Le piratage a beau être illégal depuis des lustres, certaines sociétés parviennent toujours à jouer avec les règles : c'est le cas de celle à l'origine du MIG Switch, un accessoire permettant de copier les jeux Nintendo Switch. Et cela pose un vrai problème pour le marché d'occasion.
Un accessoire qui fait parler de lui
La Nintendo DS est sans aucun doute une console d'exception, remémorant de grands souvenirs à pas mal d'entre nous. Certains ont sans doute connu la R4, une cartouche (légale) qui permettait d'accueillir très facilement tous les jeux vidéo de la machine et d'y jouer tranquillement (ce qui demeurait illégal, évidemment). Aujourd'hui, pour la Nintendo Switch, il existe un accessoire similaire : le MIG Switch. Le principe est similaire : par exemple, on peut, à partir d'un jeu physique en notre possession, le copier sur le MIG Switch et même y stocker plusieurs titres. Jusque-là, vous êtes dans votre droit.
Bien sûr, l'usage est rapidement détourné et le MIG Switch sert surtout à accueillir des jeux Switch piratés et récupérés directement sur Internet. Et là, pour le coup, c'est parfaitement illégal. Le véritable danger vient surtout de la connexion internet : si celle-ci est active sur votre console, Nintendo devrait savoir assez rapidement que vous jouez à un titre piraté.
Pour cause, le numéro de série unique attribué à chaque copie d'un jeu : il sert de traçage parfait pour la firme de Kyoto. Et forcément, qui dit jeu piraté, dit même numéro de série un peu partout dans la nature : pour le coup, c'est tout simplement un bannissement à vie des services en ligne qui est risqué.
Nintendo met en garde
Vous direz certainement que pour éviter tout problème, il s'agit simplement de ne pas connecter sa Switch à internet et éviter la surveillance de Nintendo (et vous aurez probablement raison). Mais il y a un autre danger qui se profile : si un joueur copie un jeu physique sur le MIG Switch par exemple et qu'il décide de revendre ce même jeu physique à quelqu'un (de toute façon, il garde la copie numérique avec lui), l'acheteur récupère alors sans savoir un titre… copié. Et il y jouera chez lui, probablement connecté à internet, avertissant alors Nintendo d'un jeu piraté en sa possession (et en celle du revendeur).
Les deux peuvent alors se faire bannir à vie et le phénomène peut évidemment prendre de l'ampleur si la copie numérique se retrouve à un moment sur le net. Et le pire, c'est que l'acheteur peut ainsi être puni sans même savoir pourquoi et revendre/redonner/prêter le jeu par la suite… créant alors une vraie réaction en chaîne.
De son côté, l'entreprise derrière le MIG Switch se dédouane sans surprise : elle affirme que la copie des jeux Switch sur son accessoire est uniquement conçue dans un cadre personnel. De toute évidence, il s'agit d'un petit vide juridique exploité depuis bien longtemps dans le paysage vidéoludique, mais menaçant aussi le marché de l'occasion. Une industrie déjà fragilisée par l'avènement du numérique…