jeuxvideo.com > Pouvez-vous nous parler de A Dragon's Revenge ?

Chris Rabideau : Il s'agit d'une extension déjà sortie aux Etats-Unis depuis le 10 janvier 2007. Très précisément, c'est un ensemble de nouveaux modules qui constitueront une campagne prévue pour courir sur 6 mois. Toutes les deux semaines, nous permettons aux joueurs d'accéder à de nouveaux éléments qui viennent étoffer la campagne en faisant un peu avancer l'histoire.

jeuxvideo.com > Ce schéma de distribution constitue-t-il à votre avis une meilleure manière de garder le jeu attractif par rapport à l'habitude qui consiste à offrir une ou deux extensions par an ?

Chris Rabideau : Oui, je crois. D'après moi, c'est un système qui entretient de manière soutenue l'intérêt que l'on peut porter au jeu. De plus cela permet de mettre le jeu à jour en permanence, de le faire évoluer plutôt que de le révolutionner de loin en loin.

jeuxvideo.com > Serait-ce une décision qui a été prise pour faire face à un éventuel déclin de l'intérêt des joueurs ?

Chris Rabideau : Non. Nous cherchions vraiment un nouveau moyen d'injecter du contenu inédit sans pour autant demander aux joueurs de payer et nous avons décidé d'instaurer cette méthode. Le jeu reste très vivace. Nous avons de grosses équipes qui continuent de travailler d'arrache-pied sur ce titre.

jeuxvideo.com > Concernant ce mode de distribution original et plus particulièrement la longueur d'une campagne, avez-vous été inspirés par Guild Wars dans la mesure où, eux aussi, tendent à offrir du contenu nouveau tous les six mois ?

Chris Rabideau : Non. En fait nous avons été plus influencés par Ultima Online dans la mesure où c'est un jeu dans lequel les événements sont continuels. En fait, je ne pense même pas avoir jamais joué à Guild Wars. Bien sûr, j'en ai entendu parler mais je n'ai pas mis la main dessus. Et, au-delà de toute source d'inspiration, nous avons avant tout été inspirés par notre propre envie de rendre Dark Age of Camelot encore plus dynamique. Vraiment, avec ce système, vous pourrez vous connecter toutes les deux semaines pour trouver de nouvelles quêtes, faire de nouvelles rencontres, tuer de nouveaux monstres, etc.

jeuxvideo.com > Et malgré la création de tout ce nouveau contenu le jeu restera-t-il techniquement viable ? Vous pourrez toujours travailler sur l'aspect technique et régler les éventuels bugs ?

Chris Rabideau : Absolument puisque nous sommes organisés en deux équipes. Il y a les gens qui conçoivent le contenu et le mettent au point mais aussi ceux qui l'insèrent dans le jeu et veillent à ce que tout tourne convenablement, un peu comme partout ailleurs en fait.

jeuxvideo.com > L'idée est-elle d'offrir une nouvelle campagne qui se terminera en six mois ou une nouvelle campagne tous les six mois ?

Chris Rabideau : Alors, pour être précis... la campagne de son début à son dénouement durera effectivement six mois durant lesquels auront lieu certains événements uniques. Ils ne se répéteront pas une fois qu'ils auront eu lieu. Il faudra être là pour y assister. Mais ces événements ne seront qu'un bonus destiné aux joueurs les plus fidèles. Si vous arrivez plus de six mois après le lancement de la campagne, vous pourrez quand même la faire. En ce qui nous concerne, une fois que la campagne sera terminée, nous travaillerons bien évidemment sur la suivante.

jeuxvideo.com > On peut déjà dire que vous savez de quoi sera faite la campagne suivante ? Voulez-vous nous en parler ?

Chris Rabideau : Nous avons effectivement quelques idées de ce qu'elle pourrait être. Toutefois, il est trop tôt pour en parler. Je peux vous dire que ce sera sympa.

jeuxvideo.com > Avez-vous augmenté la pression qui pesait sur vos épaules en optant pour ce schéma de mise à jour régulière et pensez-vous sans l'ombre d'un doute pouvoir tenir le rythme ?

Chris Rabideau : En fait, l'aspect "effort continu" de ce schéma nous facilite la tâche autant qu'il la complique. C'est plus simple car nous sommes constamment impliqués. D'un autre côté, nous n'avons pas encore décidé du contenu que nous proposerons dans cinq mois, vers la fin de la campagne actuelle. Toutefois, nous avons d'ores et déjà établi notre planning et je pense que nous pourrons le tenir sans problème.

jeuxvideo.com > Et comment cela va-t-il fonctionner précisément ? S'agira-t-il de téléchargement automatique ou d'un avis par newsletter enjoignant les joueurs à aller télécharger le contenu sur un site ?

Chris Rabideau : En fait, ce seront des modules téléchargés automatiquement un peu avant leur date d'activation et qui s'installeront dans le jeu à une date donnée.

jeuxvideo.com > Pas de danger que quelqu'un les installe avant la date choisie ?

Chris Rabideau : Non, aucun. C'est une manière de faire que nous utilisons déjà et ça ne s'est encore jamais produit.

jeuxvideo.com > Pour éviter que les joueurs européens qui ont les extensions après les joueurs américains ne puissent savoir exactement comment mener les quêtes qui les attendent, vous avez mis en place un système de différence entre les deux versions du jeu. Comment fonctionne-t-il et quelles différences engendre-t-il ?

Chris Rabideau : Afin que les joueurs européens puissent jouer et ne soient pas tentés de trouver la solution à toutes les quêtes rien qu'en allant consulter Internet, nous avons effectivement mis en place un système qui engendre des différences qui altèrent l'histoire sans apporter non plus de modifications profondes. Celles-ci se résument à des noms de personnages et de lieux qui peuvent être modifiés afin qu'on ne retrouve pas les références rien qu'en lisant une solution sur un forum. GOA se charge d'établir les différences pour l'Europe.

jeuxvideo.com > Dark Age of Camelot est un très beau jeu avec plein de contenu et un contexte qu'on pourrait presque qualifier de réaliste ce qui le rend vraiment intéressant et attachant. Ne trouvez-vous pas injuste qu'il ne soit pas le MMORPG en tête des classements de popularité ?

Chris Rabideau : Vous voulez dire "à la place de World of Warcraft" ? (rires). Ceci étant dit, je suis absolument d'accord avec vous. J'adore Camelot. Je pense que nous avons là un produit fantastique. Je suis aussi fier de son contenu que de son rendu à l'écran que je trouve vraiment magnifique. Et effectivement, je trouve qu'il devrait être N°1 mais je sais aussi que je ne suis pas le seul producteur persuadé que son jeu mériterait cette place.

jeuxvideo.com > Et comment expliquez-vous que DaoC ne soit pas sur la plus haute marche du podium ?

Chris Rabideau : Déjà, il a cinq ans. L'engouement pour les MMORPG est un phénomène assez récent. Tout du moins, il est apparu bien après que DaoC ait été lancé. Et quand les joueurs parcourent les rayons à la recherche du MMO auquel ils vont s'inscrire, tous ces nouveaux gamers choisissent de préférence des jeux très récents, pas un titre qui a déjà cinq ans.

jeuxvideo.com > Pourtant DaoC n'est pas le jeu qu'il était il y a cinq ans...

Chris Rabideau : Je suis bien d'accord. Le contenu qu'il regroupe aujourd'hui, toutes les évolutions qu'il a connues, c'est tout bonnement incroyable. Mais malheureusement, je ne peux pas me trouver dans tous les rayons de tous les magasins pour dire aux joueurs : "DaoC est vraiment un jeu fantastique !".

jeuxvideo.com > Les nouvelles campagnes, à commencer par A Dragon's Revenge proposeront-elles du contenu réservé au Royaume contre Royaume ?

Chris Rabideau : Ces campagnes s'adressent vraiment à tous les joueurs de DaoC, quels que soient leur niveau et leur style de jeu. Il n'y aura pas de contenu spécifiquement orienté Royaume contre Royaume ou même de quête que vous ne pourrez accomplir qu'en RvR. Le but sera vraiment que les joueurs se disent : "Tiens, il se passe quelque chose là-bas. Formons un groupe et allons jeter un coup d'oeil.".

jeuxvideo.com > Merci M. Rabideau.

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