Fort de son expérience acquise suite aux deux premiers Ground Control, la société Massive reformule son amour au genre stratégique via un surprenant World In Conflict, point d'orgue du Sierra Spring Event qui s'est tenu à San Francisco à la fin de la semaine dernière. Evitant les affres de la Seconde Guerre mondiale, le titre édité par Vivendi s'offre de fait une hypothétique troisième guerre mondiale entre l'URSS et les Etats-Unis (auxquels l'OTAN s'ajoute en tant que troisième faction jouable). Mettant en scène trois personnages principaux, le Colonel Jeremiah Sawyer ainsi que les capitaines Mark Bannon et James Webb, qui devront repousser les forces russes à travers 15 missions constituant le mode solo, World In Conflict profite également d'une ambiance eighties sachant que le jeu se déroule à la fin des années 80.
Ainsi donc la mission présentée (la troisième pour être exact) s'ouvre sur un flash-back nous ramenant quelque temps en arrière sur fond de Everybody Wants to Rule the World de Tears For Fears, au tout début de l'invasion des forces de la mère patrie de Lénine, le bond temporel s'inverse ensuite pour nous ramener au temps présent en plein coeur du conflit. Notre objectif ? Faire main basse sur la ville de Pine Valley tombée aux mains de l'ennemi. Nos moyens ? Colossaux ! Ainsi, si à première vue, le titre propose l'éventail classique des unités de tout STR qui se respecte, chacune d'entre-elles disposant d'un second mode de réaction (Défensif ou Agressif), on se rend compte que Massive a peaufiné son bébé dans les moindres détails tout en le rendant accessible au plus grand nombre. Du coup, vous n'aurez pas ici à gérer ou produire des ressources de quelque ordre que ce soit et vous ne vous rongerez pas les ongles en pensant à votre base laissée à l'abandon lors d'un raid chez l'ennemi puisque le titre fait l'impasse sur la notion même de quartier général.
Le ton était ainsi donné dans la présentation où il fallait prendre position au niveau d'une raffinerie en faisant attention aux snipers environnants. Pour arriver à nos fins, plusieurs options étaient disponibles, la plus simple étant de produire des troupes (soldats, unités anti-tanks) moyennant un certain nombre de points puis d'attendre que les renforts arrivent via un support aéroporté. A noter que dès qu'une unité se fait éliminer, le nombre de points requis à sa création est progressivement ajouté à votre total de points restants, ceci vous permettant de produire, passé un certain délai, de nouvelles troupes. En somme, si une seule unité se fait éliminer, vous récupérerez vos points plus lentement que si toute votre escouade venait à diparaître. Sachez également que plus vous garderez une unité en vie, plus cette dernière gagnera en puissance de feu. L'autre option (rattachée à une mission secondaire) consistait à déplacer plusieurs artificiers dans un tank, de les conduire aux abords d'une cuve, d'utiliser des fumigènes pour masquer la sortie de nos troupes, de poser des charges, de rentrer rapidement dans notre véhicule puis de tout faire exploser une fois hors d'atteinte. En somme, si on peut légitimement émettre quelques doutes sur la difficulté, compte tenu des crédits quasi illimités dont on dispose, il faut savoir que Massive a mis l'accent sur la façon d'utiliser ses unités, le principal intérêt de la chose étant de choisir sciemment ses types de troupes en fonction des situations, de l'entraide entre les différents commandants (vos lieutenants pouvant venir vous prêter main forte selon votre bon vouloir) ou des missions à remplir en un temps donné. Enfin, sachez que ce système de points (obtenus en réussissant des objectifs) permet également de faire appel à divers supports comme un bombardement aérien, une bombe nucléaire, une bonne rasade de napalm (pratique pour faire place tête en brulant des hectares de forêt -GreenPeace appréciera- afin de faciliter l'avancée de vos blindés), l'arrivée de parachutistes, etc.
Si à l'heure actuelle, il est question d'une version usant des possibilités de DirectX 10, le jeu présenté, tournant donc sous DirectX 9, proposait déjà des cartes de bonne taille (ni trop grandes, ni trop petites), un bon niveau de zoom (la carte étant fort pratique pour survoler la situation et mieux gérer les déplacements de ses troupes), une qualité graphique surprenante pour un STR, des effets spéciaux de toute beauté ainsi qu'une ambiance sonore adaptée à la situation (selon les dires des développeurs), les champs d'oiseaux laissant la place au silence précédant le début d'une attaque entre autres exemples. De l'aveu même du Lead Game Designer, Magnus Jansén, le jeu devrait pouvoir tourner sur des machines datant de deux ans, avec la plupart des détails au minimum. Difficile cependant de savoir ce que le tout donnera sur de telles configurations vu que celle utilisée pour la démonstration concourait dans la catégorie "poids lourds". Mais qu'à cela ne tienne, car entre une campagne solo excitante et un mode multi pour 16 joueurs, actuellement en phase de bêta-test, World In Conflict a de sérieux atouts pour s'imposer d'ici quelques mois. C'est tout le mal qu'on lui souhaite mais nous aurons, d'ici-là, le temps d'y revenir de façon plus approfondie.
- Site officiel de World In Conflict