Alors que les grands constructeurs s'attendent à une année particulièrement calme, que l'industrie ne cesse de se contracter et que les habitudes de consommation évoluent, Xbox semble avoir du mal à passer le cap en Europe, où Sony et Nintendo dominent le marché des consoles.
Xbox : élargir une base de joueurs console qui ne croît plus
Il y a peu, Phil Spencer a fait le point sur la situation du marché et ses ambitions en tant que dirigeant d'une branche désormais colossale au sein de Microsoft. L'un de ses constats est que le marché du jeu vidéo, s'il est plus que rentable, peine à élargir le nombre de consoles vendues de génération en génération. On serait ainsi, et cela depuis l'ère PS2, sur une base de 300 millions de consoles. La grande différence est que, depuis maintenant plus de 15 ans, le secteur se développe massivement du côté du mobile.
Celui-ci est leader en termes de revenus générés, et les services par abonnement ont modifié les habitudes. C'est en souhaitant trouver de nouveaux axes de croissance que Xbox a lancé le Game Pass, faisant de Xbox un écosystème. La firme fourni des consoles optimisées pour ses jeux, mais Xbox est aussi accessible sur PC, sur tablettes et sur smartphones. Il s'agit de la philosophie Play Anywhere (Jouez Partout), une approche que Sony effleure à peine. Pour autant, et s'il a été adopté par des dizaines de millions de joueurs, le Game Pass n'a pas autant transformé le paysage que prévu.
Avant l'annonce de la sortie de certains jeux Xbox sur d'autres supports (Grounded, Hi-Fi Rush, Pentiment et Sea of Thieves), les rumeurs annonçant la fin de Xbox en tant que constructeurs paraissaient crédible, signe que le public a du mal à savoir vers quoi se dirige Xbox. Loin d'être ridicules, les ventes de Xbox Series X et S sont vraisemblablement très inférieures à celles de la PS5 (on parlerait de 27 millions de Xbox Series pour plus de 50 millions de PS5), et les grosses cartouches que sont Halo Infinite et Starfield n'ont pas su pleinement convaincre.
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Le matériel Xbox à la peine en Europe ?
Dans un article publié sur Games Industry, Christopher Dring se veut plus inquiétant encore. Il indique ainsi avoir échangé avec un détaillant européen, et que ce dernier a déclaré qu'il n'arrivait pas à vendre les produits affichant le logo Xbox. Durant la GDC, deux éditeurs / développeurs auraient déclaré qu'il était "difficile de justifier la prise en charge des systèmes Xbox". Autrement dit, l'article met en avant le fait que Xbox aurait du mal à vendre ses produits physiques au public, et que des éditeurs / développeurs deviennent hésitants vis-à-vis de la marque.
En France, il suffit généralement de se rendre dans une boutique ou un rayon spécialisé pour se rendre compte que le matériel Xbox et les jeux physiques se font discrets. Mais après tout, Xbox mise beaucoup plus sur son abonnement que sur la vente de jeux physique et de matériel, s'adaptant à un usage de plus en plus dématérialisé. La situation n'est pas alarmante, mais on sent que Xbox chercher un moyen de briser le plafond de verre pour croître en proposant une approche différente. Un désengagement des éditeurs tiers serait un véritable problème, ces derniers étant souvent les grands générateurs de fonds.
En faisant l'acquisition d'Activision Blizzard King, Xbox a déjà réglé une partie du souci. La marque est désormais propriétaire de Call of Duty, licence qui génère chaque année des centaines de millions de dollars, voire des milliards. Pour Christopher Dring, Xbox pourrait largement profiter de cette année 2024 pour imposer ses exclusivités. On attend notamment Senua's Saga : Hellblade II, Avowed et Indiana Jones et le Cercle Ancien, des titres qui intègreront immédiatement le Game Pass et qui, si succès il y a, vendre des consoles.