The Black Mirror se veut donc un hommage (qu'on imagine vibrant) tant aux jeux d'aventure qui firent les beaux jours de nombreuses compagnies telles Delphine Software, Sierra, Lucas Arts, qu'aux grands classiques de l'horreur des années 60, les films de la Hammer en tête. Si le genre aventure/horreur n'est pas nouveau, puisqu'il y a quelques années était sorti le magnifique Darkseed (avec H.R. « Alien » Giger comme designer, excusez du peu !!), il faut avouer que les jeux « point and click » n'ont jamais vraiment creusé ce registre. Je laisse de côté la mythique série des Alone In The Dark qui pour ma part est à mettre dans une catégorie annexe où l'action tient une place plus ou moins importante.

Pour en revenir à The Black Mirror, les cinéphiles ainsi que les lecteurs assidus seront donc ravis d'apprendre que le jeu de Future Games renvoie autant au Dracula de Bram Stocker, qu'au Frankenstein de Mary Shelley en passant par Le chien des Baskerville de Conan Doyle et aux plus angoissants romans d'Agatha Christhie. Pour la petite histoire, vous dirigerez Samuel Gordon qui suite à la mort plus que suspecte de William Gordon un proche parent, revient à Black Mirror, un château familial, douze années après l'avoir quitté, pour tenter d'élucider l'affaire. Il sera très vite confronté à d'étranges événements et se retrouvera face à une sombre machination. Nous baignons donc dans une ambiance qui est à cheval entre le policier et le fantastique et si les deux styles se sont toujours bien entendus, il faut également avouer que ce mariage sied à merveille au jeu.

Comme je le disais plus haut, The Black Mirror renoue avec la tradition ancestrale du « point and click ». Ainsi, vous devrez constamment cliquer sur l'endroit où vous voulez aller, sur la personne à qui vous voulez parler, sur l'objet que vous désirez observer, etc. En plus de cela, vous aurez l'occasion de ramasser de nombreux objets, d'observer de multiples événements et d'en apprendre un peu plus en discutant avec les PNJ. L'interface est complètement dans l'esprit des anciens jeux « point and click ». Les objets que vous aurez en votre possession apparaîtront dans une barre des tâches en bas de l'écran et seront accessibles à tout moment. Ensuite, lorsque vous taillerez une petite bavette avec les divers protagonistes, des portraits à l'image des personnages rencontrés ou des icônes en rapport avec ce que vous avez vu auparavant seront disponibles et seront associés à autant de questions. L'interface se veut donc intuitive et très facile d'accès. Le seul bémol qu'on peut évoquer serait au niveau du déplacement du personnage. Celui-ci a en effet un peu tendance à traîner la patte quand il évolue dans un écran de jeu. Après pour passer d'un écran à l'autre, vous aurez tout de même la possibilité de double-cliquer sur chaque endroit par lequel vous pourrez sortir. Enfin dernier point concernant ceci, en cliquant sur la touche appropriée, vous pourrez visualiser en un clin d'oeil tous les endroits de l'écran par où vous pourrez sortir, idéal pour ne rien manquer.

En laissant de côté les personnages qui disposent d'animations un peu robotiques et hachées, on évolue dans de superbes décors gothiques. Les tons ocres succèdent à des couleurs plus froides qui induisent la notion de mystère. The Black Mirror se veut avant tout une histoire d'ambiance et avouons que de ce point de vue-ci c'est vraiment réussi. Nous retrouvons au début de l'aventure le manoir anglais type, mais le jeu étant constitué de six grands chapitres, vous serez amenés à visiter plus de 120 sites du château de Black Mirror à l'église médiévale de Warmhill en passant par les cryptes ou l'asile d'Ashbury. De plus les effets spéciaux tels la pluie, le brouillard, les éclairs ou les ombres renforcent un peu plus l'immersion et le réalisme du jeu. L'aspect graphique est de plus soutenu par une bande-son angoissante à souhait avec des thèmes symphoniques du plus bel effet. La version testée comprenait des dialogues en tchèque avec des sous-titres anglais mais la version française devrait être intégralement traduite et doublée. A ce sujet, je ne peux qu'espérer que nous ayons le choix entre le doublage français ou tchèque lors de la version finale car j'avoue que ce dernier accentue d'une bien belle façon le côté « exotique » du soft.

En somme, The Black Mirror semble bien parti pour s'attirer les faveurs des amateurs de jeux d'aventure. Une vingtaine d'énigmes à résoudre, une trentaine d'heures de jeu pour boucler l'aventure, des graphismes détaillés renvoyant aux plus grands films de Vincent Price ou de la Hammer, oui le jeu a beaucoup d'atouts pour plaire. Reste maintenant à savoir si le scénario se montrera à la hauteur et si la durée de vie sera aussi conséquente qu'on nous le dit. Pour trouver des réponses à ces interrogations rendez-vous en octobre prochain pour le test de la version finale.