Mais pourquoi Lara est devenue une pilleuse de tombes au lieu de finir en égérie pour un certain magazine de charme ? Toute petite, elle était fascinée par les vieux bibelots provenant de l'histoire ancienne des plus grandes civilisations. Elle fut initiée aux mystères des tombes par un vieil ami de sa famille : le professeur Von Croy. Après la mort de son père, elle décida de voyager pour découvrir le monde et les différents berceaux des civilisations anciennes. Alors que son avion survolait la cordillère des Andes, il se retrouva dans une tempête et se crasha au milieu des monts les plus hauts des Amériques. Lara, par un miracle, fut la seule survivante de ce triste accident. Elle survécut aux éléments pendant plusieurs jours avant l'arrivée des secours ce qui lui a valu son tempérament d'aventurière solitaire et débrouillarde.
Pour votre petite culture vidéoludique, Lara croft devait s'appeler Lara Cruise mais pour des problèmes de consonance dans les différentes langues et pour obtenir un nom "So british", Core Design a opté pour Lara Croft. Toby Guard, concepteur de la belle, avait révélé à l'époque qu'il s'était inspiré de femmes qu'il avait rencontrées pour créer son personnage fétiche. A mon humble avis, les femmes dites rencontrées devaient être présentes sur un certain salon à Los Angeles et vêtues de quelques morceaux de tissu si vous voyez ce que je veux dire.
Mais revenons à l'essentiel. Le jeu débute sur une magnifique cinématique en images de synthèse où l'on découvrait une mystèrieuse jeune femme accompagnée d'un guide luttant contre une tempête de neige sur une montagne peu avenante. Ils arrivaient devant une gigantesque porte en pierre taillée à même la roche. Après avoir lancé un grappin, l'inconnu se mit à gravir l'édifice pour mettre à jour le bouton d'ouverture. Les deux énormes battants en pierre se mirent à bouger pour laisser bâiller une énorme entrée sombre. Des yeux rouges malveillants apparaissèrent et se précipitèrent vers le pauvre guide. Des loups enfermés depuis quelques temps et quelque peu affamés dévorèrent l'homme malchanceux. Dans un élan de courage, l'héroine coupa sa corde de rappel et dans sa chute vertigineuse, elle dégaina ses deux colts pour dézinguer ces méchants canidés. Après un combat armé intense introduisant parfaitement le jeu, la charmante Lara entre dans sa première tombe virtuelle située dans la cordillère des Andes.
On découvrait alors un jeu d'aventure entièrement en 3D, aux graphismes soignés et avec une liberté de mouvements que l'on ne retrouvait nul part à cette époque. Lara avait une multitude d'actions lui permettant de sauter, de courir, de marcher, de s'agripper, de nager et de tirer et ce de façon totalement intuitive. La visée était totalement assistée pour faciliter les gunfights. Le scénario conté nous emportait dans tous les pays ayant recueilli les plus grandes civilisations comme la Grèce et l'Egypte pour découvrir les mystères de la déchéance d'Atlantide et pourquoi une riche industrielle dans le cosmétique désirait impatiemment s'emparer du Scion des Atlandes. Le bestiaire était très varié comptant aussi bien des animaux comme des loups ou des ours que des créatures mythologiques comme les poussiéreuses momies égyptiennes ou des monstres préhistoriques comme les tyranosaures ou les vélociraptors. A chacune des tombes, un boss menait la vie dure à notre héroine pour lui empêcher de poursuivre son aventure et d'emporter les reliques. Ces boss étaient souvent représentés par des humains armés moins habiles et agiles que Lara.
Certes le jeu était novateur mais il péchait souvent par sa jouabilité hasardeuse, une difficulté mal jaugée et des caméras très souvent mal placées. Peu importe, il venait parfaitement s'intégrer à la toute première ludothèque de la Playstation aux côtés de grands noms tels que le putride et angoissant Resident Evil et le nerveux V-Rally.
Le jeu emporta un tel succès grâce au charisme de l'héroine et son gameplay intuitif et novateur qu'il ne tarda pas à faire des petits frères et créa une floppée de produits dérivés tel un Star Wars vidéoludique. On eut même le droit à des représentations en chair et en os par des mannequins pour des pauses photos et son incarnation au cinéma par la plantureuse Angelina Jolie. On retrouvera Lara Croft l'année prochaine pour une nouvelle aventure développée non plus par Core Design mais par Crystal Dynamics et toujours éditée par Eidos. On nous promet un retour aux sources avec ce même gameplay et plus de tombes inconnues et de pièges vicieux que de villes aux buildings piquant le ciel. Wait and See...
---Jeff
