Dans l’ombre du phénomène PLAYERUNKNOWN'S BATTLEGROUNDS et ses désormais 10 millions de copies digitales écoulées en quelques mois, Escape From Tarkov tente de faire son trou sur un marché PC un brin encombré. Loin des affrontements à 50 sur une carte immense, ce FPS russe né de l’imagination des membres du studio Battlestate Games situé à Saint Pétersbourg est une expérience survivaliste et intimiste faite de combats sporadiques et de loot frénétiques.
Les quelques guerriers post-apocalyptiques ayant foulé les rues de Tarkov le savent. Ce FPS est exigeant aussi bien sur le terrain qu’en dehors et il faut s’accrocher durant les premières heures afin de ne pas sombrer dans le défaitisme. La moindre rencontre est souvent synonyme de mort lors des premiers raids et l’apprentissage se fait à la dure au point de célébrer comme une victoire un retour au bercail saint et sauf avec dans ses poches un Hot Rod (Red Bull) et 2 boîtes de thon à l’huile.
Escape from Tarkov : Un FPS survivaliste russe exigeant
Lors de la gamescom 2017, jeuxvideo.com s'est entretenu avec les membres du studio Battlestate Games et a découvert les mises à jour à venir sur Escape from Tarkov lors d'une session de jeu de 20 minutes sur la prochaine version de la Bêta fermée et une interview de 15 minutes.
Tarkov, une histoire d’apocalypse
Crapahuter dans un champ de ruines, amasser armes-objets-munitions et trouver un point d‘extraction sans manger les pissenlits par la racine, telle est votre mission… tout du moins à l’heure actuelle. Dans les semaines à venir, l’attendu système de quêtes et de tâches modifiera la méta du jeu et l’objectif primaire des joueurs. Cantonnés à une course effrénée à l’armement et à l’équipement, les survivants lèveront enfin le voile entourant le mystère de Tarkov et des événements ayant ravagé la ville en remplissant diverses missions (se résumant à dénicher un objet spécifique) confiées par les marchands (dealers) - ces hommes et femmes profitant de la situation pour faire d’une catastrophe une opportunité.
L’immersion dans un univers persistant passe également par la personnalisation de son avatar. Escape from Tarkov offre une liberté totale quand il s’agit d’armes et d’équipements, mais délaisse délibérément le personnage et cela n’est pas prêt de changer. A l’exception de six visages mis à disposition des joueurs à une date encore non communiquée, aucune option de personnalisation ne sera implémentée dans les mois à venir.
Une simulation toujours plus réaliste
Escape from Tarkov exige des joueurs une patience à toute épreuve et un besoin quasiment viscéral d’apprendre. Connaissances accrues des 10 environnements prévus, comportement et spécificités des armes et des équipements… Battlestate Games assiège les membres des factions USEC (américain) et BEAR (russe) d’informations à assimiler et l’expérience va se complexifier avec l'implémentation d’un nouveau système de santé conçu pour flirter avec ce réalisme tant désiré. Le poison, la radioactivité et les infections seront autant de paramètres à prendre en compte une fois cette mise à jour déployée. Sans aller jusqu’à forcer le joueur à se recoudre entre deux maisons abandonnées, Escape from Tarkov ne sera pas un parcours de santé.
Parmi les nouveautés, la possibilité de tirer sur l’ennemi planqué derrière un élément du décor contribuera activement à l’intensité de combats d’ores et déjà éprouvants de par leur dénouement expéditif. Et le bestiaire ennemi est amené à s’étoffer. Malgré ses faux airs de Stalker, les mutants et autres créatures étranges ne sont pas à l’ordre du jour à la différence des animaux, à commencer par des chiens et des ours. La chasse est ouverte.
Un périple coopératif
Survivre seul dans la toundra a de quoi séduire les braves, mais la ville de Tarkov est sans pitié et s’y aventurer seul est un acte de foi… tout du moins sur le papier. La phase de Bêta n’est pas encore un lieu propice à la coopération. Les joueurs se contentent de tirer sans sommation et sans même vérifier la faction à laquelle appartient ledit inconnu. Cependant, Battlestate Games a pensé à tout. Sans retirer ce “Friendly Fire” nécessaire au réalisme cité ci-dessus, Escape from Tarkov doit contraindre partiellement les membres d’une même faction à collaborer ou à s’ignorer dans le pire des cas par la présence d’un système de karma. Réduire les rangs de votre faction par appât du loot aura des conséquences directes sur la suite de votre aventure. Sans cadenasser une expérience riche en rencontres impromptues, la nature des éliminations et leur nombre influera sur ce fameux karma… reste à connaître l’impact en jeu.
Pour coopérer et profiter de la présence de frères d’armes dans les parages, les joueurs auront accès à des commandes visuelles et sonores. Prendre l'ennemi à revers, tir de couverture… ces échanges faciliteront la prise de décision sur le vif et donnera l’occasion aux alliés de se coordonner. Mais le loot reste le nerf de la guerre dans Escape from Tarkov et l’ennemi étendu au sol n’a et n’aura à terme qu’une seule fouille complète à offrir. Une fois vidé de ses biens, le corps gît sans intérêt sur le bas-côté.
Home Sweet Home
Rien de tel qu’une cachette désaffectée pour se détendre après un raid et Escape from Tarkov entend bien réaliser ce rêve en ajoutant cette fonctionnalité. Test des armes, régénération de la santé, personnalisation du lieu avec l’ajout d’un WC chimique et de différents éléments de “décoration”... le survivant pourra se la couler douce quelques heures avant de retourner dans l’enfer de Tarkov.
Escape from Tarkov est un jeu plein de promesses et entend bien les tenir. Battlestate Games chouchoute son projet et avec lui les joueurs ayant succombé à l’appel de la mère patrie avant une sortie sur PC au cours de l'année 2018. Séduisant aussi bien sur le fond que sur la forme, ce FPS séduira les amateurs de survie et de simulation exigeante guidés qu'ils seront par un scénario apocalyptique émietté au gré des raids.