On le sait, Nintendo est intransigeant quant il s'agit de détournement autour de ses jeux vidéo et de ses licences. Une attitude d'inquisiteur que l'entreprise japonaise présente depuis les années 80 et qui se retrouve particulièrement dans cette histoire parue dans les journaux néerlandais en 1994.
3 milllions de contrefaçons par an
Les derniers mois en sont témoins : Nintendo ne rigole pas avec les criminels, que ce soit en ligne ou dans la vraie vie. Il y a peu, l’individu à l’origine de menaces envers la société kyotoïte a été mis en garde à vue. On peut aussi souligner la lettre envoyée au responsable d’un mod de Palworld qui transformait les personnages et pal du jeu en protagonistes issus de Pokémon. On ne détourne pas impunément les licences phares de la firme. Une rigueur que Big N affiche depuis presque 40 ans. Elle s’affiche à travers différentes preuves au fil des années.
Nous sommes par exemple au début des années 90 et plus précisément en septembre 1994. Dans les journaux néerlandais figurent des images étonnantes où l’on peut voir Mario, la mascotte, accompagner un rouleau-compresseur. Les deux sont à l’œuvre pour écraser… des jeux Nintendo !
Il ne faut pas se méprendre. Nintendo fait ça pour la simple raison qu’il s’agit de copies contrefaites venues de Chine et plus précisément de Taïwan. Les journaux néerlandais expliquent que c’est là une dizaine de milliers de jeux vidéo qui sont compressés jusqu’à l’explosion à l’aéroport de Lelystad. Une broutille à l’époque : par an, ce sont trois millions de contrefaçons par an qui sont récupérées pour être détruites. Des contrefaçons qui représentent un manque de profit (on parle de 800 000 florins, soit environ 400 000 euros aujourd'hui !) supplémentaire pour Nintendo déjà bien installé sur le marché à l’époque. Ses deux dernières consoles, la Game Boy et la Super NES, affichent un catalogue de jeux vidéo de qualité et se vendent comme des petits pains.
Nintendo face au krach en 1983
Le succès, ça attire la jalousie et surtout les envieux qui ont aussi envie de récupérer une part du gâteau. Déjà dans les années 80, Nintendo avait à faire avec à de nombreux patent troll : des studios créant des jeux vidéo à tour de bras espérant gagner le pactole en attaquant, via des procès, des éditeurs qui auraient eu l’idée a posteriori. Il y en a énormément dans les années 80 ce qui provoque même un krach du jeu vidéo en 1983. Une fois n’est pas coutume, Nintendo s’impose comme grand sauveur du marché.
Zelda, Mario, Pokémon… Les jeux Nintendo ont tous un point commun depuis toujours et vous ne l’avez jamais remarqué. Ils affichent tous le même sceau doré estampillé “Original Nintendo Seal of Quality” dont la description est toujours disponible sur le site officiel de Nintendo. Un sceau doré qui instaure la confiance entre Big N et son client instauré pour certifier la qualité de ses propres jeux. Un détail qui peut faire sourire aujourd’hui tant le marché du numérique, en ce qui concerne le jeu vidéo, semble avoir pris le dessus sur le marché physique. Il reste toutefois le témoin d’une époque où Nintendo était, déjà, intransigeant avec ses licences. Et que presque 40 ans après, l’entreprise est restée fidèle à elle-même.