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Activision continue d’étoffer l’univers des Skylanders, la série à succès parue en 2011. Le développement croissant du jeu mobile avait déjà amené l’éditeur à investir les différents stores avec un nombre important de titres issus de la licence. La conquête se poursuit désormais avec Skylanders Battlecast, un jeu de cartes sans nul doute inspiré par le succès du célèbre HearthStone. À l’instar de ce dernier, le titre propose les classiques modes histoire et multijoueur tout en apportant son lot de nouveautés. Si le jeu est pour le moment uniquement disponible en pré-lancement sur l'App Store Néo-Zélandais, Activision prépare soigneusement sa sortie dans le reste du monde, prévue courant 2016, en offrant aux fans la possibilité de débuter une collection via l'application Skylanders Battlecast Donne vie à tes cartes : il s’agit d’un moyen de faire patienter les joueurs tout en leur permettant de partir avec une petite longueur d’avance une fois que le titre sera disponible. Reste à déterminer dans cet aperçu si Skylanders Battlecast dispose d’un potentiel suffisant pour rivaliser avec le mastodonte du genre.
Un combat en 3 vs 1 sur Skylanders Battlecast
L'entrainement mène à la victoire
Comme évoqué le jeu est semblable à Hearthstone ce qui permettra aux connaisseurs d’en maitriser rapidement le fonctionnement. Pour les néophytes du genre, un tutoriel est proposé sous la forme de plusieurs combats simplifiés et permet d’apprendre les bases du jeu en moins d’une demi-heure. D’une manière générale vous avez la possibilité de jouer un nombre important de personnages, sous réserve de posséder les fameuses cartes, puis de créer pour chacun différents decks qui permettent de personnaliser un peu plus votre stratégie. L’apport majeur de Skylanders Battlecast réside dans le système de combat qui oppose trois de vos personnages contre trois ennemis. Une fois dans l’arène, il faudra tout d’abord jouer des cartes en fonction de leur coût et du nombre de cristaux disponibles, sachant que le gain de cristal n’est pas croissant à chaque tour mais repose sur un tirage au sort qui permet d’en gagner de zéro à deux. Ensuite, le personnage dispose d’une attaque qu’il peut lancer à chaque tour et dont les dégâts sont inversement proportionnels à sa santé : par exemple un Skylanders avec un nombre important de points de santé aura une attaque relativement faible. C’est toute une stratégie qui doit s’opérer en amont du combat, la meilleure consistant généralement à utiliser une équipe de personnages aux caractéristiques assez variées. Bien évidemment, tout l’intérêt du jeu réside aussi dans l’audace de créer la combinaison de Skylanders qui sera la plus à même de surprendre l’ennemi.
Au cours de la partie, il faudra ainsi gérer les personnages avec brio pour causer un maximum de dégâts avec des héros puissants tout en essayant de laisser les plus costauds prendre les coups. Les cartes se combinent assez bien avec l’attaque du personnage joué puisqu’elles agissent directement dessus. Par exemple, il est possible d’augmenter la puissance des dégâts ou inversement de limiter les effets d’une attaque ennemie. La stratégie peut même aller jusqu’à attendre une attaque de l’adversaire pour jouer une carte qui permettra au Skylanders d’infliger à son tour des dégâts encore plus importants. De plus, il faut s’adapter aux reliques et équipements qui apportent des pouvoirs non négligeables tels qu’une réduction des dégâts subits ou un gain de santé à chaque fin de tour. Cela peut impliquer de privilégier leur destruction à une attaque contre l’ennemi lui-même. Finalement, il faut prendre en compte un nombre important d’éléments et réellement apprendre à les maitriser pour les utiliser à son avantage et faire la différence en combat. Évidemment, les premières parties en multijoueur seront difficiles et vous risquez de passer sous les fourches caudines de vos adversaires les plus aguerris, surtout si vous débutez dans l'univers des jeux de cartes. Il faudra donc prendre son mal en patience et persévérer le temps de quelques parties afin d’acquérir réellement les mécanismes fondamentaux du jeu et de s’inspirer des techniques des autres joueurs.
Si le mode histoire permet justement de faire ses armes, il n’est pas pour autant très passionnant. Chaque île (eau, feu, terre, mort vivant, etc.) propose huit combats qui deviennent très vite redondants. Après quelques dizaines de minutes d’expérience de jeu, les premiers combats n’ont que peu d’intérêt et se concluent souvent pas une victoire sans même avoir eu besoin de jouer avec les trois Skylanders. Puis la difficulté s’accentue légèrement, les ennemis sont de plus en plus puissants et il faut enfin adopter une réelle stratégie, mais c’est trop tard puisque la lassitude nous a déjà redirigé vers le mode multijoueur.
Une collection de grande valeur
Difficile de se faire une idée sur un Free to play sans considérer son système économique. Skylanders Battlecast n’échappe pas à la règle et use et abuse des achats intégrés, les petites figurines qui ont fait le succès de la franchise ayant été remplacées par des cartes disponibles dans des packs virtuels. Il est possible de s’en procurer de deux manières : en mettant la main au porte-monnaie pour acquérir des pièces d’or ou en gagnant ces fameuses pièces en jouant. Ainsi, rien n’oblige à passer de la caisse, mais dans ce cas il faudra prendre son mal en patience, le butin étant très maigre à chaque fin de partie. Il faut compter 500 pièces d’or pour un pack contenant huit cartes aléatoires et 1000 pièces d’or pour un pack contenant 22 cartes dont certaines sont garanties comme le pack qui contient l’emblématique Spyro. Si vous souhaitez tout de même passer à la caisse, le sac de 500 pièces d’or est actuellement proposé au tarif excessif de 6,49$NZ, le prix en euros ne sera quant à lui connu que lors de la sortie du jeu en Europe.
Certes le prix d'un pack ne parait pas élevé mais il faudra du temps, beaucoup de temps, pour atteindre les 1000 pièces d’or puisqu’une partie permet d’en gagner une petite dizaine. D’autant que pour les obtenir il faut assurer la victoire. Des quêtes journalières permettent toutefois d’aller un peu plus vite et de remporter entre cinquante et cent pièces après avoir réalisé une série d’objectifs. Ces quêtes se réalisent assez rapidement et facilement. L’inconvénient c’est que le jeu peut devenir assez répétitif si on utilise tout le temps les mêmes personnages, donc les mêmes attaques. Petit lot de consolation, Activistion offre deux cartes disponibles en téléchargement qui permettent d’acquérir Spifire et Stealth Elf en plus des quelques Skylanders disponibles dans le contenu de base afin de varier un peu le plaisir de jeu le temps d'en débloquer de nouveaux.
De plus, chaque personnage gagne en expérience après une partie, ce qui permet d’augmenter son niveau afin qu’il dispose de plus d’emplacements de cartes lors de la personnalisation du deck. Il est possible d’accélérer ce processus et de lui faire gagner directement un niveau en dépensant des pièces d’or. Quelque chose de somme toute assez classique dans le monde du Free to play. Tant que vous ne disposez pas de suffisamment de cartes ajoutables au deck, c’est une opération assez inutile et il vaut mieux investir ses pièces d’or dans des packs. D'une manière générale, il ne s'agit pas d'un pay-to-win et donc gagner de nombreuses parties sans dépenser le moindre euro est tout à fait possible.
Si vous souhaitez créer une collection, vous pourrez vous procurer de vraies cartes (spécifiques à Skylanders Battlecast), les scanner via l’appareil photo de votre mobile et envoyer directement le personnage en question dans votre collection pour ensuite le faire combattre. Ce dispositif utilise la réalité augmentée en faisant apparaitre le Skylanders en 3D sur l’écran et permet de l’observer sous tous les angles. Sans être indispensable, cette fonctionnalité rend sympathique et amusante une opération qui pourrait être fastidieuse lorsque l’on possède un nombre important de cartes.
- Aperçu réalisé sur un iPad Air 2.
Skylanders Battlecast cherche à se démarquer de la concurrence et mise sur des graphismes 3D qui sont malheureusement un peu brouillons : si les Skylanders sont plutôt beaux, les décors manquent réellement de finesse. Passé ce premier abord, il est certain que les fans de la licence y trouveront leur compte et tenteront d’obtenir l’ensemble des personnages de la collection. Pour les autres, le jeu propose un gameplay intéressant qui mérite que l’on s’y attarde. La stratégie doit être adaptée selon divers paramètres plus ou moins classiques et novateurs, mention spéciale aux équipements et reliques qui peuvent réellement changer la donne d'une partie si on les ignore. De plus, le nombre important de Skylanders jouables contribue à donner un vent de fraicheur à chaque partie, à condition de les posséder bien entendu. Le mode multijoueur reste le plus intéressant, fait la force du jeu et donne envie d’y retourner une fois le combat tout juste terminé. Espérons simplement que le prix des cartes physiques ne sera pas trop exorbitant à l’image des achats intégrés, au risque de décevoir les collectionneurs.