Si vous n'avez pas suivi la communication du titre jusque-là et que le fait de voir les Avengers dans un jeu vidéo vous intrigue, on va rapidement vous présenter ce que propose le nouveau projet de Firaxis. Marvel's Midnight Suns est donc un jeu de rôle tactique avec des combats au tour par tour dans lequel les super-héros font face aux sbires du démon Lillith dans de petites cartes où les interactions avec le décor jouent un rôle central. En dehors des affrontements, une grande partie de l'action du titre se déroule à l'Abbaye, un bâtiment qui sert de quartier général que l'on parcourt entre deux missions. L'occasion pour le joueur d'améliorer les compétences de ses unités, mais aussi de discuter avec les autres super-héros puisqu'on y incarne Hunter, un personnage inédit créé spécialement pour le projet. Maintenant que vous avez une idée globale de l'expérience de jeu proposée, il ne nous reste plus qu'à voir ces différents éléments dans le détail.

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Une aventure des Avengers sous le signe du fan-service

Lorsque Marvel est venu voir Firaxis pour leur proposer de développer un titre sur leurs héros, la réponse du studio les a étonnés. Alors que cet univers regorge d'histoires célèbres, les équipes ont décidé de se focaliser sur un arc narratif finalement peu connu : Rise of the Midnight Sons. En résumé, il s'agit d'un crossover dans lequel des super-héros liés au supernaturel collaborent pour affronter Lillith, la mère des démons. Dans le jeu vidéo qui est en inspiré, on retrouve les grandes idées de l'event comme son antagoniste principal ou certains membres présents dans l'équipe à l'époque comme Blade ou Ghost Rider. Pour autant, le titre de Firaxis apporte son lot de nouveauté, à commencer par le personnage de Hunter, créé spécialement pour l'occasion et qui est l'avatar du joueur. Dans l'univers du jeu, notre héros est l'enfant de Lillith, mort trois cents ans auparavant après avoir tué sa mère. Mais puisque cette dernière est revenue à la vie à cause d'Hydra qui est désormais sous son contrôle, les Avengers s'allient aux Midnights Suns, des super-héros du surnaturel, pour ressusciter Hunter et venir à bout de cette menace. En cours de route, ils vont croiser des ennemis bien connus mais corrompus par la Mère des démons, comme Vénom ou Dents-de-Sabre, mais aussi malheureusement des visages plus familiers.

Avec ce scénario parfait pour proposer un crossover, Marvel's Midnight Suns fait la part belle au fan-service en offrant la possiblité de jouer avec un casting cinq étoiles de super-héros. On retrouve autant des Avengers (Captain America, Iron Man, Captain Marvel...) que des X-Men (Magik, Wolverine...) et évidemment des figures du surnaturel (Doctor Strange, Ghost Rider, Blade...). En bonus, le projet de Firaxis s'offre même Spider-Man, doublé en français par Donald Reignoux qui incarnait déjà le personnage dans le Marvel's Spider-Man de la PS4 et les Amazing Spider-Man avec Andrew Garfield. Au fil des heures, l'aventure se révèle riche en rebondissements et multiplie les clins d'oeil qui feront plaisir autant aux amateurs de comics qu'aux fans du MCU qui comprendront certaines de ces références. Dans ce contexte, le joueur est au centre de cette histoire et les super-héros se tournent vers lui en quête de réponses, ce qui fait qu'on entretient une relation particulière avec tous les membres de l'Abbaye, mais nous y reviendrons un peu plus tard. Mais pour résumer tout cela, les interactions avec les personnages rappelle beaucoup ce qu'on avait pu voir dans la trilogie Mass Effect où les membres de l'équipage s'adressaient sans cesse au joueur à travers son avatar, le commandant Shepard.

Des combats accessibles, dynamiques et gratifiants

La grande originalité de Marvel's Midnight Suns, c'est surtout son système de combat qui s'éloigne énormément de XCOM, la série de jeux tactiques qui a fait connaître le studio. Oubliez les pourcentages qui indiquent la chance de réussir son tir, les déplacements limités ou encore l'exploration de la carte à la recherche d'adversaires, le nouveau jeu de Firaxis bouscule complètement les codes. Désormais, on déploie trois super-héros dans une map de petite taille dans laquelle tous les ennemis sont déjà présents. Pour en venir à bout, vos unités peuvent se déplacer n'importe où, mais une fois par tour, en utilisant les compétences disponibles dans la main du joueur. Car oui, l'élément qui en a perturbé plus d'un lors de l'annonce du jeu, c'est que les capacités des héros sont représentées par des cartes. Soyez rassuré, ici pas de deck building ou toute autre mécanique compliquée des TCG (Trading Card Game), le système est beaucoup plus simple que ce qu'on pouvait imaginer.

Concrètement, chaque héros ne peut emporter avec lui sur le terrain que huit compétences différentes parmi les dizaines à sa disposition. En plein combat, ces cartes atterrissent dans la main du joueur qui ne peut en utiliser que trois par tour, sauf conditions particulières. Si les capacités sont défaussées lorsqu'elles sont jouées, elles ne sont pas pour autant détruites puisqu'elles reviennent à l'infini dans la main du joueur à mesure que la partie progresse. Parmi les cartes, on retrouve trois types différents : celles qui infligent des dégâts, celles qui déclenchent des effets divers et celles qui consomment des points d'héroïsme générés par les deux autres catégories. Souvent, il s'agit des capacités les plus puissantes d'un héros. Les points d'héroïsme servent également à interagir avec le décor pour projeter des éléments ou prendre appui par exemple, toujours dans l'optique d'infliger des dégâts. De manière générale, les interactions avec l'environnement sont une mécanique centrale de Midnight Suns puisque certaines cartes bénéficient de l'effet Propulsion qui permet de projeter des ennemis contre leurs petits camarades ou un mur, ce qui est souvent redoutable. Dans tout cela, chaque héros se joue d'une façon particulière, entre des tanks qui encaissent les coups à la place des autres comme Captain America et Captain Marvel, d'autres qui font des dégâts directs comme Blade ou Wolverine, tandis que certains projettent leurs ennemis comme Magik et Spider-Man. En fin de compte, ils sont tous funs à jouer et la synergie entre certains personnages fonctionnent particulièrement bien.

En bousculant les codes du genre, Marvel's Midnight Suns offre une approche plus accessible des combats tactiques en renversant le schéma appliqué dans les précédentes productions du studio. Si dans XCOM on connaît les compétences de ses troupes, mais qu'on ne sait pas si elles vont toucher, dans ce nouveau projet, c'est l'inverse, puisque les attaques marchent à tous les coups, mais on ne sait pas ce que l'on va pouvoir jouer. Pour autant, que les fans du studio se rassurent, l'aventure n'en est pas pour autant plus facile, puisque le jeu propose de nombreux modes de difficulté pour convenir à tout le monde. Et puis, l'expérience n'est pas non plus simplifiée, puisque passé son côté plus accessible, les systèmes de jeu n'en sont pas moins complexes et riches en possibilités pour satisfaire les fans de ce genre jeu. Au-delà de ça, cette façon originale d'aborder la tactique est aussi plus dynamique par le choix de proposer de petites cartes où tous les ennemis présents, ce qui fait qu'on se concentre uniquement sur l'action. De plus, grâce à la mécanique de Propulsion et les effets en chaînes que cela peut entraîner, le jeu donne souvent la sensation au joueur qu'il est malin, ce qui fait que les actions réfléchies paraissent d'autant plus gratifiantes. Le contrecoup de tout cela, c'est que le côté dynamique voulu par les développeurs est tout de même freiné par l'aspect globalement lent de l'expérience, que ce soit par la prise décision ou bien les animations qui prennent un certain temps à être déclenchées. D'un côté, rien de très étonnant quand on parle d'un jeu de rôle tactique, mais cette sensation de lenteur planante pourrait en décourager certains.

L'Abbaye ou le temps libre des super-héros

En dehors des combats, une grande partie de l'action de Marvel's Midnight Suns se déroule à l'Abbaye, un bâtiment entre les dimensions qui sert de quartier général à nos héros. Avant et après les missions, c'est là que l'on contrôle Hunter dans une vue à la troisième personne pour aller explorer les alentours ou bien discuter avec les autres personnages. Car oui, la composante sociale est un élément clé de l'expérience de jeu puisqu'en allant parler aux super-héros présents à l'Abbaye, vous augmentez votre niveau d'amitié, ce qui leur permet de débloquer de nouvelles capacités et d'être plus efficaces en combat. De quoi rappeler des titres japonais comme Persona 5 Royal ou Fire Emblem : Three Houses. Pour en arriver là, on dispose de nombreuses options comme faire des rendez-vous, leur offrir des cadeaux, s'entraîner avec eux, partir en mission ensemble, mais aussi en sélectionnant la bonne réponse à travers un choix de dialogue.

C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte que les personnages du jeu sont souvent bien écrits et qu'ils ne manquent pas d'humour, ce qui rappelle un peu le MCU. Mais si vous pensiez pouvoir sortir avec Spider-Man, Iron Man ou encore Magik, sachez qu'il n'est malheureusement pas possible d'avoir une romance avec l'un des membres de l'Abbaye, seulement de devenir des amis proches. Entre toutes ces petites conversations intimes et les cinématiques avant mission, il faut reconnaître que Marvel's Midnight Suns est un jeu particulièrement bavard dans lequel on passe beaucoup de temps à discuter avec tout le monde. Si cet aspect peut plaire aux amateurs du lore qui veulent toujours en savoir plus, d'autres pourraient se sentir submergés par tous ces dialogues.

L'Abbaye est également l'occasion d'améliorer ses personnages avant le prochain combat. Pour se faire, on retrouve Blade dans la cour qui permet de s'entraîner avec un autre super-héros, mais aussi de renforcer ses capacités. Dans le sous-sol, Tony Stark, aka Iron Man, se chargera d'ouvrir les coffres, obtenus lors des affrontements, qui renferment des compétences. Juste à côté de lui, Doctor Strange s'occupe lui de décrypter les artefacts, souvent remplis d'essences qui servent à confectionner différents éléments, mais aussi à faire des recherches qui développent des technologies qui donnent accès à de nouvelles fonctionnalités, un peu comme dans XCOM. C'est là qu'on peut aussi crafter de nouvelles cartes, histoire de renforcer ses capacités. Enfin, dans la salle d'opération, Captain Marvel peut envoyer vos héros aux quatre coins du monde pour qu'ils renforcent leurs capacités. Au-delà de ça, l'aventure réserve tout un arc accompagné de la sorcière Agatha Harkness (qu'on avait vue notamment dans la série Wandavision) qui pousse le joueur à explorer les alentours. Par toutes ces fonctionnalités et le temps qu'on y passe, l'Abbaye occupe un rôle central dans l'aventure, à un tel point qu'au fil de la progression, une petite routine finit par s'installer.

Un aspect visuel entre daté et spectaculaire

Compte tenu du temps passé à l'Abbaye et du nombreux de discussions que l'on doit faire, c'est dans ce genre de moment que l'on se rend compte des quelques lacunes du titre. Tout d'abord, les visages des super-héros sont parfois assez étonnants, comme celui de Tony Stark qui rappelle Ken, le petit ami de Barbie. Ensuite, lors des dialogues, certaines animations faciales sont figées et paraissent assez datées. De plus, on note que la mise en scène de ces dialogues est souvent très plate, à base de simples champ-contrechamps, ce qui n'aide pas non plus à rendre ces séquences plus dynamiques. Si dans l'ensemble l'aspect graphique du titre est assez irréprochable, on sent que les modèles de personnages détaillés sont quelque chose d'assez nouveau pour Firaxis qui avait jusque-là l'habitude de présenter des unités relativement lointaines.

En parallèle, le jeu sait être impressionnant quand il le veut. Lors des combats, les attaques sont souvent spectaculaires grâce au travail sur les animations, mais aussi la mise en scène qui multiplie les plans rapprochés et autres ralentis pour faire ressentir l'impact des coups. De quoi iconiser encore plus les super-héros en action. Tous ces effets qui accompagnent les attaques rendent les affrontements de façon générale plus dynamique, pour le plus grand bonheur des joueurs. On a donc deux réalités qui s'opposent, entre des dialogues intéressants mais à la mise en scène plate, et de l'autre des combats aux animations dynamiques vraiment appréciables. Mieux vaut ça que l'inverse !

Conclusion

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