Un Remake fidèle au matériau d’origine

Odin Sphere : Leifthrasir conserve les partis pris ayant fait le succès de son aîné il y a près de 9 ans de cela : un titre s’offrant les mécaniques de craft et de personnalisation d’un Action RPG tout en dynamisant les combats par une approche Beat’em All. Et le Remake édité par NIS America et KOCH Media ne compte en rien altérer une recette ayant fait ses preuves. Les joueurs ayant parcouru cet univers sur PS2 seront en terrain connu avec ce scénario articulé autour de 5 protagonistes appartenant à différentes factions, rivales ou non, pour un changement successif de point de vue. Ainsi, Gwendolyne, Cornelius, Mercedes, Oswald et Velvet sortent de leur retraite respective et reprennent les armes pour un baroud d’honneur mémorable s’offrant par la même occasion une salve de nouveaux ennemis, boss et niveaux. Ce Remake est en tout point fidèle au matériau d’origine pour tout ce qui touche de près ou de loin à ses penchants RPG. Compétences, expérience, équipements, potions, loot, craft… les mécaniques RPG de Odin Sphere premier du nom font leur grand retour sans jamais ne sembler datées malgré les années.

Côté nouveautés, cette mouture “2016” se dote d’un mode New Game + appelé Hell offrant une rejouabilité au titre en permettant de parcourir une nouvelle fois l’aventure dans une version “hardcore” où les points de vie seront limités à 200 ; le joueur conservant les items et améliorations acquises lors de sa première partie. Enfin, Vanillaware, conscient du pouvoir nostalgique d’un tel projet, a inclus la version PS2 du titre dans ce Remake, une version conservant le système de combat d’antan tout en se drapant des graphismes “New Gen”... un compromis entre souvenirs et avenir.

Des combats survitaminés

Le principal changement opéré sur ce Remake est à dénicher du côté du système de combat. Sans jamais paraître mous ou empruntés, les combats ne se démarquaient en aucun cas de la concurrence par leur dynamisme. C’est désormais chose faite.

Le studio Vanillaware s’est attelé à dynamiser les affrontements en s'inspirant du système de combat d’un Muramasa. Combos en tout genre, attaques aériennes multiples… la nervosité des combats n’a d’égale que la vitesse avec laquelle vous vous abattez sur des hordes d’ennemis désireux d’en découdre. Un simple bouton d’attaque combiné à un saut et un bouton d'attaque spéciale suffisent dans la majorité des cas à occire les oursons, les chevaliers et autres fées envoyés à votre rencontre. Cependant, l’aventure se complique à mesure que vous progresser, un moment opportun pour employer vos compétences. Celles-ci se déclenchant de 2 manières : à l’aide du bouton L1 ce qui mettra le jeu en pause ou bien en effectuant un combo que vous aurez vous même déterminé via l’interface L1 ; dynamisme et suppression des temps morts étant à l’ordre du jour. De plus, nos personnages ramasseront diverses potions au détour d’un chemin ou encore dans des coffres ou sur les ennemis. Soins, Cyclone, Feu, Volcan… chacune à sa façon vous sera salvatrice lors d’un affrontement par la simple pression de la touche , mettant également en pause le jeu.

Comme mentionné ci-dessus, le scénario de Odin Sphere : Leifthdrasir s’articule autour de 5 protagonistes tous jouables. Par la simple incarnation de ces personnages, le titre de Vanillaware vous invite à découvrir l’histoire de cet univers à travers les points de vue successifs de héros pouvant être alliés ou ennemis. Et la présence de Gwendolyne, Cornelius, Mercedes, Oswald et Velvet ne se résume pas à une narration déstructurée. Chaque personnage possède un style de combat et des compétences qui n’appartiennent qu’à lui/elle. Oswald et Cornelius s’offriront des mêlées de haute volée alors que Mercedes préférera rester à distance afin d’arroser les ennemis avec son arbalète. Et les compétences ne sont pas en reste. Il vous faudra les apprendre et savoir quand les déclencher pour créer des echaînements destructeurs ne laissant aucun répit aux adversaires et donc en définitif aucune chance.

En un mot comme en cent, cette refonte globale du système de combat apporte un vent de fraîcheur à Odin Sphere en dynamisant des affrontements autrefois “lents” par une approche Beat’em All bien plus assumée rappelant feu Muramasa : The Demon Blade.

Une perle PS2 sublimée

Remake, Reboot, Remaster… la majorité des éditeurs de la sphère vidéoludique ressort son catalogue de jeux vidéo estampillés “Oldies”, espérant secrètement faire un braquage au “box office” à moindre frais. Et pourtant, certains Remake méritent toute notre attention. A l’instar de Resident Evil sur Gamecube, Odin Sphere: Leifthrasir dénote dans le paysage recyclé des refontes et autres restaurations.

Au-delà du travail effectué sur le gameplay et avant tout les phases de combat, Vanillaware s’est attardé sur l’aspect graphique du titre. Reprenant la direction artistique de Dragon’s Crown tout en respectant les spécificités et le trait de l‘univers de Odin Sphere, les artistes ont dépeint un monde riche empli de détails. Les environnements prennent vie sous nos yeux ébahis par la démultiplication des effets de parallaxe, ces multiples calques composant les décors et animés de manière asynchrone... une méthode à l’origine d’un effet de profondeur maîtrisé. Les personnages, quant à eux, sont animées à la perfection. Que ce soit une démarche anodine, une attaque spectaculaire ou une simple animation des arbres, le travail effectué sur les animations explose à l’écran sous une salve d’effets visuels. Réputé pour son habilité pinceau et/ou stylet en main, le sens du détail propre à Vanillaware flatte l’artiste qui sommeille en nous, nous transportant au coeur d’un monde féerique splendide pour un travail de refonte graphique bluffant à plus d’un titre.

• Aperçu réalisé sur PlayStation 4 et PlayStation Vita
• Session de 30 minutes de jeu sur une démo conçue à cet effet