Soutenu par une communauté de joueurs passionnés de voile, Nadéo s'est vu dans l'obligation de sortir une troisième édition de Virtual Skipper pour apporter toutes les améliorations réclamées. Sur le fond, comme sur la forme, l'évolution est notable et on sent bien que tout est fait pour le simple plaisir du joueur. Avec Virtual Skipper 2, on pensait déjà avoir atteint les limites du faisable, le 3 nous prouve qu'on pouvait aller encore plus loin. La meilleure simulation de voiles revient avec notamment des modes de jeu plus nombreux. On trouve dans le lot, une succession de défis qui tiennent lieu de tutorial et qui nous apprennent à manier la barre de notre embarcation. L'appréhension de mal manoeuvrer son beau bateau s'estompe assez rapidement devant la simplicité de la chose.

Bien qu'il s'agisse effectivement d'une simulation, on ne s'encombre pas de multiples raccourcis claviers comme dans les simulateurs de vol par exemple. Ici, les simples flèches du clavier permettent de barrer à bâbord ou à tribord, tandis que d'autres touches servent à hisser haut les voiles (trinquette, génois, gennaker, ou spinnaker). Tout se fait très naturellement et le jeu va même jusqu'à aider les novices en plaçant derrière le bateau une petite flèche dont la couleur indique la prise au vent (vert : la direction est optimale, rouge : vous ne profitez pas du vent). Pour les joueurs qui souhaitent se compliquer la vie, ou simplement s'immerger un peu plus dans le monde de la navigation, tous les instruments de bord peuvent être consultés à tout instant pour connaître la vitesse du bateau, celle de la remontée au vent ou encore la vitesse et l'angle du courant, du vent réel et du vent apparent. Toutes ces indications ne sont pas nécessaires aux novices mais permettent aux connaisseurs d'appréhender chaque régate plus sereinement.

Que ce soit seul ou en multijoueurs, les courses représentent l'une des parties essentielles du jeu. Il est bien sûr possible de naviguer seul contre des concurrents virtuels, ou en ligne contre ses amis (avec la possibilité de chatter pour entretenir le côté convivial de la chose). A mon sens, l'aspect le plus intéressant de ce troisième volet concerne l'éditeur de plans d'eau, impressionnant de simplicité, pour se construire un décor sur mesure et lancer sa propre régate. Très facilement, on place ses morceaux de terres. Tout aussi aisément, on choisit la direction puis la force du courant et du vent et on peut même décider du moment où Eol changera de direction. Ensuite, rien ne nous empêche de mettre en place un trafic maritime et aérien (des hélicos peuvent survoler la zone) et de choisir l'heure de départ (les paysages changent du tout au tout suivant le moment de la journée). On décide également de l'endroit où seront placés le départ, l'arrivée et les bouées à passer. Bref, on est le maître des lieux, on fait vraiment ce qui nous plaît.

Virtual Skipper 3 s'illustre aussi par une réalisation splendide qui rend justice à la mer. Quel que soit le plan d'eau choisi (Quiberon, San Francisco, Porto Cervo, Sydney, Auckland ou Wight et les Needles), on reste bluffés devant son PC, la bouche ouverte face à la beauté de l'eau. Impossible de traduire par de simples mots la justesse avec laquelle Nadéo est parvenu à modéliser l'élément liquide. La transparence de l'eau, le remous des vagues, le reflet du moindre élément de décor, les lumières, la dynamique des bateaux qui semblent vraiment flotter et dériver au grès du vent. Tout est parfaitement mis en place. Les quatre bateaux disponibles (le Melges 24, l'America's Cup class, l'Offshore Racer et le Trimaran Open 60) sont également magnifiques et aussi fidèles à la réalité que possible. Il n'y a guère que les voiles et l'équipage qui soient un tout petit peu en dessous de ce niveau d'excellence, et encore, il faut vraiment rapprocher la caméra tout près pour s'en apercevoir. Le reste n'est qu'un délice visuel servi par des ambiances sonores calmes et apaisantes. Le monde de la voile a bien de la chance d'être aussi dignement représenté sur PC.