Le nouveau titre d'action développé par Electronic Arts Montreal pour Xbox 360 et PS3 se déroulera dans une ambiance un rien futuriste et reposera sur la gestion d'un couple de mercenaires. Si ce principe paraît à la fois simpliste et pénible pour certains qui ont déjà du mal en ne dirigeant qu'un seul personnage sur certains jeux, précisons que les développeurs ont eu la bonne idée d'intégrer à leur titre le facteur d'aggro qui va jouer un rôle essentiel et conférer à Army of Two un indéniable côté tactique. "L'aggro", qu'est-ce que c'est ? Pour faire dans la définition, il s'agit du facteur d'attention qu'un ennemi a envers un personnage dirigé par un joueur. C'est, par exemple, un élément déterminant dans les grands combats menés en équipe dans les MMORPG. Quand on attaque un boss, la tactique basique consiste à avoir dans son équipe un personnage résistant aux coups qui va en capter l'attention, qui va attirer l'aggro sur lui. Ainsi, pendant que ce tank sera l'objet de toutes les attaques du boss, les autres membres du groupe pourront s'occuper de son cas sans craindre de prendre des coups contre lesquels, en général, ils sont moins préparés.

Dans Army of Two, cela se traduit par la possibilité pour l'un des deux soldats d'attirer l'attention tandis que l'autre manoeuvre plus librement. Par exemple, face à une barricade, vous désignez le plus armé et le mieux blindé pour lancer un tir de couverture. L'aggro sera immédiatement sur lui alors qu'il empêchera les ennemis de montrer le bout de leur nez. Pendant ce temps, son coéquipier fera le tour des murets derrière lesquels les adversaires sont protégés. Il est plus léger au niveau de l'armement et de la protection et, par conséquent, plus furtif ce qui se traduit à l'écran par une apparence éthérée, presque invisible. Mais ces avantages vont rapidement devenir des défauts car, comme il commencera à éliminer les ennemis, l'aggro sera sur lui qui est si mal préparé à encaisser. A cet instant, il faudra donc prendre le contrôle de son camarade pour qu'il fonce vers les défenses, saute par-dessus et abatte les soldats adverses qui l'avaient oublié un instant.

Le travail à deux ne se limite pas à la progression. S'ils sont en pleine forme et assez rapprochés l'un de l'autre, les deux soldats pourront par exemple se mettre dos à dos et avancer ainsi, plus lentement qu'à la normale il est vrai mais en surveillant tous les angles. Certains passages exigeront également que l'un des mercenaires tienne une corde au bord d'un trou tandis que son compagnon descend et mitraille les ennemis qui les attendent éventuellement en bas. Là non plus, on ne peut pas être partout à la fois. Il faut donc passer de l'un à l'autre, successivement pour "donner du mou" puis pour nettoyer le coin.

Faire la guerre à deux, cela signifie également être capable d'aider son collègue en cas de pépin. Si l'un des soldats se retrouve à terre, son compagnon pourra dans un premier temps venir le chercher pour l'entraîner dans un endroit moins exposé. Concrètement, le soldat valide prend le col du treillis de son ami et le tire dans la direction souhaitée. Assis sur ses fesses, tournant le dos à l'endroit où l'emmène son camarade mais faisant face à l'ennemi, le blessé continue de tirer. Une fois qu'ils sont en sécurité... Disons que ce qui va suivre pourrait faire polémique. Selon les développeurs, c'est une méthode qui est réellement en cours dans les armées les plus modernes, à commencer par l'armée américaine. En fait, il s'agit d'introduire des tampons périodiques dans les trous d'impact de balles afin d'arrêter les hémorragies. Quelque part, c'est assez logique. Les développeurs d'Army of Two ont donc conçu un mini-jeu permettant de sauver le soldat blessé. Cela consiste à pratiquer une sorte de massage cardiaque en tamponnant l'un des boutons de la manette. Mais pour illustrer le temps qu'il reste au joueur pour ranimer son compagnon avant qu'il ne casse sa pipe, ils n'ont rien trouvé de mieux que de surmonter la scène d'un tampon périodique qui, petit à petit, se remplit de sang ce qui n'a pas manqué de générer comme un certain malaise de notre côté. Et quand on voit l'attitude mi-gênée, mi-hilare de la personne de chez EA Montreal qui nous a présenté le jeu, on peut se demander si cette idée va subsister jusqu'à la version finale du jeu.

Toute spéculation mise à part, sachez qu'Army of Two étant un jeu de mercenaires, vous y gagnerez de l'argent que vous pourrez transformer en nouvelles armes ou en bonus pour rendre celles que vous possédez déjà plus efficaces : silencieux, parois blindées à disposer autour du canon, visée laser, chargeur grande capacité, etc. Enfin, en tant que joueur, deux solutions s'offriront à vous pour mener à bien vos missions. Soit en solo, l'intelligence artificielle dirigeant alors le soldat que vous ne contrôlez pas en permanence mais auquel vous pouvez donner des ordres. De ce que nous avons pu en voir, le résultat est assez satisfaisant. Reste qu'Army of Two est indéniablement un jeu pensé pour être joué à deux, en collaboration. Vous pourrez ainsi utiliser en vous amusant et de manière parfois très créative des véhicules qui iront de la vedette équipée d'une mitrailleuse (classique !) à un chariot élévateur (déjà moins classique). L'un restera aux commandes pour faire monter le lève-palettes sur lequel se sera placé son camarade. Ainsi, ce dernier atteindra le sommet d'un mur d'où il n'aura plus qu'à canarder à tout va tout en restant protégé derrière la construction. La sortie d'Army of Two est prévue "cette année" sur Xbox 360 et en début d'année prochaine sur PS3.

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