AMD vient d’amorcer une nouvelle et importante évolution de sa structure de travail, en séparant ses activités CPU / APU et GPU, afin de regrouper ces dernières dans une nouvelle entité : le pôle Radeon Technologies Group.
En effet, jusqu’à présent, la firme était composée de deux divisions distinctes : une première répondant à l’appellation « Enterprise, Embedded and Semi-Custom » et intégrant notamment toutes les activités serveurs et produits APU destinés aux consoles PS4 et Xbox One. Et une seconde, nommée « Computing and Graphics », et chargée du développement et de la vente des processeurs et puces graphiques pour le marché grand public. Une organisation relativement déséquilibrée d’un point de vue comptable, puisque les activités grands comptes, portées par les ventes de consoles, affichaient régulièrement un léger bénéfice, tandis que la branche « Computing and Graphics » ne cessait de s’enfoncer dans la rouge (encore 147 millions de dollars de perte au dernier trimestre), prise en étaux entre les deux concurrents de poids que sont Intel et NVIDIA, et sans doute, minée par un manque de stratégie claire, d’un côté comme de l’autre.
Une situation qu’AMD espère aujourd'hui améliorer en créant dans son organigramme une nouvelle branche baptisée Radeon Technologies Group. Branche, qui, comme son nom l’indique, regroupera toute la partie solutions graphiques, tandis que les équipes « Computing and Graphics » ne s’occuperont plus que des activités CPU / APU. A la tête de cette nouvelle entité, on trouvera assez logiquement Raja Koduri, qui a déjà mené le développement du GPU Fiji, et qui a poussé vers l’intégration de la mémoire HBM sur les dernières cartes graphiques de la marque.
Ce mouvement suffira-t-il à endiguer les pertes de marché qu’AMD subit depuis des mois ? Difficile à dire, mais la tâche qui attend les équipes de Raja Koduri sera à coup sûr immense : la firme ne pèse plus que pour 18% sur le marché des cartes graphiques desktop, par rapport à NVIDIA, et il semble évident que le ballon d’oxygène procuré par les ventes d’APU console ne durera pas éternellement.
Dans le prolongement de cette annonce, on notera que les tests de la dernière-née de la gamme Radeon Fury, la Nano, sont parues chez nos confrères Les Numériques et Hardware.fr, et ils sont relativement unanimes : AMD propose là une solution technique intéressante, et réussit à offrir une carte dotée d’une gestion de sa consommation et de son refroidissement maitrisée, le tout couplé à des performantes étonnantes au regard de son format compact. Malheureusement, et comme le reste de la gamme Fury, le produit pâtit d’un positionnement peu valorisant : presque 700€, face à des GTX 970 au format mini qui affichent des performances certes en retrait de 15%, mais pour un tarif deux fois moindres. Un positionnement plus rationnel de ses produits, et une communication plus aboutie, ce sera sans doute là deux axes sur lesquels la firme devra travailler, si elle veut revenir face à la concurrence.