ignore tout de ce qui l'attend lorsqu'il découvre dans la forêt une mystérieuse créature en bien mauvaise posture et décide de lui venir en aide. Ressemblant de près à un bonnet vert qui se terminerait en bec d'oiseau, cet être étrange et doué de parole ne trouve rien de mieux pour remercier Link que de s'installer sur sa tête tel un parasite. En fait, la façon dont le bonnet vient se greffer de lui-même sur la tête du héros n'est pas sans rappeler les scènes de Majora's Mask où Link hurle en enfilant des masques. Pour couronner le tout, ce piaf nommé Exelo ne peut s'empêcher de lui adresser la parole d'un ton condescendant, ce qui apporte une touche finalement fort sympathique à l'aventure.
Partant de là, le joueur ne tarde pas à comprendre qu'il vient de mettre la main sur l'élément clé de The Minish Cap. Mais c'est seulement en se juchant sur des souches isolées que le bonnet révèle son véritable pouvoir, miniaturisant Link pour lui permettre d'évoluer dans le microcosme naturel à l'échelle d'une fourmi. Le personnage est alors réduit à la taille d'un vulgaire pixel, et la possibilité d'explorer le monde en deux tailles différentes ne manque pas d'engendrer un bon nombre d'énigmes tordues à souhait. Car si la moindre flaque d'eau prend des proportions d'océan, on peut en contrepartie se faufiler tranquillement dans des troncs et autres ouvertures minuscules. Une fois parvenu dans ces environnements appartenant à l'infiniment petit, l'écran adopte une nouvelle perspective adaptée à l'échelle microscopique et accessoirement à la taille de notre nouveau Link. En se frayant un passage dans cette nature devenue soudain plus hostile que jamais, Link comprend qu'il va pouvoir profiter de cette opportunité pour rencontrer le peuple légendaire des Minish, des lutins qui élisent domicile dans des souliers, à l'abri des feuilles et des regards indiscrets. Leur sage implore alors notre héros de partir en quête des quatre éléments gardés dans les tréfonds de sombres donjons.
Si le déroulement de l'aventure est le même que dans n'importe quel opus de la série, cet épisode n'en comporte pas moins son lot de nouveautés en nous faisant découvrir notamment un certain nombre d'objets inédits. Je ne peux pas m'empêcher d'évoquer ici le pot magique aspirant qui dépoussière sans laisser de traces et agrippe ses cibles comme une ventouse, la canne sauteuse qui retourne les objets et transforme les trous en véritables tremplins, ou encore les griffes permettant de creuser la terre comme une taupe. Les développeurs ont visiblement poussé très loin leur délire et l'étonnement qui en découle est perpétuel. Notez qu'on retrouve même l'ocarina qui permet de se téléporter en appelant un oiseau, les coquillages des opus Gameboy qui servent de jetons pour gagner des figurines Tendo, ou encore la possibilité de planer en utilisant les courants d'air.
Adoptant un design plus rondouillard qu'à l'habitude, ce Zelda tend vers quelque chose d'encore plus délirant que ses prédécesseurs. On retrouve les digits vocales d'Ocarina of Time mais le sprite du personnage évoque plutôt celui de The Wind Waker avec ses cheveux en bataille. Profitant de la présence de tous les protagonistes de la série que les fans n'auront aucune peine à reconnaître, l'ambiance se veut résolument enjouée, d'autant que la plupart des énigmes et des situations proposées prêtent à sourire. On voit Link tirer de toutes ses forces sur un champignon pour se propulser par-dessus un gouffre, courir à l'intérieur d'un tonneau pour le faire tourner ou encore se ridiculiser en essayant d'attraper des cocottes plus enragées que jamais. Et je ne parle même pas des chariots de la mine qui propulsent Link à une vitesse telle qu'il en perd son bonnet et hurle comme un damné ! La plupart des ennemis sont inédits tandis que d'autres renvoient directement aux précédents volets, y compris à l'épisode GameCube avec les chevaliers Darknuts.
Vous voulez la preuve que The Minish Cap regorge de surprises ? Alors sachez que Link a désormais la possibilité de se cloner sur certains socles pour actionner deux mécanismes en même temps. Il peut apprendre de nouvelles techniques de combat en pénétrant dans les dojos de maîtres pour acquérir des parchemins ancestraux. En fouillant bien dans les environnements, on peut même dénicher des fragments du bonheur que l'on peut ensuite faire fusionner auprès de certains personnages pour dévoiler des passages secrets. Notez bien que même si l'aventure ne comporte que six donjons à traverser, la multitude de choses qu'il est nécessaire de faire entre chacun d'entre eux et la tonne de quêtes annexes existantes font que l'on ne termine pas le jeu si rapidement que ça. Certes, The Minish Cap est loin d'être l'épisode le plus long de la série, mais il procure un tel ravissement qu'il serait vraiment dommage de le dénigrer.
- Graphismes16/20
Le jeu bénéficie d'une atmosphère plus chaleureuse que les précédents volets, avec un design plus rondouillard et plus coloré. La carte est beaucoup plus détaillée que d'habitude, ce qui ne gâte rien. Les différences de proportions qui découlent des changements de taille de Link permettent d'afficher des environnements démesurés qui renouvellent bien l'univers d'Hyrule.
- Jouabilité18/20
Un gameplay tout simplement intouchable, comme a toujours réussi à le faire la série Zelda. Si les clins d'oeil sont nombreux, les nouvelles idées ne manquent pas, et le joueur va de surprise en surprise !
- Durée de vie15/20
On est un peu déçu de ne trouver que six donjons à explorer, mais l'aventure comporte énormément de choses à faire entre chaque, et les quêtes annexes sont légion. Ce n'est toutefois pas l'épisode le plus long de la série.
- Bande son17/20
On ne s'étonne guère de retrouver les thèmes les plus connus de la saga, mais ces reprises sont généralement excellentes et les nouvelles musiques ne tranchent aucunement avec le reste.
- Scénario16/20
Rien que pour rencontrer le peuple des Minish, lutins qui vivent cachés à l'insu de tous, la quête mérite le détour. De plus, on retrouve un nombre incroyable de personnages issus des différents opus de la série !
On n'en doutait guère, mais malgré l'aura de mystère qui planait autour de lui, The Legend of Zelda : The Minish Cap frappe très fort. Premier épisode réellement inédit sur GBA, celui-ci rend hommage à la série en multipliant les clins d'oeil aux précédents volets. Regorgeant également de nouvelles idées en tout genre, ce titre est le plus beau cadeau que vous puissiez (vous) faire si vous possédez une GBA !