C’est en 1992 que naît Bora Kim, futur YellOwStaR. Comme tous les enfants de sa génération, il tombe rapidement dans la marmite vidéoludique, d’abord sur console, puis, rapidement, sur PC. A une époque où les jeux en ligne ne sont pas encore nombreux, le jeune Bora devient naturellement le compagnon online de son grand frère, qui le pousse à se mettre à Warcraft III, une référence. Ce RTS de Blizzard sera le premier titre pour lequel le petit prodige se prendra de passion, au point de ne plus jouer qu’à ça afin de devenir le meilleur. Son instinct de compétiteur était déjà bien présent !

En 2009, alors âgé de seulement 17 ans, Bora Kim devient champion de France ASWC sur Warcraft III. La première victoire d’une longue série à venir… Son armée d’elfes de la nuit terrasse l’adversaire humain, emmenée par un certain Stephano, autre star française de l’e-sport. Puis, une nouvelle fois sous l’impulsion de son frère, Bora découvre le tout jeune jeu de Riot, League of Legends (LoL pour les intimes), qui le portera au panthéon de l’e-sport.

La légende YellOwStaR

Alors tout récent, League of Legends parvient déjà à fédérer des joueurs en recherche d’un gameplay nerveux et stratégique. Dans ces affrontements par équipe, savoir jouer de concert avec ses coéquipiers est fondamental. Voilà de quoi plaire à Bora, qui change son pseudo pour désormais célèbre YellOwStaR. Yellow pour ses origines asiatiques, et Star puisqu’il souhaite briller au plus haut niveau. On peut dire que l’objectif est plus qu’atteint, mais nous allons revenir sur le sujet.

Rapidement, le français rejoint le circuit professionnel de LoL en tant que spécialiste des dommages. Il fera ses premières armes sous la bannière de l’équipe Against All Authority (aAa pour les pros), en finissant deuxième de la compétition Intel Extreme Masters, chapeautée par l’Electronic Sports League. C’est en 2010 que les aAa s’imposent sur la scène internationale avec une deuxième place lors des premiers championnats mondiaux de LoL, les Worlds ! Les vainqueurs sont également des européens, les Fnatic, une équipe que YellOwStaR aura vite l’occasion de retrouver.

Les premiers mondiaux de League of Legends (2010)

Après cette incroyable performance, sur une scène e-sport largement dominée par les asiatiques et les américains jusqu’alors, notre brave YellOwStaR va engranger de l’expérience avec diverses équipes : Against All Authority bien sûr, mais également Millenium et avec les allemands de SK Gaming. Avec un talent et un skill toujours au rendez-vous, la seconde édition des Worlds lui ouvre ses portes.

De la passion au métier !

YellOwStaR se lance définitivement dans l’e-sport et décide d’en faire son métier. Marchant sur les traces du légendaire ElkY, fameux joueur français de Starcraft, Bora sait que l’e-sport est en pleine expansion. Le champion de LoL retrouve Fnatic, qui lui propose un contrat pour entrer dans l’équipe star. Une aventure de 3 ans, durant laquelle notre étoile restera un habitué des Worlds. Une longévité parmi l’élite tout simplement impressionnante.

Tout n’est pourtant pas rose dans le monde de l’e-sport et l’année 2014 marque un autre tournant pour celui qui ne joue plus « spécialiste des dommages » mais support (celui qui aide ses comparses). Après un mondial très décevant, qui voit les Fnatic échouer dès les phases de poules, les départs se succèdent. L’équipe est réduite à peau de chagrin, puisqu’il ne reste plus que YellOwStaR. Ce dernier songe sérieusement à tout arrêter, mais la passion l’emporte. En effet, les braves n’abandonnent jamais ! Il construit autour de lui une nouvelle team, de A à Z, et se lance à nouveau à l’assaut des championnats au sens large. YellOwStaR s’est entouré de joueurs peu, ou pas, connus sur la scène e-sport. Du coup, personne ne croit alors au retour de Fnatic. L’avenir donnera tort aux détracteurs puisque le nouveau capitaine parvient à relancer la team en un temps record et enchaîne les victoires improbables. Les Fnatic partent à la conquête de l’Europe sans perdre un seul match, du jamais vu sur le circuit professionnel ! Pour saluer ce tour de force, YellOwStaR est élu MVP (most valuable player / meilleur joueur) de la saison européenne. Lui et son équipe seront naturellement de la partie pour les Worlds en 2015, avec une belle troisième place qui vient conclure en apothéose une année incroyable.

Le français le plus en vue de League of Legends rejoint à la fin de cette même année les américains de la Team SoloMid. Une fois encore, YellOwStaR est poussé par le désir de s’améliorer et de pousser encore plus loin son talent. Après cette parenthèse outre-Atlantique, le champion reviendra chez Fnatic, son équipe de cœur, pour une ultime saison.

Une nouvelle ère

C’est à la fin 2016 que notre géant de l’e-sport, âgé de 25 ans, annonce qu’il quitte définitivement la compétition. Séisme dans le monde de l’e-sport puisque YellOwStaR était devenu au fil des ans indissociable des grands rendez-vous League of Legends. Toujours plein d’humilité, Bora Kim remercie ses équipes, ses partenaires de jeu, et bien évidemment tous les fans qui l’ont suivi, sans oublier sa famille qui l’a toujours soutenu. Une page se tourne pour ce joueur au palmarès impressionnant :

• 5 fois champion MCS EU (Championnats Européens de LoL)
• 5 participations au LoL World Championship (sur 6 éditions)
• • 1 fois finaliste
  • 2 fois demi-finaliste
• 1 titre MVP (Meilleur joueur) LoL

Bien heureusement pour le jeu vidéo, YellOwStaR n’a pas dans l’idée de couler des jours tranquilles de retraité sous un cocotier. Il est clair que l’athlète est désormais trop usé par la compétition pour continuer, mais sa précieuse expérience et son skill peut toujours faire des merveilles. Et justement, on apprend rapidement que Bora rejoint le PSG en tant que responsable e-sport. Le prestigieux club parisien vient, en effet, de se lancer dans ce nouveau sport en s’associant avec Webedia, et compte bien truster les podiums à l’instar du football.

Avec ce nouveau titre de « Head of e-sport » (la tête pensante de l’e-sport), YellOwStaR a pour mission de rassembler les talents et de constituer des équipes compétitives, comme il avait si bien su le faire lors de la reconstruction de Fnatic. Une tâche des plus ardues, mais aussi des plus passionnantes. Pour le moment, le PSG se concentre sur FIFA 17, avec déjà un beau palmarès pour Agge et DaXe, mais aussi sur League of Legends. On a hâte de découvrir l’écurie PSG au grand complet sur LoL et de vibrer avec eux lors des tournois. Et pourquoi pas rêver d’un duel PSG VS Schalke 04 (un club de foot allemand avec, eux aussi, une équipe e-sportive) en 2017 !

Brave parmi les braves

A l’heure ou YellOwStaR continue sa route dans l’e-sport, que retenir du formidable joueur qu’il a été ? Tout d’abord, il a su séduire le public en gardant la tête sur les épaules, toujours, que ce soit dans la victoire ou dans l’adversité. Bora a toujours eu pour objectif d’être le meilleur et n’a eu de cesse de chercher à progresser. Preuve que rien ne peut arrêter celui qui se donne les moyens d’atteindre ses rêves !

En tant que « spécialiste des dommages », puis « support », YellOwStaR a mené l’expérience League of Legends à son paroxysme, grâce à un esprit d’équipe sans faille et un jeu plus que solide. Comme il le dit lui-même, le plus important dans une team est d’avoir confiance en ses coéquipiers, et de les respecter. Son passage sur le circuit pro lui a permis d’avoir une hygiène de vie exemplaire, digne des plus grands sportifs. Un atout de taille pour gérer les prodiges de l’équipe PSG.

Durant la carrière de YellOwStaR, l’e-sport a complètement explosé, passant de compétitions en petits comités à des show épiques vibrant de la fureur des stades. C’est grâce à des joueurs comme Bora Kim, talentueux et attachants, que le jeu vidéo a pris une telle dimension. Merci à eux et bonne chance à notre star pour continuer à braver les dangers et poursuivre l’écriture de son incroyable épopée…