Voilà un jeu qui devrait sans aucun doute conquérir le coeur d'un grand nombre d'amateurs de STR, à la fois grâce à l'aura charismatique qu'il dégage et pour les nombreuses originalités qu'il propose en termes de gameplay. Battle Realms semble bien être le très bon jeu de stratégie qu'on nous promettait, et voici un début d'explication.
Battle Realms est donc un jeu de stratégie en temps réel qui se déroule dans un univers médiéval/fantastique qui s'inspire notamment de la mythologie orientale et du Japon des samurais. Si j'ai dit plus haut que ce titre dégageait une aura fortement charismatique, c'est parce qu'il est impossible pour quiconque contemple ce jeu plus de cinq minutes de ne pas être séduit par son atmosphère à la fois violente et drôle. L'univers fictif qui y est présenté décrit un monde qui ne se prend pas au sérieux, un lieu idéal en somme pour les joueurs qui découvriront là un STR original et qui dispose d'un gameplay impeccable et novateur dans le domaine de la stratégie.
Au début, tout semble très classique. Vous contrôlez des unités que vous pouvez déplacer à votre guise pour aller collecter des ressources, construire des bâtiments, se battre, etc... Mais tous ces hommes sont des villageois qui sont sous la tutelle d'un maître que vous incarnez mais qui apparaît directement à l'écran et que vous pouvez contrôler comme n'importe laquelle de vos unités. C'est l'histoire de ce maître, Kenji, de retour d'exil et qui retrouve la terre de ses pères dévastée par « la Horde », qui est racontée dans Battle Realms. A partir de quelques villageois, vous allez devoir développer votre clan en allant chercher suffisamment de ressources (culture du riz, collecte d'eau) pour pouvoir bâtir un village de guerriers. L'une des originalités de Battle Realms réside dans le fait que ce sont les paysans qui vont chacun prendre part aux événements en devenant des combattants. C'est vous qui décidez qui vous voulez transformer en guerrier, en archer, etc..., en faisant suivre à n'importe laquelle de vos unités un entraînement dans différents dojos.
Là où le jeu devient encore plus intéressant, c'est qu'il est possible (et fortement conseillé) d'envoyer un même paysan s'entraîner dans divers dojos pour devenir complètement polyvalent. Un guerrier capable d'utiliser la magie et les projectiles sera en effet beaucoup plus dangereux qu'un simple combattant au corps à corps. Vous pourrez par ailleurs disposer de cavaliers à condition de parvenir au préalable à domestiquer les chevaux sauvages qui errent dans la nature. Les guerriers pourront alors monter les chevaux domestiqués et disposer ainsi d'un atout majeur lors des combats, sans compter que cela permet à l'unité de ne pas se fatiguer inutilement lors des longs déplacements.
Cela m'amène à vous parler d'une autre caractéristique intéressante de Battle Realms : sa réalisation. Dès les premières minutes, le titre séduit par ses graphismes joliment colorés qui contrastent avec la plupart des STR généralement austères. Le design des personnages, leurs animations, tout contribue à rendre l'univers de Battle Realms réellement vivant. Lors des batailles, les guerriers effectuent des enchaînements de coups, des esquives et des parades qui donnent une impression de dynamisme permanent. De plus, l'humour est omniprésent et rend le jeu extrêmement attractif. On peut voir un guerrier isolé se faire piétiner par un cheval s'il se trouve sur son chemin ; et de même, un villageois qui tente de monter un cheval sauvage sera violemment repoussé puis tentera ensuite de l'amadouer par des caresses. On peut voir les archers s'entraîner à lancer leurs flèches dans les bâtiments d'entraînement alors que les bières volent dans tous les sens autour des tavernes.
Le jeu profite par ailleurs d'une IA étonnante : quand un bâtiment est en feu et que vous ordonnez à vos paysans d'aller voir, ils se dirigent aussitôt vers la source d'eau la plus proche et reviennent éteindre l'incendie au pas de course. Plusieurs tâches semblables sont ainsi simplifiées pour vous éviter trop de clics de souris inutiles et fastidieux. Le problème des territoires inexplorés est résolu par la présence d'une brume qui se dégage progressivement au fur et à mesure de l'avancée des troupes. Il faudra bien sûr prendre en compte le relief du terrain de façon, par exemple, à être avantagé en postant des troupes d'archers en hauteur, sachant qu'il est même possible de pousser des rochers en bas pour écraser les troupes adverses. Il ne faudra pas seulement lutter contre des adversaires humains mais aussi contre des bêtes sauvages et des monstres dans des combats où la magie aura sa part. Il reste encore beaucoup à dire sur ce titre qui bénéficie d'une profondeur de jeu immense, et notamment à propos du rôle du yin et du yang et de l'influence des actions du joueur sur l'appartenance de son personnage principal à tel ou tel clan (dragon, serpent, lotus, loup). Mais patience, on vous reparlera de tout ça bientôt lors du test prévu pour fin novembre.