jeuxvideo.com > Qu'est-ce qui vous a donné l'envie d'adapter les aventures littéraires de Nancy Drew en jeu vidéo ?

Meggan Gaiser : Pour bien répondre à cette question, il faut revenir en arrière. Her Interactive a été fondé en 1995 et, à l'époque, c'était une division de American Laser Games, les créateurs du célèbre jeu d'arcade Mad Dog McCree. Avec Her, ils voulaient produire des jeux plus féminins. Leur premier titre, McKenzie & Company, s'est écoulé à 30 000 exemplaires alors que personne ne croyait au marché du jeu féminin. Ca tournait autour du shopping, du maquillage, des garçons... Bref c'était vraiment un jeu pour filles. Comme ce jeu a démontré que le marché existait, quand il s'est agit de trouver d'autres sujets susceptibles d'intéresser les filles, Nancy Drew s'est rapidement imposé. Personnellement, je suis entrée dans la société en 1997 et j'étais ravie de travailler sur ce personnage dont j'étais une fan durant mon enfance.

jeuxvideo.com > Avec un nom pareil (NdR : "Her" de "Her Interactive" pouvant se traduire par "Elle"), j'imagine qu'il y a beaucoup de femmes dans cette société...

Meggan Gaiser : C'est une question qui revient très souvent. En fait, Her Interactive est constitué à 50 % d'hommes et à 50 % de femmes et la moyenne d'âge est d'environ 28 ans.

jeuxvideo.com > A la base, la série Nancy Drew a un petit côté British pour ne pas dire victorien. Comment cela se traduit-il dans les jeux ?

Meggan Gaiser : Effectivement, vous avez raison. Mais quand nous avons obtenu la licence, Nancy Drew était une série pratiquement morte aux yeux du public. Nous avons réussi à la relancer en nous éloignant de l'ambiance un peu vieillotte et en la modernisant. L'avantage de ce personnage, c'est qu'il supporte bien ce genre de traitement car Nancy Drew est intemporelle et s'adapte facilement à toutes les époques. Ca tient aux qualités dont elle fait preuve. Elle est intelligente, courageuse, indépendante, ingénieuse et au bout du compte, elle finit toujours par arriver à ses fins.

jeuxvideo.com > Quelles recherches avez-vous conduites avant de développer un jeu se déroulant à Paris ?

Meggan Gaiser : Je ne vais pas pouvoir rentrer dans les détails sur ce point-là. Il vous faudrait interroger un membre de l'équipe artistique. En revanche, je peux vous assurer que pour chacun de nos jeux, les concepteurs font énormément de recherches afin que tout colle au maximum à la réalité. Nous utilisons souvent des personnages historiques dans nos jeux comme Marie-Antoinette qui avait une apparition dans l'un de nos titres ou encore Houdini. Dans ce genre de cas, nous voulons vraiment que tout fasse authentique.

jeuxvideo.com > Vu que c'est une série, ne seriez-vous pas tentée d'avoir une lecture à deux niveaux avec des intrigues réglées dans chaque épisode et un scénario plus ambitieux courant sur plusieurs volets ?

Meggan Gaiser : Nous n'en sommes pas encore là mais c'est sûrement quelque chose que nous pourrions envisager à l'avenir. C'est peut-être une voie que nous aurons la possibilité de développer avec la création prochaine de la version en ligne des aventures de Nancy Drew. Comme le principe de base de ce type de produit sera très différent de celui des aventures sur PC, tout est encore imaginable.

jeuxvideo.com > Pouvez-vous nous parler de ce projet de jeu en ligne ?

Meggan Gaiser : Non, il est encore trop tôt.

jeuxvideo.com > Juste une question, s'agira-t-il d'un jeu solo en ligne ou d'un jeu massivement multijoueur ?

Meggan Gaiser : D'un jeu solo en ligne. Mais vraiment, nous en sommes au début du développement. On pourra certainement en reparler en détail en avril ou mai 2007. Ce ne sera pas terminé, loin de là, mais nous pourrons en discuter.

jeuxvideo.com > Pouvez-vous nous parler du côté éducatif des jeux Nancy Drew ?

Meggan Gaiser : Absolument. Il y a quelque temps, nous avons eu les résultats d'une étude qui s'est intéressée au sujet. Elle a fait apparaître que nos jeux "Nancy Drew" permettaient de développer des qualités de raisonnement et de sens critique. J'ai même reçu des lettres d'instituteurs qui s'en sont servi auprès de leurs élèves, notamment aux Etats-Unis. J'ai d'ailleurs eu l'email d'un instituteur français qui a utilisé ces jeux dans sa classe. Mais attention, nous ne prétendons rien d'autre que de distraire le public. C'est avant tout dans ce but que nous développons nos jeux.

jeuxvideo.com > Pourquoi avoir fait le choix de ne pas montrer Nancy Drew ?

Meggan Gaiser : Nous y avons beaucoup réfléchi et nous sommes arrivés à la conclusion que cette solution permettait à tout le monde d'être Nancy Drew. Et je pense que c'est une décision intelligente.

jeuxvideo.com > Quel lien les jeux entretiennent-ils avec les livres qui sont à la base de Nancy Drew ?

Meggan Gaiser : Disons que nous brodons autour des livres afin que ceux qui les ont lus n'aient pas plus de facilité à résoudre les énigmes que les autres.

jeuxvideo.com > Pourquoi ne pas développer pour d'autres plates-formes qui sont plus populaires que le PC, à commencer par les consoles de jeu, qu'elles soient de salon ou portables ?

Meggan Gaiser : Tout d'abord parce que cela représente un risque financier trop important pour une société comme la nôtre. Le coût du développement pour ces machines est déjà très élevé et, ensuite, il est très difficile d'obtenir l'approbation des différents constructeurs de consoles. Ca passe par des séances d'évaluation des jeux qui ralentissent le processus et repoussent d'autant la sortie. Et n'oublions pas que que votre jeu sorte ou pas, vous devez leur verser une certaine somme qui s'apparente à des royalties. D'autre part, nous pensons que pour le type de jeux que nous proposons et qui s'apparente à la lecture d'un livre, le PC est le média idéal, que ce soit en solo ou en ligne.

jeuxvideo.com > Merci, Mrs Gaiser.

• Micro Application