Les jeux d’action-aventure à haute valeur narrative sont devenus depuis plus d’une décennie la spécialité de Sony qui en a fait l’apanage de ses projets First Party. D’autres studios, notamment français, se sont emparés par la suite de ce sous-genre très apprécié. La saga A Plague Tale développée par Asobo est le parfait exemple de réussite “made in France”. En 2023, d’autres créateurs parmi les plus réputés de l’Hexagone tentent d’exorciser le marché avec un titre très ambitieux. Banishers : Ghosts of New Eden de DON'T NOD peut-il faire de l’ombre aux exclusivités de Sony (God of War, The Last of Us en tête) ?
Suite à la gamescom 2023, la rédaction de JV a pu explorer durant 90 minutes sur PC (Steam) la version présentée lors du salon allemand de Banishers : Ghosts of New Eden édité par Focus Entertainment.
Un jeu d'action aventure narratif
La réputation de DON’T NOD dans les sphères du jeu narratif n’est pas plus à faire. Les studios français ont prouvé à maintes reprises leur savoir-faire dans ce domaine avec en particulier Life Is Strange (2015) et plus récemment Vampyr (2018), et décidé de monter de catégorie avec leur nouveau projet. Banishers : Ghosts of New Eden emprunte à de nombreux genres, à commencer par le jeu d’action-aventure, mais pas uniquement, et suit la voie ouverte par les exclusivités estampillées “PlayStation”.
Banishers est donc un jeu d’action-aventure mettant l’accent sur l’histoire et le développement des personnages tout au long d’une aventure aux élans cinématographiques assumés. La mise en scène du titre de DON’T NOD s’inspire ouvertement du 7e Art ainsi que des maîtres vidéoludiques du genre (A Plague Tale, God of War, The Last of Us, etc.) pour conter l’histoire de deux chasseurs spécialisés dans le surnaturel. Le concept de choix, si cher aux studios, est une nouvelle fois au cœur de l'expérience. Selon les déclarations des développeurs, les décisions prises devraient impacter durablement le déroulé du scénario, mais à quel point ? Le mystère reste entier. Voici le synopsis officiel de Banishers : Ghosts of New Eden :
New Eden, 1695. Antea Duarte et Red Mac Raith sont des Banishers. Les deux amants ont fait le serment de chasser les esprits qui tourmentent les vivants. Mortellement blessée à la suite d’une mission désastreuse, Antea devient l’un de ces fantômes qu’elle déteste tant. Désespéré, le couple part explorer les terres hantées d'Amérique du Nord, à la recherche d’un moyen de libérer Antea de sa terrible condition. - Focus Entertainment
La relation entre Antea Duarte et Red Mac Raith est essentielle et sert de colonne vertébrale à une aventure alternant avec un talent certain les phases d’enquête, les affrontements face à des esprits belliqueux (y compris des boss) et la résolution d’énigmes. Cette proposition ludique qui repose majoritairement sur les pouvoirs ésotériques d’Antea et sa collaboration avec Red ne réinvente pas le genre, mais se s'avère concluante. Tout n’est pas parfait pour autant, loin s’en faut. Les synergies entre les deux protagonistes existent, et font toute la sève du jeu vidéo imaginé par DON’T NOD, mais si la formule peut paraître convenue.
La surcouche Light-RPG semble également (trop) stéréotypée. Elle a toutefois le mérite d’exister et d’insuffler un sentiment de progression qui n’est pas pour déplaire. Les aptitudes débloquées ainsi les équipements obtenus donnent différentes options aux joueurs pour survivre, sans pour autant sortir des sentiers battus, et pimentent l’aventure à défaut de la transcender. Enfin, Banishers : Ghosts of New Eden s'appuie sur l’Unreal Engine 5, ce qui permet aux studios d’offrir aux chasseurs des visuels captivants et une aventure techniquement solide sur PC, PlayStation 5 et Xbox Series X/S.
Les ambitions de DON’T NOD sont grandes avec ce jeu d’action-aventure narratif qui s’inscrit dans un sous-genre en vogue et représenté fièrement par Sony depuis le début des années 2010. Banishers : Ghosts of New Eden offre aux joueurs une épopée ésotérique intrigante dont la conclusion dépendrait de vos choix. Le titre édité par Focus Entertainment ne se démarque pas par le classicisme de ses phases d’enquête et de ses combats, mais par sa direction artistique surnaturelle et sa réalisation soignée. Banishers pourrait bien être la surprise inattendue “made in France” de cet hiver.