Jeuxvideo.com > Jean-Claude Ghinozzi, vous êtes Président du SELL, qui organise la Paris Games Week. Quelles ambitions avez-vous pour ce salon ? Quelles sont les principales nouveautés de l'édition 2015 ?

Jean-Claude Ghinozzi > Nous avons toujours eu l’ambition de faire le plus beau et le plus immersif salon possible pour le public français qui mérite un événement de taille et résonance internationales. La Paris Games Week a bien grandi et est devenue un rendez-vous majeur pour tous les gamers, les familles et depuis plusieurs éditions un rendez-vous pour toute notre industrie du jeu vidéo.

La PGW ce sont d’abord les jeux, la prise en main de notre public sur les nouveautés présentées par les éditeurs, des avant premières, et beaucoup de fun ! 2015 est une année faste pour le jeu vidéo : on a rarement vu autant de nouveautés et d’innovations. Le salon continue également de développer et d’enrichir tout ce qui fait la culture des gamers d’aujourd’hui avec de nouveaux partenariats qui permettront aux visiteurs de découvrir d’autres facettes du jeu vidéo.

« Notre volonté est de faire de la PGW une vitrine du jeu vidéo »

Jeuxvideo.com > A titre personnel, quelles idées avez-vous apportées à la Paris Games Week, quels projets souhaitez-vous pousser, développer ?

Jean-Claude Ghinozzi > Je m’efforce (comme les responsables du SELL et les membres du Conseil d’Administration) de continuer à offrir le meilleur de notre industrie, un salon qui doit offrir une expérience toujours améliorée pour nos visiteurs, l’opportunité pour les gamers et les familles d’être en contact avec les éditeurs et également les développeurs qui sont de plus en plus nombreux à venir rencontrer leur public, sans oublier notre objectif de continuer à diffuser la culture et la passion du jeu vidéo. J’essaie d’apporter une culture de l’exigence à la PGW pour la rendre digne des grands standards internationaux. Je suis aussi très attentif à ce que la PGW montre les côtés positifs du jeu vidéo, communique mieux sont « ADN » qui est encore trop souvent caricaturé au travers d’amalgames faits par des gens qui ne connaissent pas cette culture.

Jeuxvideo.com > La Paris Games Week va voir sa superficie augmenter de 12 000m², pour un total de 60 000m². Comment sera réparti cet espace ? Que trouvera-t-on dans les différents halls ?

Jean-Claude Ghinozzi > La PGW  va effectivement occuper le Hall 1 qui est le plus grand hall de la Porte de Versailles et le hall 2.1. On retrouvera dans le Hall 2.1 la PGW Junior, les studios français, les écoles, le retrogaming dans une ambiance plus feutrée. Le Hall 1 rassemblera les constructeurs, les éditeurs, les accessoiristes et les acteurs du e-sport.

Jeuxvideo.com > Outre son rôle de divertissement, la Paris Games Week semble embrasser une casquette d'éducatrice, avec la présence d'écoles, du collectif PédaGoJeux ou encore de la Paris Games Week Junior. Quels sont les objectifs de ces initiatives ?

Jean-Claude Ghinozzi > Notre volonté est de faire de la PGW une vitrine du jeu vidéo dans tous ses aspects. C’est pour cela que nous multiplions les partenariats et les invitations aux studios, aux écoles, aux associations et aux communautés qui avec les constructeurs, les éditeurs, les accessoiristes et les acteurs du e-sport font la richesse de notre univers. Nous voulons que chacun ait sa place à la PGW et s’y sente bien. Nous cherchons également à informer et à répondre à toutes les questions que pose la pratique du jeu vidéo. Nous sommes une industrie responsable.

Jeuxvideo.com > Cette année, Sony organisera une conférence à l'occasion de la Paris Games Week, comme à l'E3, pour parler de son futur line-up et faire des annonces. Même si elle ne se tiendra pas sur le salon lui-même, c'est une grande première pour Paris. Comment cette opportunité s'est-elle présentée ?

Jean-Claude Ghinozzi > C’est une décision strictement interne à Sony. Nous avons travaillé dur pour faire de la PGW un salon de qualité, qui satisfasse nos visiteurs, intéresse les médias et valorise notre industrie. Naturellement la PGW est devenue visible à l’international. Qu’un tel événement mondial se tienne en parallèle à la PGW est une récompense pour notre marché et la preuve qu’avec les gamers français nous pouvons faire de la PGW un rendez-vous important dans le calendrier mondial du jeu vidéo.

« Nous ne sommes pas un concurrent de la gamescom »

Jeuxvideo.com > Qu'attendez-vous de cette conférence ? Est-ce un moyen de jauger l'intérêt d'une mutation du salon vers quelque chose de plus inter-professionnel, comme l'E3 ?

Jean-Claude Ghinozzi > La conférence Sony mettra sous les feux de la rampe le marché français et contribuera probablement à mieux faire connaître au niveau international et à la presse internationale la PGW. Nous n’avons pas d’objectifs particuliers ou d’attentes particulières. Depuis plusieurs années, dans notre volonté de faire de la PGW un rendez-vous pour tous les acteurs du jeu vidéo, nous avons effectivement développé un espace dédié aux professionnels avec notre partenariat avec la Game Connection. Mais la PGW reste avant tout un show pour le public français.

Jeuxvideo.com > Espérez-vous que d'autres acteurs, comme Microsoft ou Nintendo, emboîtent le pas de Sony et planifient des conférences lors des futures Paris Games Week ?

Jean-Claude Ghinozzi > Nous serions évidemment ravis que d’autres acteurs choisissent la PGW pour communiquer. Beaucoup de paramètres rentrent en compte dans ce type de décision qui concerne strictement les acteurs que vous avez cités. De nouveau notre rôle est de faire le plus bel événement possible et de donner envie aux acteurs du jeu vidéo de profiter de la PGW pour parler de leurs produits.

Jeuxvideo.com > A terme, l'ambition est-elle de concurrencer la gamescom, qui est le plus grand salon accueillant à la fois des professionnels et du public ?

Jean-Claude Ghinozzi > La gamescom est un très beau salon. Nous ne sommes pas concurrents car nos événements ne sont pas situés au même moment et n’ont pas les mêmes objectifs. Nous sommes très orientés sur notre public : les joueurs.

Jeuxvideo.com > Comment faire pour que la Paris Games Week, tout en se tenant après tous les salons majeurs de l'année et à quelques semaines de Noël, devienne un salon d'annonces, de révélations, de premières versions jouables ? Est-ce seulement un objectif ?

Jean-Claude Ghinozzi > Nous avons chaque année de plus en plus de contenus sur la PGW au-delà des sorties de fin d’année et qui concernent le premier semestre de l’année qui suit. Notre premier objectif était de faire un salon visible à l’international et d’inscrire la PGW sur le calendrier mondial du jeu vidéo. C’est chose faite et c’est à nous maintenant de faire de la PGW une plate-forme idéale pour que les éditeurs et les constructeurs prennent la parole et parlent de leurs projets. Le soutien du public français est clé dans la reconnaissance du salon. C’est un cercle vertueux où la visibilité du salon le rend incontournable.

« La fréquentation et les files d'attente ? C'est le sujet prioritaire »

Jeuxvideo.com > La Paris Games Week est parfois décriée pour sa surfréquentation et ses files d'attente interminables. Quelles dispositions ont été prises pour endiguer ce phénomène ?

Jean-Claude Ghinozzi > C’est le sujet prioritaire. Nous continuons à investir pour rendre ce salon le plus agréable et le plus fun possible. L'augmentation de l’espace, de la taille des allées, de la fluidité, mais surtout de la sécurité du public et des exposants sont absolument des points d’attention. En 2014 l’expérience des joueurs a été nettement améliorée. En 2015, avec un salon qui passe à 60 000 m2 nous allons continuer à améliorer l’expérience. Au-delà des efforts du SELL qui est l'organisateur, chaque exposant se préoccupe de la qualité d’expérience et investit pour réduire les files d’attentes et divertir notre public.

Jeuxvideo.com > Pourquoi la billetterie ne propose pas de pass semaine à un tarif préférentiel, mais uniquement des billets à l'unité, pour le public qui souhaite revenir sur le salon ?

Jean-Claude Ghinozzi > La billetterie de la PGW est toujours un laboratoire : nous avions essayé des pass deux jours qui n’avaient pas très bien marché il y a deux ans je crois. Mais pourquoi pas réessayer si cela est demandé par le public. Les billets à l’unité nous permettent aussi d’avoir une visibilité plus fine de l’affluence pour une journée donnée et de pouvoir arrêter les ventes si nous estimons que le nombre optimal de visiteurs pour le confort de tous a été atteint, ce qui a déjà été le cas l’année dernière.

Jeuxvideo.com > Jeuxvideo.com est une nouvelle fois partenaire officiel de la Paris Games Week. Pourquoi renouveler votre confiance à jeuxvideo.com et en faire ce relais privilégié ?

Jean-Claude Ghinozzi > Jeuxvideo.com s’impose naturellement comme un partenaire incontournable pour notre salon. Ce que vous avez fait sur le salon ces deux dernières années sur vos stands avec vos communautés était vraiment remarquable.

Jeuxvideo.com > Pour mettre fin à l'éternel débat et conclure par une question existentielle, doit-on dire la ou le Paris Games Week ? Ou Paris Games Week tout court ?

Jean-Claude Ghinozzi > Officiellement « LA Paris Games Week » mais Paris Games Week tout court nous va bien aussi.