Le film aux 11 oscars qui a marqué l’histoire du cinéma par sa démesure a un petit secret de conception qui est parvenu à donner à la mise en scène une force certaine.
Il multiplie les prix comme les pains
Le péplum biblique Ben-Hur, réalisé par William Wyler en 1959, a marqué l’histoire du cinéma. Du haut de ses 212 minutes, il met en scène Charlton Heston et Stephen Boyd dans une épopée spectaculaire dont certaines scènes sont toujours citées dans les écoles de cinéma, à l’image de la fameuse séquence de la course de chars. Long-métrage le plus oscarisé de tous les temps (avec 11 prix, à égalité avec Titanic et avec Le Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi) a définitivement marqué sa génération.
Centré sur le personnage de Judah, un riche prince de Judée envoyé aux galères, Ben-Hur raconte aussi l'histoire de Jésus. Tout au long de l'œuvre, le chemin des protagonistes est étroitement lié à celui du Christ, au point que le long-métrage commence par sa naissance et se termine juste après sa crucifixion. Cependant, comme le rappellent Sensacine et Allocine, le portrait de Jésus dans Ben-Hur est radicalement différent de ce à quoi nous sommes habitués, puisque nous ne voyons jamais son visage. Cette spécificité de mise en scène, forte, ne vient néanmoins pas de William Wyler.
Cachez ce visage que je ne saurais voir
C’est un fait, tout au long de Ben-Hur, nous ne voyons pas le visage du Christ et nous n’entendons pas sa voix. Nous pourrions être tentés de voir ce choix de mise en scène comme une volonté du réalisateur de ne pas vouloir représenter ce qui, selon lui, ne peut pas être montré à cause d’une grandeur biblique, par exemple. Nous pourrions également voir en cette astuce filmique un moyen de laisser les spectateurs se faire leur propre image du Christ, sans en imposer une. La réalité, comme l’explique Allocine, c’est que la production a été obligée de ne rien montrer à cause d’une loi britannique de l'époque, interdisant la représentation physique ou vocale de Jésus au cinéma, à moins que ce dernier ne soit le protagoniste principal du film.
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Ce qui aurait pu porter préjudice à l'œuvre devient vite une force, cette fois-ci grâce aux talents du réalisateur qui se servira de ses cadres et du jeu d’acteur des comédiens pour donner une véritable puissance à la représentation de Jésus, sans qu’il n’apparaisse de face à l’écran. Le comédien américain Claude Heater, qui a interprété le rôle du Christ dans le film, n'a même pas été crédité au générique. Si vous souhaitez (re)découvrir Ben-Hur, sachez qu'il est disponible sur Amazon Prime Video.