Nous voici donc repartis sur les pistes variées de vitesse, Supercross, Trial, Freestyle ou encore carrément en sillonnant à des vitesses impressionnantes les rues de Paris. Comme on le constate, de nouvelles possibilités font donc leur apparition dans ce nouvel opus de la série des Moto Racer. Le titre comme à l'accoutumée se veut orienté très grand public et tente de procurer quelques sensations fortes tout en proposant un gameplay simple et accessible à tous. Reste malheureusement qu'à vouloir se mettre à la portée de tous, le soft se veut quelque peu caricatural en proposant finalement des modes de jeux qui bien que variés, laisseront sceptiques les fans de moto ou les motards qui auraient voulu retrouver leurs sensations de conduite sans pour autant se les geler en ces périodes hivernales. Moto Racer 3 s'il se veut complet s'avère donc très approximatif que ce soit au niveau de son réalisme ou même de certains aspects de sa réalisation.

Avant de venir véritablement au sujet qui fâche, voyons ce qu'il y a à manger dans ce MR 3. Chaque mode de jeu propose de se lancer sur trois circuits différents avec à chaque fois un niveau de difficulté variable. Vitesse, au guidon de 250 ou 500 centimètres cubes, avec quelques réglages et choix de pneumatiques. Côté SX/MX même combat avec des 250 ou 125 et on dispose à chaque fois d'une bonne variété de motos dont on pourra copieusement essorer les poignées. Le mode Trial et le mode Freestyle apportent pas mal de nouveautés avec des enchaînements de figures à réaliser ou encore des franchissements d'obstacles qui exigeront un minimum de technique. Reste enfin le mode Trafic qui proposera de se lancer dans les rues de Paris à des vitesses formellement interdites par la loi en se frayant un passage entre les automobiles qui comme dans la réalité ont cette fâcheuse tendance à changer de voie ou entamer un dépassement sans prévenir. On est donc à 150 sur les voies sur berge des bords de Seine et on s'abreuve de sensations fortes en zigzagant entre les voitures ou autres fourgons.

Si l'ensemble se veut assez complet c'est donc au niveau du réalisme que le bât blesse. Les sensations de conduite sont assez limitées et même la vue façon « j'ai le nez dans les compteurs et j'évite les moucherons bien caché derrière la bulle » a bien du mal à convaincre. Les freinages sont approximatifs et trop violent pour être réalistes alors que les trajectoires restent souvent assez imprécises sans d'ailleurs sembler tenir compte de l'effet giroscopique. Les différentes disciplines moto sont accessibles au plus grand nombre avec un système de contrôle relativement basique avec toutefois quelques petites complexités pour ce qui concerne les modes Trial et Freestyle qui offrent un peu de challenge par leur technicité. Les fans de simulation de moto proprement dite passeront donc leur chemin car Moto Racer 3 on l'aura compris fait dans la vulgarisation à outrance. A force de vouloir être présent sur tous les tableaux le titre souffre par ailleurs de nombreux défauts comme des zones de collision assez mal ajustées qui une fois encore nuisent au réalisme de ce soft.

Côté graphismes, si le tout est globalement assez esthétique, on reprochera un moteur bien trop gourmand pour les sensations de vitesses procurées et qui exigeront une configuration très nettement supérieure à celle indiquée sur le packaging de MR 3. Effets de cliping, objets qui deviennent transparents ou motos qui semblent être à 10 centimètres du sol lors de changements de vue ou des rotations de caméras, le tout s'avère souvent assez peu convaincant en dépit d'une modélisation qui reste quant à elle très correcte que ce soit au niveau des différentes machines ou même des détails des environnements. Côté sonore, le tout est assez décevant avec des bruitages moteurs eux aussi peu convaincants que le reste et des musiques parfois discutables.

Bref, à trop vouloir en faire, ce Moto Racer 3 finit par se mélanger les pinceaux pour nous donner au final un titre assez décevant. Si l'ensemble des possibilités de MR 3 est assez sympathique on reprochera à sa réalisation de ne pas suivre ses ambitions. En résultent des modes de jeux lassants et rapidement dénués d'intérêt même si l'on pouvait se féliciter du gameplay original apporté par les parcours de trial ou les runs en pleine ville.