Chaque éditeur se risque un jour à se lancer sur la piste des jeux de réflexion, avec plus ou moins de bonheur, en espérant un jour créer le nouveau Tetris ou une série à succès comme Bust-A-Move. Cette fois-ci, c'est Jowood qui s'y colle.
Le principe du jeu est simple : chaque niveau consiste à équilibrer les deux plateaux d'une balance de façon à obtenir la stabilité parfaite. Si les plateaux sont déséquilibrés, un plateau commence à monter et l'autre à descendre, et lorsqu'un des deux plateaux touche par terre, vous avez perdu. Les deux plateaux sont représentés à l'écran, et vous pouvez poser jusqu'à 4 objets sur chacun. En dessous de chaque plateau, un tapis-roulant avec des objets qui arrivent. Sur chaque objet, est noté son poids. Vous devez donc envoyer les objets sur les plateaux de façon à compenser un déficit sur le plateau trop léger, ou à remplacer des objets trop lourds sur le plateau en excédent.
A chaque fois que vous réussissez à équilibrer la balance, vous montez de niveau. Finir un niveau peut prendre entre 2 secondes et plus d'une minute (mais ça reste en général assez court). Le jeu comporte 5 mondes représentés dans des graphismes légèrement différents : Les jouets, les sucreries, le casino, l'espace et les fruits. Chacun de ses mondes comporte 16 niveaux. A partir du niveau 3.1, on vous donne un mot de passe au début de chaque monde pour vous éviter de devoir tout recommencer. Plus les niveaux augmentent et plus le tapis roulant accélère, ce qui rend l'opération d'envoi des objets sur le plateau particulièrement délicate... Et paradoxalement, Keep The Balance se tranforme alors presque en un jeu d'action. Plus vous progresserez et plus les objets seront de poids élevé rendant l'équilibre toujours plus difficile à obtenir. Enfin, des objets spéciaux comme des bombes qui détruisent tous les objets d'un plateau seront à surveiller de près.
Voilà, difficile de dire autre chose d'un jeu qui reste néanmoins bien superficiel. Pas de mode 2 joueurs, un seul mode de jeu. Une difficulté mal dosée (à la première partie, j'ai passé sans aucune difficulté une bonne cinquantaine de niveaux sur les 80 possibles). A la fin, Keep The Balance devient franchement énervant, non pas parce qu'on a du mal à équilibrer les plateaux, mais parce que les tapis roulants vont trop vite et que le système de catapulte inventé par les développeurs pour propulser les objets sur les plateaux n'est pas très ergonomique... Bref, un jeu de réflexion qui est intéressant, mais sa durée de vie ridicule et le peu de soin apporté au produit d'une manière générale en font un titre qu'on ne saurait conseiller (j'en veux pour preuve l'énorme bourde de traduction sur le menu principal du jeu : "démarrer le jue")
- Graphismes13/20
Des graphismes minimalistes, comme souvent dans les jeux de réflexion. Le curseur-catapulte n'est pas très visible par rapport au décor.
- Jouabilité11/20
Tant que le tapis roulant conserve une vitesse modérée, tout reste jouable. Mais dès qu'il s'accélère, ça devient vite lassant. Votre catapulte se déplace en effet case par case : c'est aussi rébarbatif qu'un Tetris dont vous ne pouvez bouger les pièces latéralement que case par case. On pouvait espérer mieux.
- Durée de vie9/20
Malgré le nombre important de niveaux, voilà un jeu qui se finit rapidement. Pas de mode multi-joueurs, ce qui aurait pu redonner un peu de piquant après avoir fini le mode solo. Pour ma part, je n'ai pas trouvé dans ce titre l'effet addictif qui fait qu'on rejoue sans cesse et qu'on peut être amené à refaire 10 fois un même jeu.
- Bande son5/20
Musiques infernales car répétitives à souhait. A désactiver pour jouer sereinement. Quant aux bruitages ? Quels bruitages ? J'ai eu beau tendre l'oreille, aucun bruitage dans ce jeu !
- Scénario/
Keep The Balance n'est pas à proprement parler un mauvais jeu. L'idée de départ est même plutôt bonne. Mais alors pourquoi les développeurs ne l'ont-ils pas exploitée jusqu'au bout ? Quand on achète un jeu de 199F pour sa Gameboy Color, on peut tout de même espérer que la finition et la durée de vie soient un peu plus étudiées qu'un jeu shareware sans prétention qu'un étudiant aurait bricolé pendant ses loisirs.