L'équipe à l'origine de Republic travaille depuis 1 an dans le plus grand secret. Dirigée par Demi Hassabis, le designer principal de Theme Park ayant récemment quitté Lionhead Studio -l'équipe dirigée par Peter Molyneux- pour fonder sa propre équipe de développement, s'est enfin décidé à révèler le jeu dont il espère "qu'il changera la vision qu'ont les gens sur les jeux vidéo". Et si Republic tient vraiment les promesses que Demi Hassabis s'est risqué à dévoiler, on est sûr que ce jeu s'assure une place de choix aux cotés de Myst ou Doom dans le panthéon des jeux révolutionnaires.

Commençons par le moteur graphique du jeu par exemple. Il permet de gérer un nombre infini de polygones. Oui, vous avez bien lu, un des plus grands problèmes techniques qu'a rencontré l'industrie du jeu depuis l'apparition des jeux en 3D est en passe de tomber avec Republic. Cela se traduit concrètement dans le jeu par l'affichage de milliers de bâtiments sur le même écran, la possibilité de zoomer sur n'importe lequel d'entre eux pour voir les fleurs d'un pot de terre sur un balcon... un balcon parmi des centaines de milliers d'autres... une fleur entre des millions d'autres. Selon Demi Hassabis, le problème des jeux en 3D traditionnels est que les graphistes ne peuvent pas s'exprimer à cause des limitations techniques. Pour Republic, le problème vient du nombre pratiquement infini de détails à gérer à cause de la trop grande puissance de son moteur. Il nous ferait presque pleurer.

On peut aussi continuer de vous parler de ce jeu en vous expliquant qu'il pourra gérer un million de personnes. Par "gérer", nous insiste sur le fait qu'il ne s'agira pas de simples robots déambulant dans les rues de la ville et dont la seule différence entre eux et les zombies de Resident Evil tiendrait à leur apparence. Les gens marcheront dans la ville naturellement, éviteront les autres piétons, s'arrêteront au feu rouge et prendront le métro. De plus, contrairement à la plupart des jeux où les personnages sont classés en quelques catégories -et dont les réactions se sont définies par elles- dans Republic, aucun personnage ne réagira comme un autre et tous auront des emplois du temps différents, leur propre croyance, leur propre idéologies et leur propre visage. Si techniquement, Republic a l'air extrêmement prometteur -à vrai dire, c'est le jeu dont le concept technique nous a le plus impressionné- il n'en reste pas moins que le gameplay a l'air tout à fait à la hauteur de l'ambition technique d'Elixir Studios.

Le jeu vous place dans le pays de Novistrana - qui veut dire "nouveau pays" en Russe. L'aire de 2.000 kilomètres carré est basée sur de vrais ex-pays satellites russes tels l'Ukraine, le Kazakstan ou la Bielorussie. Le joueur commencera la partie dans une petite ville choisie au hasard sur la carte et devra étendre son pouvoir jusqu'à dominer une ville de taille moyenne. Ce n'est qu'à partir de là qu'il aura la possibilité d'atteindre la capitale et devenir président. Cette partie du jeu -qui ne représente qu'une infime portion de ce que la joueur devra effectuer- représente tout de même 20 heures. Vous aurez bien sûr des ennemis, en l'occurence 16 autres politiques -controlés soit par l'IA soit par d'autres joueurs- dont le but est aussi d'arriver au pouvoir... et tenteront bien sûr de vous le retirer quand vous l'aurez obtenu.

La conquête du pouvoir, si on l'explique de manière assez concrète, se fera par le biais des 5 types de styles de jeu à votre disposition : politique, religieuse, militaire, criminelle et business. La façon dont vous jouez determinera quel type de leader vous êtes et quel type de personne sera attiré dans votre faction. Vous serez forcément fort dans un domaine, assez fort dans le second, faible dans le troisième et pour le quatrième et le cinquième, vous devrez faire des pactes et autres deals avec les factions adverses.

Voilà, il ne vous reste plus qu'à attendre sagement le 1er janvier 2001. Enfin, soyez tranquille : au vu du caractère extrêmement ambitieux du projet, on ne pense pas qu'il arrivera à temps. Mais vous vous y attendiez, n'est-ce pas ?